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20/08/2010

Mafia, Mama, Maradona

L'énigme n'en est pas vraiment une. Quelle ville se cache derrière les trois mots Mafia, Mama, Maradona ? Mafia, nous pouvons être en Italie, aux Usa, en Russie, Mama, nous nous rapprochons de l'Italie, Maradona, nous sommes au Sud, à Naples précisément. On connait la formule d'Edouard Herriot emprunté à un moraliste oriental : "La culture, c'est ce qui reste dans l'esprit quand on a tout oublié". On peut ne pas connaître les mamas italiennes, ni le football, ni le crime organisé (difficile d'échapper à Coppola et au Parrain quand même) et pourtant avoir une représentation de la ville de Naples. C'est que la culture, qui fait l'identité, ce dont ne se sont toujours pas aperçu ceux qui désespèrent de trouver sous un coin de tapis la définition de l'identité nationale, est suffisamment forte pour ne plus dépendre de la connaissance formelle. Même ceux qui ne savent pas, savent.

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Sur un mur de Naples
Plutôt que de créer d'artificielles chartes manageriales ou d'afficher des valeurs publicitaires, les entreprises pourraient se demander, ou mieux encore demander à leurs salariés, quels sont les trois mots qui leur paraissent le mieux caractériser leur identité ou leur culture. Et bien sur ne pas proposer une liste prédéterminée de mots valises. Essayez pour voir ce qui vous vient spontanément à l'esprit s'agissant de votre organisation. Vous pensez que l'on peut communiquer là dessus ? allez il vous reste le week-end pour préparer vos arguments. Vous voulez que j'y joue aussi ? alors allons y, pour le Cabinet Willems Consultant spontanément : artisanal, rapide, toulousain. L'acronyme mégalo donne ART mais l'enthousiasme est refroidi quand on aperçoit le RAT ! (napolitain sans doute).

18/12/2009

Burqa visible, burqa invisible

Dans cette entreprise, le manque d'enthousiasme pour la formation est patent. Le responsable formation explique : "Nous avons beaucoup de femmes, ce sont les déplacements qui posent problème". Vérifions. Certaines salariées mettent effectivement en avant les enfants. Délicat d'aller plus loin mais allons y tout de même : "Vous n'avez personne à qui les confier ?". Difficile pour les personnes seules et isolées, coûteux pour la garde et impossible d'exiger du conjoint qu'il se libère plus tôt de son travail. Et pour certaines, de toute façon le père est incompétent en ce domaine. Très bien, mais toutes les salariées n'ont pas d'enfant, ce qui permet de poser la question : "Et pour vous, ce sont les enfants qui posent problème ?", la réponse a déjà été entendue et si elle est peu fréquente elle n'est pas rare : "Non, c'est mon mari qui ne veut pas que je me déplace". Le ton laisse peu d'hésitation sur la sincérité du propos et à ce stade, le pourquoi ne s'impose plus.

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Shirin Neshat - I am its secret - 1993

Nos gouvernants n'aiment rien tant que faire des lois à tout propos et sur tous sujets, sans toujours se soucier de l'application, ni même parfois de l'applicabilité, des textes votés. Ce faisant, ils en viennent souvent à traiter le symptome et non la cause. Plutôt que d'interdire les burqas visibles il faudrait  se préoccuper des burqas invisibles. Plutôt que de s'acharner sur la brindille qui cache la forêt, il faudrait oser entrer dans la réalité des relations entre hommes et femmes en ce début de XXIème siècle en France. Si l'on pense que tout ceci est dépassé, on peut aller voir au théâtre du Lucernaire "La ballade de Simone". On y découvrira à la fois la force et la beauté de la passion et pourquoi il reste encore nombre de burqas symboliques, invisibles mais bien réelles.

13/11/2009

Des français à New York

On rencontre à New York beaucoup de français, et pas que des touristes ou des expatriés. Trois rencontres au hasard des pas aujourd'hui. La première à la New York Public Library. En lien avec la chronique d'hier, étaient présentées plusieurs éditions rares du "Candide ou l'Optimisme" de Voltaire. Preuve que l'optimisme n'est pas qu'américain. Il est vrai que l'ouvrage a deux siècles ! Quand à la NYPL, elle s'ouvre sur les mots de Toni  Morrison :"L'accès au savoir est le superbe et suprême acte d'une véritable grande civilisation. La NYPL est à cet égard à la fois le symbole et la concrétisation de ce que la civilisation a de meilleur à offrir".

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New York Public Library - Salle de lecture
La deuxième rencontre a lieu quelques rues plus loin, devant la tour LVMH dessinée par Christian de Porzamparc. Lequel situe le débat sur l'identité à un autre niveau que celui auquel on voudrait nous ramener : "Conserver une identité en traversant et en empruntant des formes multiples est ce qui me semble le plus heureux, le plus vivant, ce que Wright, Strawinsky, Picasso, ont atteint au contraire de Rothko, de Pollock, qui se trouvent et puis se perdent dans une formule absolue, une forme parfaite pour eux, mais définitive. Une formule dont ils ne pourront plus sortir." . Voici qui nous change du rassis et ranci travail, famille, patrie que l'on nous ressert ad nauseam. Et le travail de Porzamparc sur la tour LVMH traduit ce mouvement permanent qui fait l'identité de la tour.
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Christian de Porzamparc - Tour LVMH
La troisième rencontre a lieu dans la superbe bâtisse qui abrite la collection Frick. Un boudoir est entièrement décoré d'oeuvres de Fragonard. Onze grands tableaux illustrant les âges de l'amour. La pièce était fréquentée par les femmes après le dîner, tandis sans doute que les hommes discutaient de choses importantes de ce monde, elles avaient l'essentiel sous les yeux.
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Jean-Honoré Fragonard - Les âges de l'amour (panneau)
Voltaire, Porzamparc, Fragonard : la trilogie française à New york, des citoyens du monde (Diogène Président !), des européens de France ayant traversé l'Atlantique et pas vraiment en quête d'une identité.