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10/01/2013

Expérimentateur expérimenté

Il était question, cette semaine, de Simone de Beauvoir. Ecoutons la encore, en 1970, dans la Cérémonie des adieux : "Le prestige de la vieillesse a beaucoup diminué du fait que la notion d’expérience est discréditée. La société technocratique d’aujourd’hui n’estime pas qu’avec les années le savoir s’accumule, mais qu’il se périme. L’âge entraîne une disqualification. Ce sont les valeurs liées à la jeunesse qui sont appréciées.". Plus de 40 ans après, on ne peut pas dire que le constat ait vieilli, bien au contraire. L'expérience se périme encore plus vite qu'au début des années 70 et pourtant elle est nécessaire. Nécessaire ? oui, mais en la maintenant vivante. Comme l'ont fait les surréalistes.

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Georges Hugnet - La vie amoureuse des spumiphères

On aurait du mal à faire la liste des expérimentations que l'on doit aux surréalistes (les vrais et pas le pantin que l'on voit sur les affiches du métro et que Beaubourg a la mauvaise idée d'exposer, j'ai nommé le pathétique Dali), dans tous les domaines : écriture automatique, collages, frottages, fumages, rayogrammes, décalcomanies, etc. Les expériences étaient souvent collectives, elles nourrissaient les individus, et elles appellaient sans cesse de nouvelles expérimentations. Car l'expérience dont parle Simone de Beauvoir, c'est celle dans laquelle on reste figé. Mais l'expérience renouvelée, l'expérience qui ouvre sur de nouvelles expérimentations, l'expérience sur laquelle on s'appuie sans en rester prisonnier, c'est tout l'inverse de la vieillesse. Vous souhaitez acquérir de l'expérience ? ne vous contentez pas d'être expérimenté, restez  expérimentateur !

09/01/2013

Gardarem la lingua

C'est vrai que l'affaire remonte loin. De l'ordonnance de Villers-Cotterets, en 1593, qui reste le plus vieux texte juridique en vigueur, à la loi Toubon de 1994, nos législateurs n'ont eu de cesse que d'affirmer la primauté, pour ne pas dire l'exclusivité, de la langue française. Ce centralisme s'est d'abord exercé au détriment des langues régionales et autres dialectes qui font la richesse des terroirs, avant de constituer un rempart contre la mondialisation et  l'anglophonisation. Comme on le voit, le danger vient de partout et la langue française doit manifestement se garder de tous côtés.

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La Cour de cassation a pourtant ouvert une brèche au mois de juin dernier, en indiquant que pour des raisons de sécurité, il était légitime d'exiger qu'un pilote d'Air France sache lire une documentation en anglais sans pouvoir en exiger une traduction (Cass. Soc. 27 juin 2012). La Cour d'appel de Grenoble, dans un arrêt du 5 décembre 2012, fait fi de toute contrainte : pas question pour Danone d'installer un logiciel en anglais dans une de ses sociétés qui, ayant son siège et  ses établissements en France doit nécessairement utiliser des outils en langue française (CA Grenoble, 5 décembre 2012). Impossible donc pour les calandrettes occitanes d'utiliser la langue qu'elles enseignent pour la gestion de leurs salariés. Ceux qui pensent ainsi contribuer à la défense de la langue française par l'érection de digues toujours plus hautes, ne font que conforter la traditionnelle faiblesse des français pour les langues étrangères, au rang desquelles ont peut désormais classer les langues régionales. Cela s'appelle se tromper de combat et persévérer dans l'erreur.

08/01/2013

Le gardien et le tireur de penalty

Lorsque je travaille avec des responsables ressources humaines et qu'ils me parlent des représentants du personnel, je n'échappe pas toujours à la remarque : "De toute façon, ils peuvent tout faire, prendre leurs heures de délégation quant ils veulent, poser toutes les questions, faire durer les réunions, demander des expertises, refuser de voter un avis de comité d'entreprise, et on ne peut rien faire". Et lorsque je travaille avec des représentants du personnel, je n'échappe quasiment jamais à la remarque : " On peut se démener dans tous les sens, utiliser tous les moyens à notre disposition, dans toutes les instances, lorsque l'entreprise a pris une décision, de toute façon elle la mettra en oeuvre et on ne peut rien faire". Bien évidemment, les deux ont raison.

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Ramon Masats - Madrid - 1957

Et je ne peux m'empêcher de penser au moment du tir de penalty : pour le gardien, le tireur est tout près, il est énorme, lui est tout petit et la cage des buts est immense. Pour le tireur, il est très loin, le gardien est immense et la cage des buts minuscule.

Si les RH et les représentants du personnel ont également raison c'est parce que notre législation en matière de droit collectif du travail  s'est construite sur un principe auquel il n'est quasiment jamais dérogé et que l'on peut exprimer ainsi : les représentants du personnel auront d'autant plus de moyens d'actions qu'ils sont dénués de toute capacité d'intervention sur les décisions de l'employeur. C'est pour la même raison, préserver le pouvoir de l'employeur directement issu du droit de propriété et donc conçu comme un droit patrimonial inaliénable, que le droit du travail ne connaît quasiment pas l'avis conforme du comité d'entreprise nécessaire à la mise en oeuvre de décisions de l'employeur. Un tel principe a toujours été refusé à la fois par certains syndicats pour qui ce serait de la cogestion et par les employeurs pour lesquels ce serait une quasi-expropriation (ne plus être maître chez soi). Pourtant, la codécision est un principe largement en vigueur en Allemagne, mais c'est curieux, ce n'est jamais ce principe là que l'on songe à importer lorsque l'on se compare à nos voisins. Et c'est pourquoi le gardien et le tireur continuent à partager l'angoisse du tir du penalty.

07/01/2013

Visage parle

Comme notre corps et notre pensée, notre visage se modèle au fil du temps. Sauf à passer un temps considérable devant son miroir, nous sommes souvent les plus mauvais témoins de ces évolutions que nous offrons à notre entourage. Notre visage vu par autrui est nécessairement une suprise. Juan Osborne, qui a sans doute lu la Bible et sait donc qu'au commencement était le Verbe, fait de nos phrases le constituant de notre visage. Pour réaliser ce portrait de Simone de Beauvoir, Juan Osborne a utilisé quatre citations du Castor : "On ne naît pas femme: on le devient ; Choisir la vie, c’est toujours choisir l’avenir ; L’art est une tentative pour intégrer le mal ; Se vouloir libre, c’est aussi vouloir les autres libres".

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Simone de Beauvoir par Juan Osborne

Le visage de Simone de Beauvoir s'en trouve allongé, affiné, moins rond, plus saillant, plus radical, plus conforme à ses engagements, plus ressemblant à l'énergie qui l'animait. Les lettres sont des flammes qui portent la pensée où alternent le sombre et le lumineux. Les mots disent. Et l'on finit toujours par ressembler à ce que l'on est. Simplement, avec Osborne et d'une manière plus générale avec l'art, on gagne du temps.

06/01/2013

Affinités électives

Des couleurs et de la lumière, telle est l'équation que les peintres doivent résoudre à chaque toile. Du dessin certes, de l'énergie à profusion, de la technique, des sujets aussi, mais surtout des couleurs et de la lumière. Et pour les couleurs, tout peintre sait qu'elles dépendent de celles qui les entourent. Sur une toile, la couleur ne s'exprime jamais seule, même les monochromes qui deviennent totalement dépendants du cadre et de l'environnement dans lesquels on les présente. Les grands peintres sont souvent en premier lieu de grands coloristes. L'exposition consacrée à Gauguin au Musée Thyssen-Bornemisza à Madrid est l'occasion de le constater.

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Gauguin - Mata Mua (il était une fois) - 1892

Ce qui est vrai pour la couleur, n'est pas être pas faux pour le vivant, à commencer par l'humain. Notre environnement, nos relations, nos amis, nos proches, contribuent à ce que nous sommes et devenons. Comme les couleurs alentours contribuent à éclairer ou assombrir la teinte qu'elles entourent, nos fréquentations nous colorent. Plutôt que de lire votre horoscope de l'année 2013, vous pouvez ainsi vous demander quelles couleurs vous donnent ceux que vous côtoyez, vous en saurez peut être davantage sur la manière dont se peint votre avenir.

05/01/2013

Une fleur pour le week-end

Le monde fleurit par ceux qui cèdent à la tentation

Julien Gracq

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04/01/2013

C'est déjà demain

Puisqu'il faut revenir à l'actualité, et que le Gouvernement a présenté les projets de loi qu'il entend faire voter au premier semestre, allons-y. Pour le projet de loi sur l'emploi, on attendra la semaine prochaine et la reprise des négociations entre les partenaires sociaux. C'est un autre projet que le hasard de nos promenades nous fit croiser.

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En Espagne, le mariage entre personnes du même sexe est possible depuis 2005. Il souleva les mêmes débats qu'en France, il y eût les mêmes manifestations pour et contre où chacun se compta, l'Eglise (ou plutôt les Eglises car sur les sujets de société elles se retrouvent aisément) mena le combat contre la loi, mais finalement le texte fût voté et les personnes du même sexe purent non seulement se marier mais, bien évidemment, exercer les droits associés : adoption, héritage ou droit à pension.

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Aujourd'hui, la situation s'est banalisée. Certains ont bien tenté de rallumer le combat lors du retour du Parti Populaire au pouvoir, mais l'histoire et l'expérience montrent que sur les sujets de société il y a rarement des retours arrières en régime démocratique. Et pour les couples du même sexe, le droit à la différence devient peu à peu un droit à l'indifférence. Ce qui n'exclut pas la couleur. Olé !

03/01/2013

Demain

Le soleil, l'air frais, léger et transparent, des étals de livres, et l'occasion de constater qu'en espagnol, livre se dit Libro, comme libre. Belle langue décidément.

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"- Bon, c'est bien joli tout ça, le soleil, l'air léger, la liberté, mais faudrait peut être se remettre au boulot !

- Attends regarde comme le soleil est doux, profites au lieu de t'énerver....."

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"- Ne fais pas comme si la situation n'était pas difficile, la crise, l'absence de croissance, le chômage, les partenaires sociaux qui n'arrivent pas à se mettre d'accord, c'est pas le moment de s'étendre au soleil...

- D'accord, d'accord, juste un moment...

- Mais jusqu'à quand le moment ?

- Demain, toujours demain...".


02/01/2013

Petites histoires

"Il n'y a pas si longtemps, on allait au confessionnal pour raconter ses petites histoires...

- Je sais, j'y ai eu droit aussi...

- C'est fou ce que les gens aiment bien raconter leurs petites histoires...

- On ne peut pas dire que sur ce plan là, les choses changent beaucoup...

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Clovis Trouille - Le confessionnal - 1939

- Et puis les églises se sont vidées, moins de monde à confesse...

- Les divans par contre se sont chargés. Le psychanalyste a souvent remplacé le curé...

- La chanson pour autant ne variait pas beaucoup...

- Hé non, il s'agissait toujours de raconter ses petites histoires...

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Picasso - Femme allongée sur un divan - 1935

- Mais le divan a lui aussi perdu sa clientèle...

- Hé oui, aujourd'hui pour les petites histoires, il y a le mur...

- Le mur ? de Berlin ?

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- Non, celui-là il s'agissait de le faire tomber, le mur moderne, c'est celui de Facebook et il faut le monter pour le montrer...

- Facebook, c'est anglais non ?

- Américain plus exactement...

- C'est pareil, dans les deux cas on dit The Wall...

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- Et ça te gêne pas dans The Wall la phrase : "We don't need no education..." ?

- Cela concerne juste une forme d'éducation, pas toute éducation...

- Mais toi, avec ton blog, tu fais pas ton mur aussi ?

- Non, moi c'est pas un mur, c'est un blog...

- Ah oui, évidemment, c'est pas pareil...

- Ben non, c'est pas pareil".

01/01/2013

2013 en dansant

Pour passer en 2013, le Théâtre Royal de Madrid a invité Mark Morris et sa compagnie, et la musique de Mozart. 

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Dans la musique et la chorégraphie, tout ce que l'on se souhaite pour 2013 : virevolte, humour, technique, liberté, joie, plaisir, envie d'être ensemble, beauté et au final l'émotion de voir tout ceci rassemblé avec une grande simplicité. 

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Le premier tableau est celui des filles, le second celui des garçons. C'est, de loin, le second qui est le plus bouleversant. Les hommes dansent en souriant, pleins de grâce, de force, de douceur, de puissance, de délicatesse, de rouerie et de subtilité. Le dernier tableau, qui associe les deux groupes, poursuit le charme qui restera longtemps présent.

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Pour Mozart, le plus nécessaire et le plus difficile en musique c'est le tempo. Souhaitons nous de trouver et de garder le bon tempo en 2013. BONNE ANNEE A TOUTES ET A TOUS.

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31/12/2012

Avant de partir

Dernier jour de l'année. Comme en musique, une pause. Celle qui permet aux notes d'avant, et d'après, de s'assembler. Si en peinture une couleur n'est-elle même qu'en fonction des couleurs qui l'entourent, en musique les notes sonnent au sein des espaces de silence dans lesquels elles s'insèrent. Temps de pause donc, la tête sourit au corps qui goûte au repos des muscles et prend plaisir au relâchement. Retour de la pleine conscience, signe que bientôt, il faudra partir.

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Tu es plus belle que le ciel et la mer


Quand tu aimes il faut partir
Quitte ta femme quitte ton enfant
Quitte ton ami quitte ton amie
Quitte ton amante quitte ton amant
Quand tu aimes il faut partir

Le monde est plein de nègres et de négresses
Des femmes des hommes des hommes des femmes
Regarde les beaux magasins
Ce fiacre cet homme cette femme ce fiacre
Et toutes les belles marchandises

II y a l’air il y a le vent
Les montagnes l’eau le ciel la terre
Les enfants les animaux
Les plantes et le charbon de terre

Apprends à vendre à acheter à revendre
Donne prends donne prends

Quand tu aimes il faut savoir
Chanter courir manger boire
Siffler
Et apprendre à travailler

Quand tu aimes il faut partir
Ne larmoie pas en souriant
Ne te niche pas entre deux seins
Respire marche pars va-t’en

Je prends mon bain et je regarde
Je vois la bouche que je connais
La main la jambe l’œil
Je prends mon bain et je regarde

Le monde entier est toujours là
La vie pleine de choses surprenantes
Je sors de la pharmacie
Je descends juste de la bascule
Je pèse mes 80 kilos
Je t’aime

Blaise Cendrars, Feuilles de route, 1924

30/12/2012

C'était mieux avant

Pour tous les nostalgiques du XXème siècle, voici des jouets de Noël qui les raviront. Tous les petits plaisantins qui ont contribué à faire du siècle précédent l'un des plus meurtriers qui soit sont là réunis : Staline, Pinochet, Mussolini, Franco, Hitler ont l'air plutôt satisfaits. On ne peut s'empêcher de considérer que Fidel est un intrus au milieu d'une telle brochette, mais l'éditeur ne semble encombré ni par les scrupules ni par l'histoire.

Sans doute qu'il ne sera pas possible, au début du XXIIème siècle, de trouver dans une vitrine des figurines de Rajoy, Merkel, Hollande, Cameron, Monti ni  même d'Obama. Et c'est sans doute une très bonne nouvelle.

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29/12/2012

Premières fleurs

Les journées ont commencé à rallonger, le soleil est réapparu, le ciel a mis son uniforme bleu, c'est le week-end et les parcs ont conservé ces parfums du monde d'avant qui se font rares.

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Pour un peu, on se surprendrait à cueillir les premières fleurs. Tiens, il suffit d'y penser et nous voilà au milieu d'étranges jonquilles, est-ce le rêve qui nous a saisi sur le banc ensoleillé ? au cas où, merci de lire à voix basse, je voudrai prolonger un peu. Et bon week-end !

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28/12/2012

Génération

 

Dans les démocraties,

chaque génération est un peuple nouveau


Tocqueville

 

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27/12/2012

Luz !

Lorsque la France connaissait un boom économique (mais si, souvenez vous la fin des années 2000 ou plus récemment la baisse continue du chômage avant la crise financière, puis de la dette, puis économique, puis des trois à la fois), on disait que la natalité allait bien parce que les français avaient le moral et croyaient en l'avenir. Et puis les difficultés venant, et la natalité ne fléchissant pas, on nous expliqua qu'il s'agissait en période de crise d'un repli sur le privé et sur la famille. Ah bon. En Espagne, lorsque les villes éclataient des lumières de fêtes, on disait que c'était le miracle espagnol, sorte de prolongement naturel de la movida.

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Et puis, comme souvent dans le Sud ou l'excès est une seconde nature, la crise frappa plus qu'ailleurs. Mais les lumières persistent. Alors certains avancent que c'est pour oublier les difficultés, s'étourdir de lumière et faire, pendant quelques jours, comme si rien n'avait changé. On peut dire ça, où autre chose. Il est facile d'avoir des explications sur tout, sauf que pour la natalité et les lumières, et quelques autres choses, il vaudrait mieux reconnaître que l'on en sait rien, et se réjouir du spectacle. Lumières !

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26/12/2012

Mejores no hay !

Le 26 décembre 1891, il y a 121 ans, naissait Henry Miller qui comme Picasso savait que le plus difficile est de retrouver l'instantanéité de l'enfant lorsque l'on peint.

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Henry Miller - Sans titre - 1944

En 1953, Miller traverse l'Espagne Franquiste avec un couple d'amis et la photographe Denise Bellon. Un livre récemment paru témoigne de ce voyage. Il porte le titre "Mejores, no hay !", autrement dit : "Y a pas mieux !". L'incroyable avec Miller, c'est qu'il n'y a jamais mieux que ce qu'il est en train de faire. Qu'il soit en Grèce, à Big Sur, à Paris, en Espagne ou dans les rues de New-York, qu'il soit à l'aise ou sans un sou, qu'il soit en train d'écrire, de peindre, de manger ou de lire dans les lieux d'aisance : "Y a pas mieux !". Miller aimait la vie, et la rue : "Les journaux peuvent bien mentir, les magazines affabuler et les politiciens truquer la réalité, la rue, elle, est hurlante de vérité.". Il est toujours temps d'aller vérifier.

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24/12/2012

JOYEUX NOEL !

Venu d'Afrique, présent au Brésil, trouvé ici dans les Caraïbes, Babalu-Aye a construit sa connaissance en parcourant le monde. Il se joint à moi pour vous souhaiter un joyeux Noël !

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22/12/2012

Cette année là

 

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Voilà,  cette année là, cela devait à peu près ressembler à ça. La neige, la Garonne, l'hiver, un peu de brume. J'ai rien vu mais on m'a raconté. Il y a quand même des trucs dont je me souviens, mais c'était un peu plus tard. Bref, j'ai cinquante ans.

JE ME SOUVIENS.pdf

15:18 Publié dans FRAGMENTS | Lien permanent | Commentaires (0)

20/12/2012

BUGARACH !

C’est donc à Bugarach qu’il faudra être demain, si l’on souhaite échapper à  la fin du monde, ou plutôt si l’on est curieux de savoir ce qui se passera après. Bugarach, que toute la France connaît, et bien au-delà d’ailleurs puisque des journalistes américains et chinois, autant dire nos maîtres à tous,  sont venus s’égarer dans les rues du bourg. Bugarach c’est un village lent et silencieux, planté sur les contreforts d’un pic qui domine les vallées environnantes. Curieuse montagne que ce Pic de Bugarach, point culminant des Corbières sans être rattaché directement à la chaîne montagneuse,  dont la partie sommitale est dix fois plus ancienne que la base. Charmes de la géologie qui nous fait voyager dans le temps.

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Cochongliers ou Sanglochons attendant sereinement

la fin du monde en faisant la sieste

La seule bonne raison d’être à Bugarach demain, je l’ai expérimenté il y a quelques années et elle vaut pour demain comme pour les jours qui suivront. Parti tôt et peu nombreux, nous étions deux, de Toulouse, nous arrivâmes à Bugarach alors que la matinée était peu avancée. Le brouillard faisant obstacle à la montée au sommet, nous trouvâmes refuge dans un restaurant qui, à cette heure là, accepta de nous servir pain, beurre et café. Nous attendions au chaud, la cheminée n’ayant manifestement pas refroidi de la nuit, que la brume daigne libérer la place pour nous ouvrir le chemin de la montagne. Dans la cheminée, un chaudron noir, placé sur la droite du foyer, attira notre attention et nous questionnâmes l’hôtesse. C’était un civet de sanglier qui mijotait depuis la veille, une autre marmite étant dédiée aux haricots et au lard. La concertation dura moins longtemps qu’une négociation sur la flexisécurité ou qu’un débat pour un contre Depardieu. Il ne fût pas nécessaire d’échanger trois mots pour oublier le Pic, son sentier, ses hauteurs et son point de vue et se concentrer sur le choix du vin qui accompagnerait le civet. Une fois le Madiran commandé, il ne restait qu’à attendre midi, cruelle épreuve. Au sortir de la table, civet, haricots, lard et Madiran consommés, il n’était plus question d’ascension mais plutôt de trouver une herbe accueillante au soleil exposé. Et pendant la sieste il fût bien temps de philosopher que pour le sanglier, cela avait véritablement été la fin du monde.

19/12/2012

Eloignez-vous !

On habite où l'on veut, ou bien où l'on peut. Etre salarié ne change rien à l'affaire. Les tribunaux ont toujours garanti la liberté du salarié de fixer son domicile où il l'entend, limitant les clauses de résidence à l'existence de conditions objectives et impératives. De ce fait, un salarié peut s'éloigner de son lieu de travail, et puis s'en éloigner encore. Le temps de trajet, conséquence de son choix, est son problème. Mais pas le coût du trajet, qui est aussi celui de l'entreprise.  En effet, depuis la loi du 20 décembre 2008, l'article L 3261-2 du Code du travail oblige l'employeur à prendre en charge 50 % du coût de l'abonnement aux transports publics. L'éloignement du salarié entraîne donc un surcoût pour l'employeur, jugé trop élevé pour une entreprise qui refusa de prendre en charge les 50 % règlementaires au motif que c'était par convenance personnelle que le salarié s'était éloigné. Comme si les convenances personnelles ne devaient pas intervenir dans le choix d'un domicile personnel. Le juge ne pouvait que censurer, et c'est ce qu'il fît.

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En effet, les dispositions du code du travail visent le coût du déplacement entre la résidence habituelle et le lieu de travail, sans fixer aucune condition relative à la distance géographique. Dès lors, quel que soit le lieu choisi par le salarié, le coût de 50 % du transport collectif s'impose à l'employeur (Cass. Soc, 12 décembre 2012). Voilà qui encouragera peut être quelques salariés à aller voir ailleur si l'herbe est plus verte, car l'éloignement des métropoles est encore le meilleur levier pour faire baisser le coût de l'immobilier, et si en plus l'entreprise participe aux coûts supplémentaires de trajet, il est possible au final d'être gagnant dans l'affaire. A vos indicateurs de chemins de fer !

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