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26/01/2015

Réalité travestie

Est-ce par paresse, par ignorance, de la mauvaise foi, de la désinvolture, du parti pris, de l'incompréhension ? allez savoir. Toujours est-il que depuis quelques temps on peut entendre, ou lire, régulièrement que le compte personnel de formation est réservé à des formations qualifiantes, entendues comme des formations diplomantes ou des formations longues. On voudrait que le CPF ne fonctionne pas, on ne s'y prendrait pas autrement. Rappelons ici quelques faits : le CPF peut permettre de suivre des formations qui ne sont ni certifiantes ni qualifiantes (le socle de compétences par exemple). Et surtout, précisions ce qu'est une certification : il s'agit d'un processus de vérification du niveau atteint ou du niveau de maîtrise des compétences. 

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Andrew Matusik

Et dès que l'inventaire des certifications non diplômantes,  dont le retard de parution commence à générer plus de désespoir que Anne ma soeur Anne qui ne voit rien venir, dès que l'inventaire donc sera publié, on pourra vérifier qu'il y a bien des formes de certifications qui ne correspondent ni à l'acquisition d'une qualification ni à une nécessaire formation longue. Lorsque l'on pourra, par exemple, suivre des formations en langues, en bureautique ou en management, peut être que les représentations évolueront. En attendant, il faut encore faire avec. 

Commentaires

Bonjour JP,

Le problème est effectivement la définition précise de ce socle de connaissances et de compétences et ce fameux inventaire qui n'est toujours pas connu !

Écrit par : ValérieC | 26/01/2015

Les pouvoirs publics dans un mouvement brownien classique (c'était pareil avec le DIF en 2004) adoptent toujours la même posture en matière de réforme et de législation formation :

- Ils mettent le paquet avant la réforme et au moment du vote de la loi
- Ils affaiblissent ensuite leur propre réforme en prenant un temps infini à publier les décrets, sans souvent préciser ce qui doit l'être (il faudrait du courage politique pour cela)
- Et au final ils se désintéressent au final du dossier en le laissant végéter jusqu'à son déclin puis son remplacement.

Il ne s'agit au final bien évidemment pas de réformer le pays (ou la formation) mais simplement de communiquer positivement le temps des discussions sociales et parlementaires puis ensuite d'aller courir et éteindre d'autres incendies.

Comme l'a déclaré dans une Christian Janin dans une vidéo mise en ligne par Bercy en décembre : le CPF ne servira à rien (ou pas à grand chose) à l'immense majorité des salariés s'ils conservent leur emploi.
S'ils le perdent il n'y aura de toute façon pas d'argent pour les requalifier pendant 500 ou 1000 heures. Le CPF, c'est comme bien d'autres dossiers sociaux en 2015, de la communication et des promesses irréalisables.

En attendant le Ministère du Travail avait promis tous les décrets avant le 21 juin, nous sommes le 26 janvier et on n'a pas encore le décret sur le socle des compétences (ce qui fait que les demandes de CPF ne peuvent pas venir sur de domaine pourtant important).

Écrit par : cozin | 26/01/2015

Bonjour,

Qu'on le veuille ou non, la "certification" évoque l'habilitation (voire l'agrément), le contrôle, l'examen, l'évaluation...La paperasse, la technocratie. Bref, des maux bien français...

Bref, tout ce qu'il faut pour hérisser les uns et les autres. Ce qui se passe était prévisible.

Pour ce qui est du socle (qui reposera aussi sur une ou des certifications d'après ce que l'on sait de manière officieuse), il est par nature "riquiqui", très limité. Cela n'intéressera qu'une petite partie des salariés (même s'ils sont plus nombreux qu'on ne l'imagine).

Je me demande s'il ne faudrait pas imaginer un socle de compétences "à géométrie variable", déterminé en fonction de la formation initiale des salariés. Comme la définition du socle est une compétence réglementaire ce serait une idée à creuser.

Écrit par : bcallens | 26/01/2015

Le fait est qu'à vouloir absolument tenir la date du janvier 2015, l'Etat a livré un produit par trop inachevé et donc générateur de beaucoup de déception.

Il n'est pas ici question de l'outil de la Caisse des Dépôts et Consignations qui est plutôt réussi (notamment ergonomiquement parlant) en dépit de quelques bugs qui sont corrigés au fil de l'eau (par exemple, le montage d'un dossier pour de l'accompagnement VAE n'a été possible qu'à compter du 15/01) et d'une grosse faiblesse avec la confection de la liste de formation éligible pour un salarié à partir du code APE de son employeur (ouille, ouille !!!).

Non, c'est surtout la question des listes des formations accessibles qui pose problème. L'adoption aux forceps courrant décembre de la 1ère version de la LNI du COPANEF (immédiatement - et justement - critiquée par bien des intervenants et en particulier par les universités) semble avoir été faite pour que le site moncompteformation.gouv.fr ne soit pas sur ce point désespérement vide début janvier. Mais concrètement cette liste a surtout déçu les visiteurs du site par son manque d'opérationnalité.

N'aurait-il pas plutôt fallu se donner jusqu'à début mars ? En effet il est probable qu'à cette date le site aura intégré des formations plus attirantes parce que plus courtes (avec celles de l'inventaire et peut-être du socle [mais sur ce point j'ai encore un doute sur le délai]) ou plus contextualisées (avec les listes issues des régions et de certaines branches).

Écrit par : Gerland | 27/01/2015

le site de la caisse des dépôts n'a aucun intérêt pour 90 ou 95 % des travailleurs :

- les non salariés (y compris le million d'auto-entrepreneurs qui cotisent pour leur formation) aurons un compte vide s'ils n'avaient pas acquis des heures de DIF (qui elles ne seront de toute façon pas financées)
- les travailleurs précaires disposeront d'un très faible nombre d'heures de formation (ou alors ils n'étaient pas précaires)
- les travailleurs en CDI n'auront que faire de la liste à la Prévert de milliers de formation longues de 500 à 3 000 heures, inadaptées à leur situation professionnelle et de plus à réaliser hors temps de travail
- les chômeurs se heurteront au même mur d'un système toujours plus complexe, illisible et sans financement suffisant (il faut savoir qu'en 2013 le gouvernement a débloqué 200 millions pour former 30 000 chômeurs, avec 800 millions que financera le FPSPP ? pas grand chose sans doute sachant qu'en plus la commande publique de formation mettra des années à être lancée).

En un mois le modeste DIF (modeste parce que personne n'a voulu lui donner les moyens d'être généralisé) permettait à 50 000 personnes en moyenne de se former, en 2015 le prétentieux CPF aura peut être 500 000 inscrits mais combien de personnes se formeront effectivement ? Sans doute quelques centaines mais le ministère du travail pourra toujours prétendre qu'en 2020 (ou dans 40 ans) ça ira mieux.

Écrit par : cozin | 27/01/2015

@gerland : la LNI n'a pas été adoptée aux forceps mais de manière consensuelle. Par contre, à partir du moment où elle ne peut être établie qu'à partir du RNCP et des CQP il ne faut pas s'attendre à autre chose. Concernant les branches, la LNI est composée en grande partie de certifications qu'elles ont suggérées et les listes de certaines sont déjà en ligne. Il n'y aura donc rien de significativement différent. Le véritable problème demeure la non parution de l'inventaire et le retard sur le socle. Et deux points complémentaires : la présentation des résultats des recherches qui est horrible et l'impossibilité de consulter les listes dans leur entier d'une part (on reproduit les défauts du RNCP...), et d'autre part l'impossibilité de rattacher le salarié à un secteur et à l'OPCA correspondant parce que le ministère s'est entêté à vouloir travailler sur la base de l'activité de l'entreprise comme si la question du financement était subsidiaire. Sur ce dernier point, que vous avez identifié, on est pas au bout de nos surprises quand le dispositif sera plus opérationnel.

@cozin : comparons ce qui est comparable, vous prendrez les chiffres du DIF fin 2005 et ceux du CPF fin 2016 et vous verrez....

jpw

Écrit par : jpwj | 27/01/2015

@jpw: Par "forceps", je voulais plus pointer une difficulté à tenir les délais qu'une difficulté à s'entendre (quoiqu'un son un peu différent puisse provenir en la matière du champ situé en dehors de l'interprofession).
Quant aux branches, interrogées au sortir de l'été, seules les plus outillées d'entre elles (et on rejoint ici le débat sur la recomposition des champs conventionnels) ont pu faire remonter leurs suggestions en temps et en heure.
Bref deux mois de décalage auraient évité bien des déceptions, interrogations, frustrations, déclarations...

Écrit par : Gerland | 27/01/2015

Bonjour,

Oui ,je confirme le CPF c'est du n'importe quoi ! Je suis salarie et utilisais mes heures DIF, pour faire le cursus d'ingenieur CNAM. Avec le nouveau dispositif, ce centre ne peut proposer aucun tarif et ne sait pas comment il va etre mis en oeuvre. Donc c'est sur cette annee le CPF est un gros echec (de mon point de vue).

Mais n'est-ce pas un moyen de collecter de l'argent pour l'Etat?
Tant que le dispositif n'est pas utilisable; l'Etat gagne de l'argent ,non ?
Et si ce n'est pas le cas ou va cette argent collecte pour ce dispositif alors que ce dernier n'est pas utilisable ?

Écrit par : Augustin | 03/02/2015

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