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13/08/2013

A pied

Marcher sans itinéraire, sans plan, sans autre volonté que de découvrir des lieux nouveaux, laisser advenir la poésie, par exemple cette petite fille qui vole sur la piste et continue de courir entre les courses, ni les filles ni les garçons ne la rattrapent, ou ces immeubles depuis lesquels on vous observe, ou ces jeunes filles qui vous invitent à conjuguer des langues inconnues, ou même ce stalinien palais du gouvernement inspiré par Notre-Dame (pour mieux souligner que la politique tient du religieux ?) qui se teinte la nuit de beaux éclats de gris ou encore cette gargotte ou vous pouvez partager la fin de journée avec les habitués. Mais puisqu'il est question de poésie, laissons la parole à Rimbaud, dont les phrases sont des haikus.

Mais pourquoi regretter un éternel soleil, si nous sommes engagés à la découverte de la clarté divine, - loin des gens qui meurent sur les saisons.

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J'ai créé toutes les fêtes, tous les triomphes, tous les drames.

 

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J'ai essayé d'inventer de nouvelles fleurs, de nouveaux astres, de nouvelles chairs, de nouvelles langues.

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Il faut être absolument moderne.

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Recevons tous les influx de vigueur et de tendresse réelle. Et à l'aurore, armés d'une ardente patience, nous entrerons aux splendides villes.

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et il me sera loisible de posséder la vérité dans une âme et un corps.

 

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12/08/2013

A l'écart

Lorsque l'on aime la pédagogie du détour, les chemins de traverse, la sérenpidité, la perte de repères, la découverte et l'inconnu, impossible de ne pas se rappeler, ce que les lumières de la ville s'acharnent à faire oublier, qu'Osaka est un port. Et qu'il fait toujours bon rôder dans les docks et les quartiers portuaires. Il faut tout d'abord éviter le trois mats de pacotille qui virevolte tel un zodiac au milieu des grues.

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Et puis il faut marcher, traverser des no man's lands, longer des entrepôts, passer sous des Express ways, sans jamais perdre la mer de vue.

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Entre les friches, des immeubles, quelques commerces, du linge au fenêtre, l'environnement a ses familiers qui vivent là et y sont chez eux.

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Avec leurs habitudes, leurs rendez-vous, leurs copains et toute une vie à proximité du port. Ceux-là sont-ils partis un jour ?

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Quels marins et quelles mers ont vu ces bateaux ? dans les ateliers, on profite du bruit des machines pour se raconter des histoires de mer que nous ne connaîtrons jamais.

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Ici comme ailleurs, antennes de télévision et paraboles tentent de ramener par les ondes un surplus de vie en ces lieux immobiles.

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Quelques immeubles récents sont venus modifier la géométrie du quartier. Mais celui-ci n'a pas eu raison de la boutique du rez-de-chaussée, qui résiste encore et toujours et semble trouver sans importance qu'on lui ait greffé un tube de verre et d'acier au dessus de ses oreilles.

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Dans ces espaces vides, les architectes trouvent leur bonheur et peuvent s'autoriser ce qu'on leur refuserait ailleurs.

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Les canaux finissent par vous ramener au coeur de la ville. Mais après tout, qui nous dit que ce n'est pas simplement le centre et que le coeur on vient de le laisser derrière nous, là-bas dans les quartiers du port. Oh, Osaka !

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11/08/2013

Des villes dans la ville

C'est une des caractéristiques de New-York, que l'on retrouve à Osaka : en changeant de rue, au détour d'un immeuble, on change de quartier et l'on change de ville. Les journalistes sans imagination diraient "sans transition". On préfèrera l'idée d'identités rapprochées multiples (IRM), autrement dit l'art d'avoir plusieurs personnalités sans avoir jamais été diagnostiqué schizophrène (attention toutefois de ne pas tomber sur un toubib plein de certitudes et de zèle).

Cela commence de manière bucolique dans Kita et ses larges avenues désertes du dimanche matin.

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Puis surgit Amerikamura, ses boutiques, ses musiques et ses symboles américains.

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Dans ce quartier considéré comme original, il y a pourtant des garçons...

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...et des filles. Quoi de plus normal ?

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Au Sud d'Amerikamura, sur les bords du canal Dotombori, quelques Love Hotels, dont le Rose Lips, qui attend ses clients et son romancier.

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Plus ou moins discrets, les clubs s'affichent.

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A quelques pas de là, à Den Den town, on peut acheter de l'électronique, de l'informatique, des jeux, vidéo,...c'est le paradis des Geeks. Mais on y trouve également de petites démones et des enfants abandonnés pendant que leurs irresponsables parents courent les rayons des bazars numériques de Den Den Town.

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Une rue à traverser et l'on découvre Shinsekai. Un quartier qui en recèle lui-même plusieurs. Tout d'abord celui du Kitch absolu avec couleurs criardes, Tour ringarde, figurines à taille humaine et décor de carton pâte.

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Mais ici encore, il suffit de traverser une rue et l'on découvre un univers plus populaire, plus pauvre, où la lumière et l'artifice ne dissimulent guère l'effort que peut constituer parfois une vie.

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Il y a des commerçants qui attendent, face à leur magasin...

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...des habitués qui se saluent, et saluent le chien aussi...

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...et aussi des bars tenus par des femmes où des hommes viennent chanter du karaoké, et chantent aussi lorsqu'ils sont seuls, et encore des salles que seuls les hommes fréquentent.

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Derrière un bar, une de ces photos, placardées partout, d'Oscar...pardon de Shinzo ABE, le premier ministre.

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Quelle surprise, dans ces rues pauvres d'un autre temps de découvrir tapie au fond d'un garage une Rolls Royce Silver Dawn de 1949 !

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Et quand on entend soudain : "...et ils pissent comme je pleure sur les femmes infidèles" on se demande si les 36° à l'ombre n'ont pas fait leur oeuvre, avant de découvrir le chanteur de rue, français, qui enchaîne Brel et Brassens devant des japonais interloqués.

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Logés entre  les ExpressWays qui parcourent la ville, les quartiers d'Osaka écrivent sans hâte une poétique et troublante vision du monde. Oh, Osaka !

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10/08/2013

Oh Osaka !

Si vous avez parcouru quelques chroniques japonaises, vous connaissez désormais la nouvelle trinité : un shinkansen, un livre, un bento.

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Et lorsque vous arrivez à Osaka, c'est le choc. Plus dingue que Tokyo, plus extravertie, plus naturelle, Osaka vous offre d'emblée un séduisant visage, fait d'excès et d'exhibition.

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Après le volcan hier, c'est un puit de lumière qui vous engloutit et ne demande qu'à abolir la nuit. 

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A Osaka, les garçons mettent un point d'honneur à n'être point trop virils. Pour la plupart, pari réussi.

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Mais la maladie du cheveu en forme de touffe ne touche pas que la jeunesse japonaise.

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Et il y a aussi les rabateuses, comme cette jolie jeune fille qui tente de convaincre le chaland de venir dans son karaoké ou bar à entraîneuses.

 

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Pendant ce temps, ses copines font la pause avec ces attitudes qui se veulent si "kawaî".

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Osaka et ses kilomètres de galeries marchandes, aux lumières aggressives et musiques hurlantes. Le paradis du Dieu de la consommation dont les temples sont les magasins.

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Mais c'est en dehors des galeries que l'on trouve les "Pachenkos" ou salles de jeu ouvertes à l'attetio des jeunes .........et de tous les autres tant il paraît ne pas y avoir d'âge pour devenir addict.

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De grands enfants les japonais ? pourquoi pas, mais alors comment expliquer que le Japon soit la 3ème puissace mondiale si les hommes se résument à des accros aux figurines, des geeks et des joueurs de console. Oh et puis pourquoi toujours tout expliquer, à l'occidentale ? ok, laissons tomber, contentons nous d'apprécier : Oh Osaka !

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09/08/2013

Asosan

Il faut prendre le joli train rouge qui part de la ville de Kumamoto, ou plutôt de la ville de l'ours Kumamon, l'omniprésente mascotte qui rend les gens heureux. En même temps, ça marche (le train et la mascotte).

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Après avoir serpenté à flanc de montagne, on pénètre dans une des plus grandes caldeira du monde avec ses 120 kilomètres de circonférence. Au centre de ces effondrements éruptifs, de vertes cultures dessinent une douce chevelure à la terre de lave.

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Le Mont Aso, c'est un ensemble de cratères, dont la plupart n'ont plus d'activité mais dessinent une géologie fascinante : petite plongée dans les âges de la terre.

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Mais celui qui attire tous les regards, c'est le cratère fumant du Naka-Date, actif depuis le début du siècle et qui compte quelques morts à son actif. Pas du fait d'éruptions massives et spectaculaires avec projections de magma, de pierres, de lave et coulées de feu, non de manière plus subtile, plus inattendue, avec des émissions de gaz, de cendres, quelques "bombes", la mort sous-jacente qui ne vous regarde pas en face mais surgit à l'heure du destin.

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Au fond du chaudron de sorcière, la cuisine est faite au souffre et bouillonne sans relâche.

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A quelques pas de là, comme sur tous les sites volcaniques actifs, des champs de laves anciennes et de cendres offrent des paysages zens. Etrange sensation que de marcher sur la poudre noire en entendant ses pas raisonner sur les cavités creusées par la lave.

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Le Mont-Aso est un des rares volcans actifs dont le cratère est aisément accessible. Il est donc très visité par les japonais qui, contrairement aux touristes, savent adapter leur tenue à la nature des lieux : honneur à Asosan !

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08/08/2013

Dans la valise

Une valise n'est jamais prête si on ne l'a pas saturée de quelques livres, qui contribuent à la couleur du voyage. On est ce que l'on mange, ce que l'on voit, ce que l'on aime ou déteste, ce que l'on lit. Cette affirmation est plus vraie ici, de l'autre côté de l'hémisphère, qu'en France. Dans la littérature japonaise, l'état d'esprit des protagonistes n'est pas dépeint par de longues explications psychologiques voire psychanalytiques dans lesquelles on ressasse comme un vieux chewing-gum le roman social et familial, il en est plus sobrement rendu compte par l'apparence que prend le monde, la perception de l'environnement. Et l'on ne sait plus très bien qui, de la perception et de l'environnement, fait l'oeuf ou fait la poule. C'est ainsi que les personnages d'Edogawa Ranpo créent des mondes fabuleux, abolissant toute barrière entre le fantasme et la réalité.

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Cette symbiose entre l'homme et l'environnement qui le façonne irrémédiablement, loin de l'essentialisme et de l'abstsraction occidentale, est encore plus marquée dans le chef d'oeuvre de Fuminori Nakamura "Pickpocket". La légèreté de l'écriture, comme une écume glissant sur la ligne d'horizon, est l'indispensable délicatesse de l'auteur pour nous rendre supportable la mélancolie de ce superbe récit dans lequel il est question d'un voleur de portefeuille, de tours du destin, de yakuzas, du hasard, de la nécessité, des fils que l'on a eu et de ceux que l'on aura pas, et de bien d'autres choses encore parmi lesquelles la manière d'aller au-devant de la mort comme une issue vers tous les possibles. 

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Car il n'est pas nécessaire de faire lourd pour être profond. L'écriture de Banana Yoshimoto est comme une brise dans les saules et les peupliers, un frétillement de vie au  coeur d'un été qui prolonge les journées jusqu'à l'infini. Ou comment raconter une affaire de famille sans se croire obligé de rendre grâce à papa Freud à toutes les pages. Mais quel est donc le secret de cette 98ème nouvelle qui pousse au suicide tous les traducteurs ?

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Il aurait également pu y avoir dans la valise les bouquins de Michael Ferrier (Tokyo, petits portraits de l'aube ; Sympathie pour le fantôme), mais ils ont déjà été lus et relus. On ne saurait trop conseiller ces ouvrages d'un auteur né en Alsace aux origines indiennes et mauriciennes et qui enseigne à Tokyo. Encore un qui trouve curieux que l'homme et ses deux jambes se revendique "de souche", tel un arbre mort.  Mais par contre, il y a bien sous les T-shirts et les bermudas, l'inévitable Cendrars, parce qu'on voyage toujours en bonne compagnie avec quelqu'un qui est partout chez lui.

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Sinon, depuis le train, on peut aussi jeter un coup d'oeil sur le paysage, pour vérifier que les montagnes jouent aux notes de musique sur les lignes électriques. On souhaiterait que la musique, comme le voyage, ne s'arrête jamais.

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07/08/2013

En train

Le pays du train. Incontestablement, c'est au Japon que les amoureux du rail doivent s'établir. D'ailleurs, ils ne les quitteraient plus les trains : on peut y manger, dormir, s'émerveiller de la diversité des paysages, lire ou encore regarder passer les charmantes vendeuses de boissons dont le sourire vaut la contemplation du Mont-Fuji et qui saluent et remercient en entrant et sortant du wagon, y compris lorsque tout le monde dort et que leur voix comme un chant d'oiseau traverse vos rêves. Car le train au Japon c'est d'abord une poétique. Comme celle de ces improbables passages à niveau en plein coeur de Tokyo.

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Ou celle de ces gares où l'herbe pousse et qui sont les uniques lieux de croisement des trains sur ces voies uniques qui desservent les alentours de Kyoto.

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Les quais de gare sont comme les terrasses de café, des lieux d'observation inépuisables.

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Et si vous tournez la tête, vous découvrez au loin cette étrange procession d'un autre temps, celui où tout se faisait à pied.

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Mais bien vite le maître des lieux reprend possession de la voie, avec le renfort de la pluie pour chasser les importuns qui se mettent au travers de son passage.

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Lui-même devra s'écarter devant le roi absolu du rail : le Shinkanzen ou "Bullet train", dont l'esthétique est à l'unisson des performances, parmi lesquelles celle d'avoir un retard moyen toutes lignes confondues, de 20 secondes. Ce n'est ni une coquille, ni le saké, ni le décalage horaire, les centaines de Shinkanzen qui traversent le Japon chaque jour ont une précision moyenne inférieure à la minute. Comme quoi, c'est possible.

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Ce qui est possible également, c'est le confort absolu dans le train et une nourriture hors-pair : les ikaben ou bento, autrement dit des boîtes, vendus dans les gares, sont des assortiments de mets raffinés, différents selon les régions, que l'on déguste pendant le trajet avant de dormir et de regarder le paysage. Car le train est un rituel, et ce rituel est un plaisir. Allez, en train !

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06/08/2013

6 Août, 8h15

Hiroshima est une ville joyeuse. Provinciale mais affranchie, moderne mais avec des langueurs du temps d'avant, emplie d'écolières et de jeunes gens manifestement heureux de vivre, et de vivre ici. Curieux mélange des temps que celui que l'on peut rencontrer à Hiroshima. La douceur d'une soirée, le calme de l'eau, la musique, les lumières, la chaleur des soirs d'été, et ce curieux dôme sur la droite.

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Qui est l'un des rares immeubles a avoir résisté au blast de la bombe qui explosa 600 m au dessus du centre-ville. Car c'est sur une ville, pour mieux mesurer les effets destructeurs de l'engin et propager la terreur chez les soviets, que l'on choisit de faire exploser la première arme nucléaire de l'histoire. Faut-il rappeler qu'à peine descendu de l'Enola Gay, l'équipage fût décoré pour cela.

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Comme chaque année, la cérémonie anniversaire se tenait dans le parc de la Paix, délimitée au nord par la flamme qui ne s'éteindra que lorsqu'auront disparu les armes nucléaires, et au sud par le musée du mémorial.

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Et cette année encore on privilégia la parole officielle à celle des encore survivants.

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Le 1er Ministre Shinzo Abe, prononça un discours dans lequel il était question de paix puis retourna augmenter le très faible budget japonais consacré à la défense (moins de 1 % contre 1,6 % en France).

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Mais au-delà des discours, comment ne pas être pétrifié par le gong de la cloche qui retentit à 8h15. Le son vibre une minute, il fallût moins de temps pour semer la mort sur plus de 200 000 personnes.

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Aujourd'hui, la ville est emplie de lumières, son quartier chaud accueille les salary men en fin de journée, sa vie nocturne est intense, sa douceur sans pareille.

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Les écolières oublient sous le soleil qu'elles devront se soumettre à d'innombrables QCM au cours de leur scolarité. Elles rient si on leur parle de normalisation.

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Face au dôme, les baigneurs célèbrent à leur manière le 6 août.

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Des manifestants exigent des engagements fermes en matière de dénucléarisation.

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Et se font conspuer par quelques abrutis nationalistes, on en rencontre sous toutes les latitudes, qui tentent de masquer leurs frustrations derrière leurs drapeaux.

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Ombres et lumières de ce japon aux multiples reflets, comme le ciel d'Hiroshima qui restera à jamais un ciel de feu.

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04/08/2013

Soudain, Bacon

Soudain, car ce n'était pas prévu. Aucun indice préalable de cette première rétrospective de Francis Bacon en Asie depuis sa mort. Et soudain un prospectus, au musée de la photographie de Nara, indiquant qu'après avoir été présentées à Tokyo au printemps, les 33 toiles, dont 6 triptyques, étaient installées au Musée municipal d'art moderne de Toyota. Un coup de Shinkansen et de train suburbain, et nous y sommes. Bonheur des trains japonais qui vous téléportent en tout lieu avec le sourire. Et plaisir immense de pouvoir se pencher pendant des heures sur ces toiles disséminées aux quatre coins du monde et qui ne seront peut être plus jamais rassemblées.

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L'exposition a été un succès à Tokyo, où Bacon est une référence pour nombre d'étudiants des Beaux-Arts. A Toyota, le public est nombreux, exclusivement japonais...à deux exceptions près.

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Figure Study II

A l'émotion de découvrir les toiles et le mystère de la peinture de Bacon, y compris au plan technique, s'ajoute une interrogation particulière : de quoi Bacon parle-t-il aux japonais ? par exemple dans cette toile qui pourrait être japonisante avec le parapluie ombrelle, le vêtement couvrant aux motifs colorés, la rarissime présence de plantes, les touches de couleur de la partie basse à droite, que peut y voir un japonais qui découvre l'oeuvre pour la première fois ?

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Study for the human body

Voit-il dans cet homme seul qui semble quitter la scène une allégorie de l'isolement du Japon, qui tint longtemps lieu de politique, de sa singularité, plus fantasmée que réelle (mais un rêve partagé devient réalité), ou de sa pudeur ?

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Three figures and portrait

Car dans ce pays où le rapport au corps est si problématique, que peuvent susciter ces corps exposés, à la fois surexposés d'ailleurs et effacés par l'éponge ou le chiffon qui sont venus fondre traits et couleurs dans d'improbables mouvements que les commissaires de l'exposition ont rapproché, sans convaincre totalement, du Butho ? Et que pouvait penser cet homme en fauteuil, aux jambes atrophiées qui regardait ces figures aux membres martyrisés ?

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Sphinx III

Voici donc une nouvelle énigme pour le Sphinx. Comment l'oeuvre d'un occidental britannique, homosexuel, aimant la corrida, autodidacte, innovateur scandaleux, peintre de la chair incarnée, de la violence et de la solitude fondamentale peut-elle dialoguer avec la culture japonaise ? mon ignorance de la culture nippone ne me permet pas de répondre à la question mais le simple fait d'avoir pu me la poser m'a permis d'avoir, soudain, un autre regard sur les toiles de Bacon.

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03/08/2013

Bestiaire

De Tokyo la mégapole, à Kyoto la provinciale en passant par Nara la campagnarde, dans toutes les villes les animaux font partie non pas du décor mais de la vie même. Impossible, par exemple, d'échapper aux chants des grillons, que les japonais savent, paraît-il, différencier.

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Impossible également de ne pas subir les ricanements ironiques des corbeaux et corneilles qui traînent en tous lieux, plus efficaces surveillants de vos gestes que Big Brother.

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Les bassins des jardins accueillent les carpes en kimono, pour elles c'est tous les jours tenue de gala.

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A proximité, il n'est pas rare de surprendre le regard d'une tortue, qui vous scrute tel un vieux samourai suspicieux et belliqueux.

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Plus pacifiques, les hérons cendrés feignent l'indifférence mais leur regard en coin n'en perd pas une miette. Sachez-le, il y a toujours un animal qui vous regarde.

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Les biches de Nara guettent le chaland et lui feront sans vergogne, et même avec insistance, les poches (de gâteaux).

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Dans les temples, le boeuf offre sa bienveillance comme le japonais sa courtoisie. Au point que vous le laissez décider lui-même du voeu qui sera le vôtre.

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Il y aurait encore les chats de rue, les hirondelles de fil et surtout le mythique lapin japonais qui tient plus du lapin blanc d'Alice au pays des merveilles que du Bugs Bunny macheur de chewing-gum.

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Et puis il y a, évidemment, les papillons.

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02/08/2013

Un chemin sans fin

A l'ouest de Kyoto, au pied des collines, bordant un ruisseau d'eau claire, serpente le chemin des philosophes. La voie fût ainsi nommée en hommage à Nishida Tikaro qui s'y promenait, et donc y travaillait, rejoignant la cohorte des philosophes marcheurs (Aristote qui se promenait avec ses élèves, Kant et ses marches quotidiennes, Rousseau au bord des lacs d'Annecy et de Genève, Heidegger dans les Monts de Bavière, Nietzsche, dans l'Engadine, ...). Mais les poètes les plus inspirés étaient également de grands marcheurs, Rimbaud ou Holderlin par exemple. Et tout marcheur qui se respecte se surprend à être à la fois philosophe et poète. Ce qui accroît son champ de vision.

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Tous ceux qui marchent reviennent à la nature première de l'homme : le nomadisme. Car l'homme sédentaire est une création moderne qui trouve son aboutissement dans l'homme assis à son bureau. Heureusement pour les toqués de la technologie, et ils ne sont pas rares au Japon, la technologie est redevenue mobile ce qui permet au moins de prendre l'air. Conseillons Montaigne à ces salary men : "Mes pensées dorment si je les assis".

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Suivons donc Montaigne et revenons au chemin des philosophes : "Philosopher c'est être en route" disait Karl Jaspers. Une fois la route prise, le rêve vient plus facilement au marcheur qu'au dormeur.

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Le rêve est-il prémonitoire, explicatif, illustratif, dépourvu de sens, fantasme, inconséquence, refoulement, défoulement, exutoire, envie, plaisir...? Mais nous sommes au Japon, ne l'oublions pas, pays non pas des contraires mais de la dialectique, de la synthèse et de ses belles créations. On voudrait qu'il ne finisse jamais le chemin des philosophes.

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01/08/2013

Ne pas oublier d'oublier

Au détour d'un corridor, d'un tatami, d'une porte coulissante, d'un bosquet, d'un chemin que les arbres, mousses et rochers accueillent, la surprise vous guette. Car si les temples japonais sont lieux de méditation, ils sont également conçus pour dérégler vos repères, perturber vos habitudes et au sens premier de l'expression, vous faire perdre la raison. Car il faut se perdre, mais se perdre vraiment pour se retrouver.

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Comme partout ici, c'est le dialogue entre les éléments qui importe, plus que les parties ou le tout. Ainsi, devant le Pavillon d'or on repense à Mishima pour qui le temple puise sa force dans la sensualité de l'étang. Comment dire plus simplement que l'individu est indétachable de l'environnement dans lequel il vit ?

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Ce matin je lisais Christian Garcin à propos du jardin zen de Ryôan-ji : dans ce jardin 15 rocs, mais où que l'on soit assis, on ne peut jamais en voir que 14. Garcin racontait le sentiment de honte qu'il éprouvât à se mettre sur la pointe des pieds, en bout de jardin, pour apercevoir les 15 : "...honte de m'être conduit comme un Occidental sceptique et raisonneur, un petit malin qui veut à toute force démontrer qu'il peut avoir raison face à une règle ancienne, traditionnelle, établie". Il est vrai que pour prendre plaisir à la règle, il faut mettre son ego dans sa poche, et pour apprécier les jardins zen aussi.

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Plus que l'ego d'ailleurs, ce sont les trois humiliations de Freud qu'il nous faut oublier avant de plonger dans les jardins zen : l'homme n'est pas le centre de l'univers, l'homme est un animal et sa volonté est incapable de gouverner chacun de ses actes. Une fois dépassé tout ça, cela va tout de suite mieux.

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31/07/2013

Papilles

Les juristes savent que l'on juge rapidement le niveau de démocratie d'un pays en consultant son code pénal. Celui du Japon, qui date de 1907 même s'il a évolué depuis, était considéré comme l'un des plus progressistes du début du siècle. Tel serait toujours le cas s'il ne persistait à faire une place à la peine de mort. Mais on pourrait également apprécier le degré de raffinement d'un pays à sa gastronomie. Même si en ce domaine l'abolition de la mort de l'animal n'est pas pour demain.

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Le travail de tout cuisinier débute au marché. Qui n'aime pas les étals ne peut prétendre cuisiner. Et comment résister au plaisir de la dégusation en passant ? après la mise en bouche, le passage à table s'impose.

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Les meilleures surprises ne sont pas dans les guides. Elles se dévoilent au détour d'une rue, l'appel d'une enseigne, le sourire d'une serveuse ou d'un client, l'atmosphère qui telle une senteur de printemps, pleine de promesse, gagne le trottoir et vous  attrape au gosier pour ne plus vous lâcher. Il faut entrer !

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Poisson cru avec salade piquante, potiron rôti au jambon sec, purée de choux poivrée, omelette au thé et coulis de tomate, poulpe à la sauce douce sur salade amère.

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Les mêmes avec du poulet caramélisé sous les herbes folles, suivis de travers de porc moelleux dans leurs jus accompagnés d'un méli-mélo de salades. Allez, avec le décalage il va être temps de passer à table !

30/07/2013

Du boulot pour le Sphinx

Le hasard les regroupa un instant sur un bout de trottoir, comme une illustration des trois âges de la vie tels que les envisagèrent les Pères du désert : la connaissance de soi, la connaissance de l'autre et le cheminement vers Dieu.

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Le plus jeune est assis, replié sur lui-même, dos à la rue, sans souci du monde extérieur.  L'adulte est debout, face au monde, cherchant avec son portable la relation à l'autre. Le plus âgé chemine. Il va sans regarder la route, le chemin qu'il suit n'est pas celui du trottoir. Pour tous les trois, la réalité est celle de leur pensée, très loin de l'arrêt de bus. En quelques annnées, l'homme qui marche sera devenu l'homme qui communique puis l'homme assis qui voyage sans bouger. Le Sphinx et Oedipe vont devoir réviser leur dialogue.

29/07/2013

Faire corps avec son travail

Si l'on associe l'idée que l'on se fait des japonais au travail, avec l'effervescence de tout marché en quelque point du globe, on se dit que le marché aux poissons de Tokyo doit être un spectacle extraordinaire : valse des boîtes, des couteaux, de la glace, hystérie des enchères, chorégraphie des livreurs, courses folles des chariots que leurs conducteurs propulsent dans les allées sans considération pour le chaland. On en salive d'avance. Oui mais voilà, c'est tout de même les vacances et lorsque l'on arrive sur place, rien, plus de bruit, pas d'agitation, quelques retardataires qui terminent au jet d'eau le grand nettoyage. Et le silence de l'après.

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Ah si, en voilà tout de même un, travailleur. Enfin on le suppose comme on suppose qu'il apprécie ce temps de nonchalance, soustrait au rythme trépidant des petits matins.

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Mais en fait on en sait rien. Comme la position semble avoir du succès, peut être s'agit-il d'un rite, d'une tradition locale ou d'une politique de santé publique.

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Quoi qu'il en soit, tout le monde n'est pas au même régime si l'on en croit cette réunion, où l'on ne sait pas très bien si le chef est en train de parler, si tout le monde fait une microsieste, s'il s'agit d'un brain storming à haut niveau de concentration, si tout le monde vient de s'apercevoir que le dossier remis n'est pas le bon mais fait comme si, ou bien si chacun a dissimulé au milieu de ses dossiers une poésie de Jérome Leroy écrite sous un citronnier grec.

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Toujours est-il qu'après cette séance intense, le corps aura besoin de quelques assouplissements pour se remettre de cette très mauvaise posture. Conseillons aux réunionneurs de suivre l'exemple de ce chauffeur qui fait corps avec son camion. Le travail, c'est quand même mieux lorsqu'on le personnalise.

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28/07/2013

Harmonie des contraires

Lorsque l'on parcourt les articles paresseux écrits sur le Japon, on échappe guère au sempiternel cliché du pays qui allie tradition et modernité. Terre de contrastes écrivent les guides, et le sésame est réutilisable à l'infini car cela permet de parler des geishas et des cosplay, des mangas et des sumotoris, des temples et de l'informatique, des humbles maisons en bois et de l'orgeuilleuse Skytree. Mais avec cela on ne dit rien.

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Dans un pays qui n'a pas la culture du conflit ni de l'opposition frontale, la diversité ne peut être pensée, comme souvent en France, sur le mode de l'exclusion (qui ne me ressemble pas est une négation de moi-même), mais plutôt sur celui, plus dialectique, de la synthèse.

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Quelle synthèse entre le calligraphe et les univers des jeunes peintres ? le trait, le pinceau, l'imaginaire, la ferveur.

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Ces univers de filles qui se déploient comme les feux follets des maîtres calligraphes ne sortent pas de nulle part. Ils ont l'énergie, le mouvement, la vitalité, la liberté que les pinceaux ont tracé sur les rouleaux de papier.

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Le noir et le blanc, de la fille et la mère, nous rappellent qu'au Japon aussi l'harmonie des contraires, symbolisée par le Ying et le Yang, irrigue la pensée. Rien n'est exclusif, toute chose contient son contraire et tout l'art de la synthèse revient à la construction des équilibres, à commencer par le sien propre. Ce qui n'exclut pas que les japonaises puissent vous en faire voir de toutes les couleurs.

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27/07/2013

Papillons

Les japonaises en kimono sont des papillons au vol saccadé qui butinent les regards qui les accompagnent. Sans un regard et sans y prendre garde.

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Avez-vous remarqué comme les papillons parfois vont par deux, dissemblables et heureux jumeaux.

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A toute heure du jour, le papillon goûte aux saveurs qui l'entourent. Le plaisir est naturel, la culpabilité une humaine sottise.

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Et comme la chenille fait le papillon, le sourire annonce le rire. Il fait bon être papillon au Japon.

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26/07/2013

Le soleil ne s'est pas couché

C'est un peu le principe lorsque l'on part vers l'Est : on avance plus vite que le temps, et si l'on fait le voyage par le Nord (côte nord de la Russie puis descente à travers la Sibérie) on échappe à la nuit. Et lorsque l'on arrive au pays du soleil levant, en fait il ne s'est pas couché. Mais après le sevrage printanier, 36 heures de soleil consécutives, ce n'est pas de trop. Surtout quand on est aussi bien accueilli. Les grues font un salut de bienvenue.

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D'autres clins d'oeil sont plus discrets, mais bien présents.

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Sous l'effet du soleil, on se demande si l'hallucination ne rôde pas : ce ne sont pas les quatre garçons dans le vent sur le passage d'Abbey Road ? Non, juste des salary men pressés qui ne remarquent plus l'immeuble qui se gondole au soleil.

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Mais en matière d'hallucination, il est fort probable que le meilleur reste à venir.

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25/07/2013

A l'Est

Rideau. Après quelques semaines marathon à courir les trains et les avions et redécouvrir la vie d'hôtel, le store est tiré sur le bureau pas rangé, les en cours pas traités et les listes de tout ce qu'il aurait fallu faire avant de partir. On verra tout ça au retour. En attendant, demain le soleil se lèvera un peu plus à l'Est.

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24/07/2013

Des avancées à reculons

La loi sur l'enseignement supérieur et la recherche a été publiée au journal officiel le 23 juillet. Elle comporte notamment une nouvelle règlementation des stages étudiants, bien nécessaire suite à la quasi-légalisation des stages bidons par la loi du 24 novembre 2009 et surtout le décret du 25 août 2010. Mais le législateur en a profité pour revoir la définition du stage et là, les avancées nous ramènent assez loin en arrière. Selon l'article 25 de la loi, le stage est défini comme : "une période temporaire de mise en situation en milieu professionnel au cours de laquelle l’étudiant acquiert des compétences professionnelles qui mettent en œuvre les acquis de sa formation en vue de l’obtention d’un diplôme ou d’une certification."

Il faudrait rappeler aux rédacteurs qui en seraient sans doute surpris, l'adage selon lequel si tout ce s'enseigne peut s'apprendre, tout ce qui peut s'apprendre ne peut s'enseigner. Frédérich Schroder-Sonnenstern n'a jamais appris, mais il peint et ses peintures nous enseignent.

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Le texte nouveau nous replonge dans la définition du stage à l'ancienne : dans l'entreprise on met en oeuvre ce que l'on a acquis en formation, pour transformer des connaissances générales en compétences professionnelles. Comme s'il ne s'était rien passé depuis 20 ans, comme si la VAE et sa reconnaissance du travail en tant que mode autonome d'acquisition de compétences n'existait pas, comme si Sapin ne venait pas de demander à ce que l'on prenne mieux en compte les processus de formation informels, comme si l'Education restait le lieu où l'on construit les compétences et le travail celui où on les met en oeuvre. Manifestement, l'idée que le travail puisse constituer un mode spécifique d'acquisition de connaissances, compétences (pas que professionnelles : c'est également une expérience de vie) et capacités n'a pas véritablement essaimé. Avec de telles conceptions, dormez tranquille dirigeants d'entreprise. Ce n'est pas demain que l'on va vous reconnaître comme un véritable lieu d'apprentissage (c'est pourtant dans les contrats d'apprentissage que le temps passé en entreprise est clairement identifié comme un temps de formation). Par contre, c'est demain que vous pourrez inscire votre ou vos enfants dans une école alternative plutôt que dans le système public d'enseignement. Une école dans laquelle on lui apprendra que l'on apprend partout et de tout, y compris au travail,  et que l'apprentissage est certes un dispositif pédagogique mais aussi un état d'esprit et de disponobilité du participant, sans lesquels rien n'est possible.