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29/07/2013

Faire corps avec son travail

Si l'on associe l'idée que l'on se fait des japonais au travail, avec l'effervescence de tout marché en quelque point du globe, on se dit que le marché aux poissons de Tokyo doit être un spectacle extraordinaire : valse des boîtes, des couteaux, de la glace, hystérie des enchères, chorégraphie des livreurs, courses folles des chariots que leurs conducteurs propulsent dans les allées sans considération pour le chaland. On en salive d'avance. Oui mais voilà, c'est tout de même les vacances et lorsque l'on arrive sur place, rien, plus de bruit, pas d'agitation, quelques retardataires qui terminent au jet d'eau le grand nettoyage. Et le silence de l'après.

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Ah si, en voilà tout de même un, travailleur. Enfin on le suppose comme on suppose qu'il apprécie ce temps de nonchalance, soustrait au rythme trépidant des petits matins.

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Mais en fait on en sait rien. Comme la position semble avoir du succès, peut être s'agit-il d'un rite, d'une tradition locale ou d'une politique de santé publique.

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Quoi qu'il en soit, tout le monde n'est pas au même régime si l'on en croit cette réunion, où l'on ne sait pas très bien si le chef est en train de parler, si tout le monde fait une microsieste, s'il s'agit d'un brain storming à haut niveau de concentration, si tout le monde vient de s'apercevoir que le dossier remis n'est pas le bon mais fait comme si, ou bien si chacun a dissimulé au milieu de ses dossiers une poésie de Jérome Leroy écrite sous un citronnier grec.

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Toujours est-il qu'après cette séance intense, le corps aura besoin de quelques assouplissements pour se remettre de cette très mauvaise posture. Conseillons aux réunionneurs de suivre l'exemple de ce chauffeur qui fait corps avec son camion. Le travail, c'est quand même mieux lorsqu'on le personnalise.

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29/07/2009

De la contingence

Le parc de Miguasha, en Gaspésie, est classé au patrimoine de l'Unesco. Dans les falaises de schiste et d'argile plusieurs milliers de fossiles de plantes, d'insectes, d'animaux, certains datant de plus de 400 millions d'années, ont été mis à jour et sont présentés de manière très pédagogique. C'est parce que le poisson est un jour sorti de l'eau que l'homme existe. Aller à la rencontre des poissons n'est donc jamais qu'un retour aux sources !

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Avant/Après (400 millions d'années)

La visite est également l'occasion de redécouvrir Stephen Jay Gould, paléontologue père de la contingence : "Les humains ne sont pas le résultat final d'un progrès évolutif prédictible mais plutôt une minuscule brindille sur l'énorme buisson arborescent de la vie qui ne repousserait sûrement pas si la graine de cet arbre était mise en terre une seconde fois (...) On est obligé à présent de regarder l'imposant spectacle de l'évolution de la vie comme un ensemble d'événements extraordinairement improbables, impossibles à prédire et tout à fait non reproductibles". Autrement dit, la contingence est la troisième voie entre le déterminisme (le chemin est tracé) et le hasard (il n'y a pas de chemin) : il y a un nombre fini de chemins  mais le fait de prendre l'un ou l'autre relève du hasard. La liberté des possibles en quelque sorte. Ainsi vue, l'évolution n'est pas un progrès mais la suite de l'histoire...