09/12/2014
Anne ma soeur anne...
...ne vois tu rien venir ? et surtout l'inventaire des certifications non diplômantes qui nous est annoncé maintenant depuis plusieurs mois. Il faut dire qu'il aurait du être élaboré....dès l'année 2002. Mais comme nous l'indiquent les bilans annuels successifs de la Commission nationale de la certification professionnelle (CNCP), il y a eu l'année sans personnel, l'année sans crédit, l'année sans informatique, l'année sans support technique, les années sans rien du tout (les plus nombreuses) et du coup....rien. Mais en septembre dernier, lueur d'espoir, on nous l'annonce pour l'automne. Puis pour l'entrée dans l'hiver et aujourd'hui pour l'entrée dans la nouvelle année. Résultat, nous en sommes réduits à guetter.
Pourtant, les enjeux ne sont pas minces : d'une part toutes les certifications inscrites à l'inventaire deviendront éligibles aux périodes de professionnalisation sans se voir appliquer la durée minimale de 70 heures. Sacré coup de boost pour les certifications en langues (TOIC, Bulats, Bright, Certificats Cambridge...) ou les certifications bureautiques (Microsoft et autres éditeurs) qui devraient trouver place dans l'inventaire. Et puis figurer dans l'inventaire c'est la possibilité d'une reprise sur les listes de formations éligibles au CPF, et sans doute le véritable point de départ pour ce droit nouveau. Et l'on comprend du coup que tous les organismes concernés manifestent quelques impatiences. Alors Anne, rassure les, tu l'aperçois l'inventaire dan ta lorgnette ?
22:47 Publié dans ACTUALITE DE LA FORMATION | Lien permanent | Commentaires (9) | Tags : inventaire, certification, formation, réforme, cpf, compte personnel, travail, emploi
Commentaires
Le problème avec la réforme de la formation professionnelle c'est qu'elle est tellement ambitieuse (sur le papier) que dans quelques semaines elle fera perdre le peu de crédibilité qu'avait encore l' Etat dans notre pays.
Déjà partout on lit que l'année 2015 sera une année quasi blanche pour le CPF ("une année de transition"). Si tel est le cas cela signifiera qu'on aura perdu au moins 3 ans en formation en France:
- 2013 : l'annonce de la réforme
- 2014 : le vote de la réforme et la publication des décrets
- 2015 : la digestion de la réforme
En gros, 250 000 personnes perdent leur emploi tous les ans depuis 2012, 150 000 jeunes sortent de l'école sans rien et donc nous aurons gâché trois ans et "récupéré" 1 million de personnes supplémentaires à former, sans budget (sauf ces ridicules 6 à 800 millions d'euros...versés à partir de 2016).
Si l'on voulait insécuriser un peu plus les travailleurs de notre pays on ne s'y serait pas pris autrement.
Écrit par : cozin | 10/12/2014
Pour le CPF, nous sommes désormais prévenus par le Ministre "....Attendez-vous à une pluie de critiques dès le 6 janvier"
Le système de communication du Ministère du Travail est "imparable" : ça ne marchera pas en 2015 mais ça n'est pas grave puisque 2015 est une année pour rien, 250 000 personnes supplémentaires s'inscriront à Pôle emploi, 150 000 jeunes sortiront de l'école sans rien mais rien ne presse. En France on a tout notre temps et en 2016 il fera jour.
Que dirait-on d'un entrepreneur ou d'un garagiste qui déclarerait en fin de chantier : "ça ne marchera pas comme prévu dans un mois, c'est compliqué mais rassurez vous dans un an (ou plus !) ça va fonctionner".
Contrairement à ce qui se répète partout les pouvoirs publics n'ont pas eu que 6 mois ou 1 an pour mettre en place un CPF performant mais bien deux années entières (11 janvier 2013 - 5 janvier 2015).
Sauf que ce dossier n'a jamais été sérieusement pris en main par l'Etat et quand l'IGAS nous a sorti sa ridicule "esquisse de cahier des charges du CPF" en novembre 2013 la messe était dite.
Dans 3 semaines, un de mes proches, demandeur d'emploi depuis août 2014, avec ses 120 heures de DIF portées sur son certificat, va demander à réaliser 35 heures de CPF (informatique/bureautique appliqué au secteur para-médical) en cours particuliers à raison de 1 300 euros la journée de formation on va bien voir ce que l'OPCA de son ex-employeur va lui répondre.
On attend de voir comment Pôle emploi, les OPCA, le FPSPP et les comités théodules (COPAREF, COPINEF...) vont pouvoir trouver comme excuse à l'absence d'organisation et de financement du CPF.
Écrit par : cozin | 11/12/2014
@COZIN
L'OPCA de votre proche lui dira sans aucun doute de se rapprocher de Pole Emploi car sa stituation ne relevera pas de sa compétence.
Écrit par : Gerland | 12/12/2014
Bonjour,
si cela se trouve, la réaction pourrait être la même...
Écrit par : bcallens | 12/12/2014
Euh.... non
Le CPF des demandeurs d'emploi relève de Pole Emploi (evt des Régions) mais pas des OPCA.
http://www.moncompteformation.gouv.fr/le-compte-personnel-de-formation/fonctionnement/comment-utiliser-mon-compte-personnel-de-formation-2
Éventuellement ce sont les FONGECIF/OPACIF pourraient avoir à intervenir si la personne est éligible au CIF-CDD et qu'elle souhaite mobiliser ses heures CPF/DIF à ce titre (pour bénéficier d'une possible priorité).
Écrit par : gerland | 13/12/2014
Vous ne m'avez pas compris...Quand je parle de "réaction" je vise celle de Pôle emploi.
Écrit par : bcallens | 13/12/2014
Sur le lien du site mon "conte formation" il est écrit pour les personnes en recherche d'emploi (officiellement inscrite ?)
Le financement :
soit par Pôle emploi
soit par la Région.
La question est la suivante donc :
Puisque le demandeur d'emploi peut selon la loi se former via son CPF sans passer par son référent de pôle emploi (est-il trop nul, on suppose qu'il ne faut pas non plus appeler Jean Bassères, le directeur général de Pôle emploi)
Il ne reste donc plus que la région.
Donc le 5 janvier notre demandeur d'emploi appelle qui à la région ? le président de sa région, le préfet, son maire ?
En fait le demandeur d'emploi n'a pas plus de droit à la formation qu'avant, ou plutôt il a un droit purement formel de se former mais sans aucune possibilité de financement (on attend de voir les dizaines de millions d'euros payés à des OF par chaque région sur facture des OF après des formations)
Cette loi est faite pour faire foirer le peu de formation qui marchaient encore en France et si nous étions sur le rythme 600 000 DIF annuels en 2013 (avec il est vrai dans 1 cas sur 10 000 une secte infiltrée ou une course en sac organisée) nous aurons bien moins de 100 000 CPF l'an prochain, et encore sur le seul socle des compétences car en matière de formation qualifiante celui qui fera partir sur une ou deux années de congé payés un salarié sans aucune indemnisation n'est pas encore né.
Écrit par : cozin | 14/12/2014
Pourquoi évacuez-vous POLE EMPLOI ? à partir du 5 janvier, Pole Emploi finance automatiquement dans la limite du nombre d'heures et se fait rembourser par le FPSPP. Pour la Région, s'agissant du financement du CPF, c'est soi l'abonnement soit le crédit des jeunes sortis sans qualification du système éducatif. Quand au qualifiant, avec le modulaire on peut suivre des UE sans avoir besoin de programmer tout le diplôme.
Certes la première année on aura peu de CPF, mais vous ne pouvez pas comparer la dixième année du DIF et la première d'un dispositif nouveau. Rappelez vous combien de DIF en 2005 ?
jpw
Écrit par : jpw | 14/12/2014
Le problème du CPF est triple :
1) il est parti d'un diagnostic erroné : si le DIF n'avait pas marché c'est parce que la formation est loin encore en France d'être dans notre culture (pas plus que l'éducation désormais). Si les salariés s'étaient bousculés pour faire des CIF (10 fois plus confortables et accessibles que les formations qualifiantes du CPF) on aurait pu se dire qu'effectivement il fallait répondre à cette forte demande. Hors il n'en est rien le CIF c'était 70 000 dossiers par an pour 35 000 CIF environ, tout cela pour 15 millions de salariés en activité.
2) il a servi de faire valoir et d'outil de communication à des pouvoirs publics qui devaient trouver des échappatoires face à l'échec de la politique lancée en 2012 (avec la fameuse et totalement ratée inversion de la courbe du chômage)
3) il est peut -être ambitieux sur le papier mais parfaitement inorganisable sur le terrain (ni finançable comme l'a toujours dit un syndicat non signataire de l'ANI du 14 décembre).
Imaginons un chômeur qui pourrait donc utiliser dès le 5 janvier ses 120 heures de DIF portées sur le CPF.
Pour se former, s'il a trouvé un organisme de formation, il faut bien que quelqu'un signe une convention de formation
- le référent pôle emploi (mais on peut passer outre) ?
- le président de Pôle emploi (difficile) ?
- le Président de la région ?
Tout cela est impossible car soit la formation dans le cadre du CPF n'obéit pas à la commande publique et dans ce cas qui empêchera un salarié de démarrer une formation (de droit sur son socle des compétences par exemple) sans aucune limite de prix (dans mon exemple précédent 1 300 euros par jour en inter-entreprise) ?
- Qui signera et en quel nom la convention ou le devis ?
- Quid de la TVA ?
- Qui vérifiera les fiches de présences du salarié ?
- Sous quel délai l'OF sera-t-il payé (surtout si chacun se renvoie la balle).
Si les pouvoirs publics avaient sérieusement pris cette affaire de Compte formation ils auraient écrit dans la loi (tout comme c'était écrit dans la loi de mai 2004 pour le DIF) tous ces détails (triviaux je l'avoue) qui permettent d'organiser des formation avec la quasi certitude d'être dans la légalité et de rentrer dans ses frais.
De plus il aurait fallu aussi prévoir un vrai financement et pas ce symbolique 0,2% qui couvrira quelques dizaines de milliers de CPF sans doute (je parle des formations longues et certifiantes)
Par ailleurs qui suivra chaque stagiaires pendant les 10 ou 15 ans de la mise en oeuvre de sa formation de 300 ou 400 heures (pour faire Berger/ vacher c'est même 800 heures) ? Personne.
Le CPF sera le chemin de croix de ce gouvernement, tout le monde le sait mais on préfère dans doute " en haut lieu" croiser les doigts et passer encore un bon réveillon.
Écrit par : cozin | 14/12/2014
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