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30/05/2015

Courage, fuyons

Cela ressemble en effet beaucoup à une fuite en avant : l'Assemblée nationale vient de voter la création du compte personnel d'activité (futur CPA), compte de tous les comptes comme l'avait annoncé Sapin dans un pur élan poétique. Un compte censé regrouper tous les comptes individuels dont disposent les salariés. Ah bon, mais lesquels ? le CPF et le compte pénibilité sont les deux seuls comptes recensés et ils ne sont guère opérationnels. La communication publicitaire nous annonce également le CET, qui concerne quelques milliers de salariés de grandes entreprises. Et après ? ah ben après rien, bien sur. Car ce serait une révolution d'annoncer que les droits à l'assurance chômage sont un compte (fini la recherche effective d'emploi comme condition de l'allocation si c'est un compte : j'ai cotisé, j'y ai droit, ce qui d'ailleurs ne serait pas absurde et finalement moins infantilisant et moralisateur) ou bien les droits  à congés payés, ce qui annoncerait un magnifique portail des congés payés et des RTT géré par la Caisse des dépôts et redorerait le blason d'un Gouvernement qui n'a pas été capable de créer, comme en 1981, le Ministère du temps libre. 

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Les réactions à l'annonce de la création du compte personnel d'activité

Plus sérieusement (quoi que...) voici une loi créant un compte sans consultation des partenaires sociaux (et pour cause : ils ne sont pas preneurs) au mépris de l'article 1 du Code du travail, qui fixe le principe du compte nouveau et renvoie...aux partenaires sociaux pour le définir et en préciser les modalités de fonctionnement. Autrement dit : quelqu'un quelque part à eu le début d'une idée que l'on se dépêche de traduire dans une loi sans autre considération de la légalité, mais comme ce n'était que le début de l'idée, on refile la patate sans prendre le temps de la faire chauffer à ceux qui ont annoncé qu'ils ne les aimaient pas, les patates. On hésite entre la consternation et la consternation. 

29/05/2015

Soyez performants, courez entravés !

Cette réforme prend décidément l'allure d'une valse à trois temps : un en avant et deux en arrière. Chaque fois que des signes favorables laissent penser que tout le monde va enfin se mobiliser avec comme objectif l'accès du plus grand nombre à la formation, il se trouve des grains de sable, aux allures de rocher de Sisyphe, pour venir rappeler que ce n'est vraiment pas gagné. On attendait la décision, ce vendredi, de la CNCP à propos de la troisième série de certifications recensées à l'inventaire des certifications. Et l'on pensait qu'il y aurait matière, après les deux encourageantes premières sessions, à faire entrer des certifications permettant de faire, enfin, vivre les dispositifs qui y sont dorénavant articulés. C'est peu de dire que la déception est au rendez-vous : petite liste et beaucoup de certifications sectorielles dont une grande partie de certifications règlementées qui n'apporteront pas grand chose en terme d'accès à la formation. Certes, on notera les deux premiers certificats de la FFP, qui pourraient en annoncer d'autres, si toutefois les grains de sable ne s'accumulent pas. 

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Catherine Huppey - Taureau entravé

Car en effet, on sent bien que le mécanisme grippe à deux niveaux : celui des autorités de saisine, indispensables pour que les demandes d'inscription à l'inventaire puissent être examinées. Du côté de certains ministères les réponse sont dilatoires ("pas le temps","pas les moyens","pas de doctrine"....) ou carrément horripilantes lorsque l'on sent que l'interlocuteur est plus soucieux de sa position ("je dois m'assurer que ma position ne souffre aucune critique....") que d'encourager les initiatives. On voudrait ne pas tomber dans le cliché de l'administration qui freine les bonnes volontés, mais il faut parfois vraiment se retenir (pour le coup, raté). Et si l'on se tourne vers les CPNEFP on s'entend souvent répondre que les organisations syndicales préfèrent les diplômes aux certifications de l'inventaire. Manifestement, la base n'a pas été consultée. Après ce premier obstacle, vient la CNCP où les mêmes représentants institutionnels passent la deuxième lame. Au final, alors que plusieurs centaines de certifications utiles pourraient rapidement être recensées, on se retrouve une fois de plus avec un système malthusien. Il faut avoir une certaine dose d'optimisme (d'inconscience ?) pour se dire que la réunion de la semaine prochaine entre le Ministère, les Régions et les partenaires sociaux (sauf la CGPME et la CGT qui n'ont mesquinement pas été invitées) qui se donne pour objectif de relancer la machine sera utile. C'est pourtant ce que l'on va faire d'ici là. 

Inventaire 29 mai 2015.pdf

28/05/2015

En direct du rivage des Syrtes

Le livre m'avait profondément marqué en mon adolescence. La forteresse au bout du désert. La réalité tremblante comme une oasis au milieu des dunes, comme un rêve, un mirage, un rivage. Le vrai temps retrouvé, quand plus rien ne le rythme. L'incapacité à s'établir dans l'inaction, l'impossibilité de vivre sans attente, le désir du désastre. Tout ceci écrit au rythme du sable qui glisse, invisible, le long de la vallée. Le rivage des Syrtes, comme une fin d'adolescence. Mais pourquoi tout d'un coup ce souvenir alors qu'il est question du COPANEF et de sa nouvelle décision...de ne pas décider ? Peut être parce que le charme du temps suspendu n'opère que lorsque c'est sa propre vie qui est en jeu, et beaucoup moins lorsque l'on joue avec celle des autres. 

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Le COPANEF a en effet, lors de sa séance du 26 mai dernier, décidé de différer à nouveau la question de l'inscription sur la liste nationale interprofessionnelle du CPF, les certifications figurant à l'inventaire établi par la CNCP. On pensait pourtant que le fait que de nombreux COPAREF et CPNEFP aient commencé à piocher largement dans l'inventaire constituerait une indication forte de l'intérêt de ces certifications et que le souci d'égalité d'accès primerait. Il n'en est rien. La prochaine échéance pour traiter de cette question est fixée au 7 juillet. D'ici là, l'attente se poursuit sur le rivage des Syrtes. 

24/05/2015

Vous prendrez bien un peu de Sud...

Se rendre dans le Sud pour travailler avec des clubs de rugby, c'est l'occasion d'aller au stade et de se réjouir que ce soit l'un des plus beaux matchs de l'année. Et de manière un peu mesquine, en mettre cinquante aux anglais ajoute au plaisir, même s'il y quasiment autant d'anglo-saxons dans chaque équipe. 

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Pour le résumé complet, c'est ici


C'est l'occasion également de partager avec les amis la cuisine locale : cargolade, tapas, morue à l'aïoli, marc de Banyuls, le tout dans une ambiance d'Espagne qui pousse un peu sa corne. 

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La Vigatane - Canet en Roussillon

Et après tout cela, on se laisse aller à contempler Bacchus en pleine libation au milieu de femmes aux regards sudistes, ces regards que l'on ne voit que sous certaines latitudes. 

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Et lors des élections locales, l'Espagne confirme qu'au Sud, après la Grèce, le vote protestataire se porte plutôt sur des partis internationalistes et solidaristes, que sur des partis nationalistes et xénophobes, comme on le voit assez souvent au Nord ces derniers temps. Décidément, ça ne fait pas de mal une bouffée de Sud. 

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21/05/2015

Un pas de plus...

Après les langues, ce sont dorénavant les formations en bureautique qui sont éligibles au compte personnel de formation. Suite à l'inscription du TOSA et du PCIE à l'inventaire des certifications professionnelles le 17 avril dernier, plusieurs branches professionnelles, dont la métallurgie, les sociétés de services informatiques, conseil et bureaux d'études, la réparation et le commerce automobile, certaines branches du commerce, etc, ont inscrit ces certifications sur leur liste des formations éligibles au CPF. Ce qui signifie que toutes les formations qui préparent à des outils bureautiques et peuvent s'inscrire dans le cadre de l'une ou l'autre de ces certifications sont désormais éligibles au CPF. 

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On peut passer le TOSA en ligne

Reste à savoir ce que le COPANEF décidera la semaine prochaine pour l'inscription sur la LNI de ces certifications. S'il les inscrits, tous les salariés et demandeurs d'emploi auront accès aux formations correspondantes. S'il décide de ne pas les retenir au motif que tout ne doit pas être possible dans le cadre du CPF ou que cela va déresponsabiliser les entreprises sur le plan de formation (arguments principaux des organisations syndicales) alors ces formations seront accessibles aux salariés de certaines branches et pas les autres. Ce qui renverra à la complexité d'un système où s'additionnent plus de 250 listes de branches, 22 listes régionales (en fait 44 puisque les COPAREF font une liste salariés et une liste demandeurs d'emploi) et la LNI. Ce qui revient à dire que ce qui serait bon pour les uns ne le serait pas forcément pour les autres. S'agissant des formatons bureautique, il est vrai que l'on voit mal pourquoi elle serait plus utile à un salarié de la métallurgie qu'à un salarié du BTP. Réponse la semaine prochaine et petit coin de ciel bleu quand même pour les salariés et les organismes de formation. 

18/05/2015

Deux pour le prix d'un

Dans moins d'un an, toutes les entreprises devront avoir tenu un entretien professionnel avec chaque salarié présent dans l'entreprise lors de l'entrée en vigueur de la loi du 5 mars 2014, soit le 7 (échéance au 7 mars 2016 donc). La loi livre une double définition de cet entretien, positive et négative. La définition positive est que l'entretien porte sur les perspectives d'évolution professionnelle du salarié, notamment en terme de qualification et d'emploi. La définition négative est qu'il ne porte pas sur l'appréciation du travail du salarié. Il apparaît donc clairement que le code du travail opère un partage : le diagnostic sur les compétences nécessaires à l'exercice de sa fonction relève d'un éventuel entretien managerial au cours duquel le travail du salarié est évalué (et non le salarié comme on le dit souvent à tort), l'entretien professionnel portant sur les compétences qui pourraient être recherchées dans le cadre d'une évolution future. 

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Compte tenu des obligations de gestion des compétences qui pèsent sur toute entreprise (obligation d'adaptation, obligation de veiller à la capacité à travailler en sécurité et en préservant sa santé,...), cette distinction créé une quasi-obligation d'avoir deux processus d'entretien. Un entretien managerial pour gérer le présent et les besoins de compétences (et non de formation) immédiats et un entretien professionnel pour envisager les possibilités de développement des compétences (et non d'accès à la formation) compte tenu des évolutions envisageables des activités de l'entreprise, des emplois et des compétences. Et la logique voudrait que ce soient deux interlocuteurs différents (ligne manageriale pour le premier et ligne RH pour le second) qui assurent les entretiens. Tout ceci ne serait que la stricte déclinaison des dispositions de l'article L. 6315-1. On parie que les pratiques seront un peu décalées et que beaucoup ne résisteront pas à la tentation du un pour le prix d'un ? ce qui nous promet de beaux débats en 2020 quand il s'agira d'apprécier si les entreprises se sont acquittées de leurs obligations. A moins que d'ici là, un coup d'éponge magique...

17/05/2015

Re-live !

En ce mois de mai fait de ponts, week-ends, soldes de RTT et de congés payés, le temps peut parfois paraître légèrement suspendu. Comme pour la réforme de la formation professionnelle qui paraît, depuis son entrée en vigueur le 1er janvier dernier, chercher son premier souffle en souhaitant que ce ne soit pas le dernier. A l'approche de l'été, quelques signes laissent toutefois penser que ça ira mieux demain. Dans cette atmosphère particulière de temps suspendu, si vous voulez savoir où en sont les entreprises et répondre à la question que vous vous posez tout bas : "Mais comment font les autres ?", ne manquez pas le Webinar organisé par DEMOS mercredi 20 mai à 11h. Une heure de live avec votre serviteur pour un point complet sur la réforme et les premières pratiques de mise en oeuvre. 

C'est évidemment gratuit et pour s'inscrire c'est ici : Live de l’expert

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08/05/2015

CPF : le live !

Suivi en direct, ou presque, du nombre de dossiers faisant l'objet d'un accord de financement au titre du CPF. Pas de qualitatif, que du volume, mais l'on se dit que l'inscription des langues a permis de doper (un peu) la machine. Reste à savoir si le dispositif sera ouvert aux formations que souhaitent suivre les salariés ou si l'on persistera à s'en tenir à celles qu'ils devraient suivre selon les responsables du dispositif. 

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06/05/2015

La nature a horreur du vide, elle n'est pas la seule

En complément de la petite séance de "remotivation" du lundi matin, Rebsamen a fait parvenir aux OPCA un courrier leur indiquant la conduite à tenir en matière de CPF : traiter les demandes dans les meilleurs délais, accepter les dossiers d'où qu'ils viennent (organismes de formation, individus), assumer un financement sans attendre la collecte 2016 conformément aux règles comptables applicable aux OPCA, définir des taux de prise en charge et les rendre publics, favoriser la modularisation, commencer à financer des actions de lutte contre l'illettrisme, etc. En somme, tout ce qui peut permettre de faire fonctionner un dispositif en utilisant les souplesses du cadre règlementaire plutôt que d'en faire une interprétation restrictive qui sert de prétexte à l'inertie. Il paraît que quelques représentants paritaires ont été agacés par ce courrier un tantinet directif. C'est possible mais ils devraient se souvenir que la nature à horreur du vide.

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Les paritaires s'étaient déjà émus que l'Etat leur indique ce qu'ils avaient à faire en 2009, ou qu'on les soumette à 140 indicateurs de performance dans le cadre des COM depuis 2012. La logique est pourtant toujours la même : dès lors que le système paritaire n'agit pas, ou le fait à un rythme qui est en décalage complet avec les besoins des utilisateurs (entreprises, salariés), il ne faut pas s'étonner que d'autres agissent à sa place. Puisqu'aucun OPCA ne s'est soumis, pendant 40 ans, à une auto-évaluation et n'a défini les critères de sa performance, il ne faut pas s'étonner que l'Etat ait pris le relais en imposant ses propres critères, peu pertinents. Mais il ne sert à rien de critiquer ce manque de pertinence si l'on est pas en capacité de mettre en place soi-même les bons indicateurs d'évaluation de son action. Comme il ne sert à rien de critiquer un courrier qui n'aurait jamais existé si chacun avait tenu son rôle. A ne pas tirer les leçons de ces expériences, l'assurance formation prend tout droit le chemin de l'assurance maladie ou de l'assurance chômage, à savoir celui d'un paritarisme administré, autrement dit d'une étatisation progressive d'un régime social. Après cela, le paritarisme aura vécu. 

05/05/2015

De l'art de verrouiller

Le verrou a mauvaise réputation. Il n'est pourtant pas toujours synonyme d'enfermement ou de contrainte. Chez Fragonard, il est la condition de l'intimité choisie des amants saisis par les impatiences du désir. C'est qu'il n'est pas ici outil de pouvoir et de contrainte mais au contraire gage de liberté. 

Un Ministre c'est très occupé, d'où l'expression "avoir un agenda de ministre", et cet encombrement de l'agenda ne facilite pas, on s'en doute, le temps de la réflexion et encore moins celui de la pensée sur le sens et contresens du verrou. Pourtant, il eût été souhaitable qu'avant d'aller tirer les oreilles des OPCA lundi 4 mai en les priant de mouiller la chemise pour faire avancer le CPF, le Ministre s'interroge sur les causes d'un démarrage raté. Comme les médecins de Molière font une fixation sur les sangsues et les ventouses, le consultant est un maniaque du diagnostic, avec la conviction qu'un mauvais diagnostic ne peut déboucher que sur de piètres solutions. S'il avait pris ce temps, qui manifestement lui a manqué, il aurait pu identifier que si un verrou peut avoir du bon, l'abondance en ce domaine peut s'avérer néfaste. 

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Car ce sont quatre verrous qui ont été posés sur le chemin de la formation pour qui veut faire usage de son compte personnel de formation : 

- la nécessité d'une certification (avec un inventaire qui n'a pas trouvé son rythme de croisière et un RNCP inadapté) ;

- la nécessité de choisir sur liste (avec la complexité des superpositions de listes) ;

- l'impossibilité pour l'individu de s'adresser directement à l'OPCA (et le détour par un conseil en évolution professionnelle qui n'a pas les moyens de ses ambitions) ;

- et au final la surprise du chef : les taux de prise en charge par l'OPCA qui constituent parfois l'insurmontable obstacle final lorsque les paritaires ont décidé, par exemple, qu'ils financeraient allègrement les formations de leur secteur mais seraient restrictifs sur tout le reste. 

Dans ces conditions, le petit tirage d'oreilles paraît assez vain. Et comme s'il en avait conscience, le Ministre, et il n'est pas le seul, déploie le parapluie : mais tout cela va prendre du temps, on ne peut faire de bilan en quatre mois, et le CPF n'est pas tout, loin de là, cela ne représente que 10 % des financements nous dit-on au Ministère. Certes, mais quatre mois c'est bien long pour ne toujours pas identifier les racines du mal et surtout ne pas les traiter, et si le CPF n'est pas tout, s'il n'est pas destiné à tout le monde, pourquoi avoir créé un droit pour 19 millions de salariés pour ensuite venir nous expliquer qu'il n'en concernera qu'une petite partie qui entrent dans les priorités et seront les seuls à qui on donnera la clé des 4 verrous ? à ce niveau d'incohérence, on pourrait appeler cela de la supercherie. Car chacun comprendra aisément qu'à droit universel correspondent des priorités larges et que si l'on veut un droit ciblé il fallait accepter de le réserver à ceux que l'on estimait prioritaires. Mais créer un droit pour tous et vouloir en réserver l'usage à quelques uns, c'est la garantie absolue que des verrous on a perdu la clé. 

04/05/2015

Replay !

Pour le Live, c'est raté, c'était ce matin à 10h sur Widoobiz. En communication, j'ai encore des marges de progrès, il paraît que les évènements il faut les annoncer AVANT !

Mais pas de panique, il y a un replay. Cela se passe sur Widoobiz, c'était à l'invitation de l'AFNOR qui est en passe de faire inscrire ses certifications à l'inventaire avant de certifier elle-même les organismes de formation à partir de l'an prochain, et c'est ici : widoobiz

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