23/02/2015
Ohé l'IGAS, on est en 2015 !
Cela ressemble à la critique d'une pièce de théâtre que l'on ne joue plus. Les acteurs sont partis vers d'autres découvertes, la scène est déserte, les spectateurs n'en parlons pas, disparus depuis longtemps. Ce n'est pas sans intérêt de savoir comment elle fût jouée. Un léger souvenir du temps d'avant. Le charme de ce qui n'a plus de valeur d'usage. La beauté du geste qui n'a plus ni sens, ni intention. Celui qui s'accomplit pour lui-même et conquiert l'éternité dans l'absolu anonymat (et en ce lundi matin où le seul rendez-vous est celui du soleil, on s'autorisera à penser que l'anonymat est la véritable condition de l'éternité : une même manière d'échapper au temps).
L'IGAS vient donc de publier, daté de novembre 2014, un rapport sur le contrôle par les OPCA de l'utilisation de leurs fonds. Avec moultes constats et recommandations. Mais sans jamais se demander si ces constats et recommandations n'appartiennent pas au passé et ne sont pas déjà obsolètes dans le post-réforme. Comment passer sous silence que suite à la défiscalisation des plans, le contrôle des remboursements de l'entreprise sur les versements volontaires, sommes non mutualisées, perd quasiment tout enjeu ? or, les remboursements plans sont ceux qui absorbent la majorité de l'activité des OPCA à ce jour. Et comment ne pas prendre en compte que sur les dispositifs mutualisés (professionnalisation, CPF), l'activité des OPCA est moins de contrôler qu'il s'agit bien de formation, que de garantir l'objectif certifiant assigné de manière générale ? ce qui suppose des contrôles bien différents de ceux induits par la fiscalité. Il s'agit moins de tracer une action que sa finalité ou son résultat. La même question se pose d'ailleurs pour les entreprises. Alors on peut toujours parcourir le rapport de l'IGAS, si l'on est nostalgique du monde d'avant, on y trouvera des repères. Si l'on veut travailler sur celui d'aujourd'hui, il faudra être un peu plus créatif.
07:41 Publié dans ACTUALITE DE LA FORMATION | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : formation, opca, igas. contrôle, argent, passé, vacances, monde, administration
Commentaires
Dans quel univers vivons-nous ?
Pour le praticien de la formation, le gérant d'un OF qui attend des mois (parfois un an) pour être payé à l'issue de formation, celui qui voit des dossiers traîner durant des mois ou être rejetés parce qu'une signature varierait légèrement d'une semaine à l'autre, celui-là n'a pas l'impression de vivre sur la même planète que ces experts/enquêteurs publics redresseurs de comptes....dans le vide.
En matière d'escroquerie dans la formation il y a 3 possibilités :
1 - Que tous les organismes de formation (privés comme publics) soient des organisations mafieuses, des pompes à fric public qui n'auraient de cesse que de mentir, trahir et escroquer.
2- Que les organismes de formation et les OPCA travaillent à 95 ou 99 % d'une manière honnête
3- Que, comme en matière de sectes avec la Mivilude, on cherche à justifier l'existence de contrôleurs (surnuméraires et désoeuvrés) par l'invention de prétendus risques qui guetteraient tout un chacun dès le seuil de sa porte franchi.
La question mériterait d'être sérieusement posée en France : Le risque aujourd'hui pour un travailleur non qualifié est-il
a) de perdre son emploi et d'être inscrit pour des années, sans espoir de rebond, chez Pôle Emploi ?
b) d'être détourné du droit chemin par une secte ou un organisme escroc qui ferait semblant de le former ou l'entraînerait dans le Temple solaire sans Tintin ni même Milou ?
On avait déjà eu droit en janvier 2015 à un rapport de la DARES, publié quelques jours après la disparition du DIF (mais qui avait été pourtant commandé près de 2 ans avant), et maintenant on a un rapport de l'IGAS publié des mois après une enquête (inutile).
André Bergeron avait jadis parlé de grain à moudre (pour les salaires),on a l'impression que désormais dans la fonction publique on cherche à occuper le temps et à lutter contre le désœuvrement de certains.
Écrit par : cozin | 23/02/2015
Vous avez maintenant le choix des hypothèses :
1) C'est volontaire, c'est fait pour noyer le poisson ;
2) C'est à côté de la plaque mais c'est fait de bonne foi.
Je ne sais pas ce qu'il vaut mieux.
Cordialement
jpw
Écrit par : jpw | 23/02/2015
Bravo pour cet article...J'aime beaucoup votre trait d'humour en général...Continuez
Écrit par : aitak | 26/02/2015
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