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14/03/2013

Souverain poncif

Habemus papam ! François 1er donc, directement venu de Buenos-Aires ! laissons s'installer le pontife et nous verrons bien s'il fait souffler un vent du Sud sur le Vatican. Et souhaitons lui de ne pas tomber, comme l'autre François, dans les premiers poncifs venus, comme j'ai eu l'occasion de le rappeler au Quotidien de la formation du Centre INFFO qui me demandait mon avis sur le discours de Blois.

Dans son discours de Blois, François Hollande dénonce l’opacité et le manque d’efficacité du système de formation. Êtes-vous d’accord avec cette analyse ?

Une des particularités historiques du système de formation professionnelle est d’être pluriacteur. Telle a été la volonté politique et la réalité juridique : la formation ne relève pas d’un décideur unique. Il peut en résulter une certaine complexité, des ajustements difficiles dans la gouvernance, voire certaines déperditions. De là à dire que le système est globalement inefficace, c’est une autre affaire.

Ce constat d’inefficacité ne repose d’ailleurs sur aucun diagnostic précis : c’est quand même un système qui a permis aux entreprises d’intégrer les nouvelles technologies, de développer de nouvelles organisations, à des salariés d’évoluer, de changer d’emploi, etc. Le diagnostic qualitatif n’est pas vraiment effectué. Et même si l’on s’en tient au quantitatif, peut-on considérer comme négligeable le million de salariés qui a suivi un CIF (congé individuel de formation) depuis 1982, les millions de jeunes formés en alternance, les millions de personnes formées dans le cadre du plan de formation chaque année ? En réalité, le constat d’inefficacité relève davantage du poncif et du préjugé que d’un véritable diagnostic qui reste à produire.

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Velazquez et Bacon - Le Pape

Le président de la République demande aux Régions et aux partenaires sociaux une participation accrue en faveur de la formation des demandeurs d’emploi. Cela constitue-t-il un risque pour la formation des salariés ?

Dès lors que l’on raisonne à ressources constantes, faire plus pour une catégorie c’est forcément faire moins pour d’autres. Par ailleurs, l’approche statutaire est un peu courte : entre le salariat et le chômage, il s’agit plutôt de comprendre les flux et de voir où et quand la formation peut être pertinente que de s’en tenir à une approche purement quantitative. Enfin, depuis la création du FPSPP (Fonds paritaire de sécurisation des parcours professionnels) des fonds destinés à la formation des salariés ont été massivement orientés vers la formation des demandeurs d’emploi.

Un peu plus de trois ans après la promulgation de la loi du 24 novembre 2009, est-il opportun de mener une nouvelle réforme de la formation ?

Il est toujours opportun de faire évoluer un système dont personne ne prétend qu’il est parfait. Encore faut-il le faire à un rythme et sur des bases qui ne rajoutent pas à ses difficultés de fonctionnement. De ce point de vue, la réforme des Opca, telle qu’elle a été menée, sur des bases exclusivement et excessivement quantitatives, financières et avec un mode de gestion très autoritaire de la part de l’Etat, n’est certainement pas à renouveler. Mais ce n’est pas, heureusement, la seule manière de réformer.

La mise en place d’un système d’évaluation et de certification de l’offre de formation a été évoquée. Comment celui-ci pourrait-il prendre forme ?

Si l’on veut vraiment aller vers de la certification, autant s’appuyer sur ce qui fonctionne. Soit des systèmes de certification génériques qui peuvent constituer des outils de sélection des organismes de formation (normes ISO, Afnor…), soit des systèmes spécifiques, tels que celui développé par la FFP (Fédération de la formation professionnelle), qui permette de qualifier les organismes sur certains domaines dans lesquels on a vérifié que les moyens dont dispose l’organisme sont en adéquation avec les résultats qu’il prétend atteindre.

Sécurisation des parcours, décentralisation, emplois d’avenir, future réforme de la formation… De nombreux textes de loi touchent, en 2013, à la formation professionnelle. Peut-on parler d’une remise à plat totale du système ? Craignez-vous des problèmes de coordination entre ces multiples textes ?

Non, il ne s’agit pas d’une remise à plat ni d’un grand soir de la formation. Quant au risque de perte de cohérence, il résulte moins du nombre de textes (on a vu des incohérences dans un texte unique…) que de l’absence de projet global et de ligne claire quant aux objectifs assignés à la formation professionnelle et à ses différents acteurs. On peut toutefois déceler deux lignes de force structurantes : d’une part, un pôle régional piloté par les Conseils régionaux autour des services publics régionaux de formation et, d’autre part, l’action des partenaires sociaux à partir des entreprises et des Opca. Reste à trouver une articulation claire entre ces deux pôles.

La négociation d’un Ani, comme cela est envisagé, est-elle nécessaire ?

Si l’on avait tiré toutes les conséquences de ce que les partenaires sociaux ont acté sur le compte personnel de formation dans l’Ani du 11 janvier 2013, sans doute pas. Mais le choix d’une reprise à minima de ces dispositions par le projet de loi sur la sécurisation de l’emploi et le souci d’alimenter une nouvelle conférence sociale risque de le rendre indispensable.

12/02/2013

Prométhéen !

C'est peu de dire que la démission du Pape est un moment de pur bonheur. Non pas parce que Benoît XVI quitte la fonction, on ne peut souhaiter le départ d'un Pape qui écrit aussi bien sur l'eros, le corps et l'âme (c'est ici), mais parce que cet acte est une bouquet d'ambivalences et de subtilités. Tout d'abord, il est amusant de percevoir l'embarras de ceux qui pensent que le Pape doit se soumettre à Dieu et aliène sa personne à la fonction et en même temps font leur le dogme de l'infaillibilité pontificale. Pour eux, le geste est une contradiction insoluble. Ensuite, on peut sourire également de l'humilité contenue dans le geste, celui qui renonce aux honneurs et se retire, mais aussi le formidable orgueil dont il est porteur : j'ai regardé Dieu dans les yeux, et j'ai choisi de reprendre ma liberté !

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Heinrich Fueger - Prométhée offrant le feu aux hommes

Et s'agissant de liberté, il est désormais impossible  à quiconque d'expliquer que sa démission a été refusée. On pourra lui répondre en rigolant que même Dieu ne peut rien devant celui qui veut vraiment démissionner. Mais le plus important est sans doute la démonstration que la volonté peut faire son lit de la nature, ou de ce qui se prétend tel. Toute la tradition, sinon la règle canonique, s'opposeait à la démission du Pape. Et pourtant, son geste, celui qui met la liberté de l'homme avant  l'ordre établi, s'impose. S'il avait voulu fournir un argument en faveur du mariage entre personne de même sexe, le Pape n'aurait pu trouver meilleure démonstration. Benoît XVI démissionnant, c'est Prométhée qui offre le feu aux hommes et sa bénédiction à tous les affranchis. Amen !

10/02/2013

Année du serpent, année des femmes ?

Nous voici donc entrés dans l'année du Serpent. Une année symbolique, puisque zodiacale. Il ne vous aura pas échappé que, à tout endroit du monde, le calendrier en vigueur est celui de Grégoire XIII, en accord avec le Soleil. Nous sommes donc rythmés par un temps papiste, et si vous en doutez, essayez de faire une transaction financière en n'importe quel endroit du monde sans qu'elle soit datée selon la norme pontificale. Vous aurez ainsi l'illustration que le temps est à la fois convention et argent. Mais laissons ces préoccupations temporelles et revenons au Serpent qui, en Occident, entretien une relation fascinée, et fascinante....avec les femmes.

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Chranach - Eve et le serpent

Eve bien sur, la première à avoir dialogué avec le Serpent qui, dans l'histoire, s'en tire plutôt bien puisque c'est sur la femme, et non son inspirateur, que repose le pêché originel. Mais Eve était-elle vraiment la première ? avant la Bible, les Egyptiens avaient déjà donné toute sa place au Serpent, comme en témoigne cet extraordinaire costume de Cléopâtre qui mourra d'une piqure au sein. Ambivalence des relations de pouvoir, de séduction et de sexe.

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Theda Bara dans le rôle de Cléopâtre

S'il existe des charmeurs de Serpent, qui souvent entretiennent une relation de dressage mécanique avec l'animal ravalé au rang d'attraction ou de marionnette, il faut convenir que les charmeuses de Serpent nous font entrer dans une monde d'une autre dimension.

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Henri Rousseau - La charmeuse de Serpents

Et là où l'homme établit une relation très monovalente, le mystère n'est jamais absent lorsque s'ouvre un dialogue entre femme et serpent.

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Piero di Cosimo - Simoneta Vespucci

Et que dire de la Gorgone dont on peut se demander si c'est sa chevelure, son regard ou son cri qui stupéfie et pétrifie. Lorsque femme et serpent font cause commune, le regard en deviendrait ainsi insoutenable.

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Le Caravage - Medusa

Qui est un peu féru de psychologie ferait sans doute remarquer que les peintres et écrivains qui ont ainsi exacerbé les relations entre les femmes et les serpents étaient des hommes, bien empêtrés dans le symbolique phallique que constitue le reptile. Et que finalement tout cela est bien occidental et judéo-chrétien, alors que le nouvel an est chinois. A ceux-là offrons ce masque chamanique, pendant masculin de la Gorgone où les cinq serpents surgissent d'un énigmatique sourire avant de vous regarder fixement. Bonne année serpentine !

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19/04/2011

N'ayez pas peur !

Il est toujours surprenant de constater à quel point le nouveau peut paraître impossible. Et comment sa réfutation alors devient peu rationnelle. Si cela était possible, pourquoi ne l'avons nous donc pas fait pendant tant d'années ? tout simplement parce que les conditions n'étaient pas réunies, que ce n'était pas nécessaire, que personne ne l'a envisagé où que la force de l'habitude a paralysé la capacité à penser l'innovation. Et dernière résistance : faire demain ce que l'on a pas fait hier, n'est-ce pas reconnaître son incompétence passée ? le type même d'argument qui condamnerait à ne rien faire, s'il était recevable. Toute génération a vocation a être dépassée par la suivante, ce n'est pas pour cela qu'elle était stupide ou moins intelligente. Elle a simplement agit hic et nunc de la manière qui lui semblait la plus appropriée. Et parfois fort pertinente, comme lorsque le Pape Jean-Paul lança, en 1978, son fameux : "N'ayez pas peur !".

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Maurizio Cattelan - La neuvième heure - 1999

N'ayez pas peur, si votre branche professionnelle en a le besoin, de confier la gestion de cotisations conventionnelles aux OPCA et FAF. Si pendant des années, la gestion des cotisations légales et conventionnelles a été mêlée, elle peut aujourd'hui être distinguée dans des conditions juridiquement sécurisées. Tel est l'objet de la Chronique écrite avec Jean-Marie Luttringer et publiée par l'AEF, qui invite les négociateurs de branche qui y trouveraient intérêt à s'autonomiser de la gestion des contributions légales pour la gestion des cotisations supplémentaires qui n'obéissent pas au même régime. Quelques uns, qui voient cette autonomie d'un mauvais oeil, expliquent ci et là que c'est illégal ou impossible. Comme l'indique la conclusion de la chronique, nous ne croyons ni à l'infaillibilité pontificale, ni à la notre. Ceci dit, on attend quand même les arguments.

OPCA et cotisations conventionnelles.pdf

25/12/2009

JOYEUX NOEL !

Noël est un moment de célébration, de fraternité et d'expression de son affection à ceux que l'on aime. Le Pape Benoit XVI lui même l'a éprouvé en cette nuit de Noël, tel Jean-Baptiste Grenouille qui, dans le roman "Le Parfum" de Suskind, est dévoré, au sens propre du terme, par ses admirateurs. On ne peut qu'encourager chacun à se laisser aller aujourd'hui, et peut être demain et les jours suivants, à embrasser ceux qu'il aime en application de l'excellent principe : jamais trop !

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Clovis Trouille - Rêve Claustral
L'occasion de signaler que l'exposition consacrée à Clovis Trouille se tient jusqu'au 7 mars 2010 au remarquable musée de L'Isle Adam.
EXCELLENT NOEL A TOUTES ET A TOUS.