11/08/2013
Des villes dans la ville
C'est une des caractéristiques de New-York, que l'on retrouve à Osaka : en changeant de rue, au détour d'un immeuble, on change de quartier et l'on change de ville. Les journalistes sans imagination diraient "sans transition". On préfèrera l'idée d'identités rapprochées multiples (IRM), autrement dit l'art d'avoir plusieurs personnalités sans avoir jamais été diagnostiqué schizophrène (attention toutefois de ne pas tomber sur un toubib plein de certitudes et de zèle).
Cela commence de manière bucolique dans Kita et ses larges avenues désertes du dimanche matin.
Puis surgit Amerikamura, ses boutiques, ses musiques et ses symboles américains.
Dans ce quartier considéré comme original, il y a pourtant des garçons...
...et des filles. Quoi de plus normal ?
Au Sud d'Amerikamura, sur les bords du canal Dotombori, quelques Love Hotels, dont le Rose Lips, qui attend ses clients et son romancier.
Plus ou moins discrets, les clubs s'affichent.
A quelques pas de là, à Den Den town, on peut acheter de l'électronique, de l'informatique, des jeux, vidéo,...c'est le paradis des Geeks. Mais on y trouve également de petites démones et des enfants abandonnés pendant que leurs irresponsables parents courent les rayons des bazars numériques de Den Den Town.
Une rue à traverser et l'on découvre Shinsekai. Un quartier qui en recèle lui-même plusieurs. Tout d'abord celui du Kitch absolu avec couleurs criardes, Tour ringarde, figurines à taille humaine et décor de carton pâte.
Mais ici encore, il suffit de traverser une rue et l'on découvre un univers plus populaire, plus pauvre, où la lumière et l'artifice ne dissimulent guère l'effort que peut constituer parfois une vie.
Il y a des commerçants qui attendent, face à leur magasin...
...des habitués qui se saluent, et saluent le chien aussi...
...et aussi des bars tenus par des femmes où des hommes viennent chanter du karaoké, et chantent aussi lorsqu'ils sont seuls, et encore des salles que seuls les hommes fréquentent.
Derrière un bar, une de ces photos, placardées partout, d'Oscar...pardon de Shinzo ABE, le premier ministre.
Quelle surprise, dans ces rues pauvres d'un autre temps de découvrir tapie au fond d'un garage une Rolls Royce Silver Dawn de 1949 !
Et quand on entend soudain : "...et ils pissent comme je pleure sur les femmes infidèles" on se demande si les 36° à l'ombre n'ont pas fait leur oeuvre, avant de découvrir le chanteur de rue, français, qui enchaîne Brel et Brassens devant des japonais interloqués.
Logés entre les ExpressWays qui parcourent la ville, les quartiers d'Osaka écrivent sans hâte une poétique et troublante vision du monde. Oh, Osaka !
17:38 Publié dans DES IDEES COMME CA, EN PHOTOS, FRAGMENTS | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : osaka, japon, voyage, vacances, rue, ville, quartier, poésie, photo
10/08/2013
Oh Osaka !
Si vous avez parcouru quelques chroniques japonaises, vous connaissez désormais la nouvelle trinité : un shinkansen, un livre, un bento.
Et lorsque vous arrivez à Osaka, c'est le choc. Plus dingue que Tokyo, plus extravertie, plus naturelle, Osaka vous offre d'emblée un séduisant visage, fait d'excès et d'exhibition.
Après le volcan hier, c'est un puit de lumière qui vous engloutit et ne demande qu'à abolir la nuit.
A Osaka, les garçons mettent un point d'honneur à n'être point trop virils. Pour la plupart, pari réussi.
Mais la maladie du cheveu en forme de touffe ne touche pas que la jeunesse japonaise.
Et il y a aussi les rabateuses, comme cette jolie jeune fille qui tente de convaincre le chaland de venir dans son karaoké ou bar à entraîneuses.
Pendant ce temps, ses copines font la pause avec ces attitudes qui se veulent si "kawaî".
Osaka et ses kilomètres de galeries marchandes, aux lumières aggressives et musiques hurlantes. Le paradis du Dieu de la consommation dont les temples sont les magasins.
Mais c'est en dehors des galeries que l'on trouve les "Pachenkos" ou salles de jeu ouvertes à l'attetio des jeunes .........et de tous les autres tant il paraît ne pas y avoir d'âge pour devenir addict.
De grands enfants les japonais ? pourquoi pas, mais alors comment expliquer que le Japon soit la 3ème puissace mondiale si les hommes se résument à des accros aux figurines, des geeks et des joueurs de console. Oh et puis pourquoi toujours tout expliquer, à l'occidentale ? ok, laissons tomber, contentons nous d'apprécier : Oh Osaka !