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17/05/2017

Encore un effort

Conscients des reproches qui leurs sont faits de n'avoir pas de résultats, les partenaires sociaux ont entrepris de donner de la visibilité à leur action. Le FPSPP a ainsi publié son premier rapport d'impact sur son action cette année (on peut le consulter ICI). La Fédération de la Formation Professionnelle avait déjà procédé au même exercice pédagogique pour éclairer la prétendue opacité du système dans un document intitulé : "Comprendre (enfin) la formation professionnelle" (c'est ICI). Les OPCA viennent de se livrer au même exercice, en forme de dénonciation des mauvais procès qui sont faits à la formation, et au passage défendre leur bilan (voir document joint en bas de note). Ces différents argumentaires ont un grand mérite : permettre de constater que les diagnostics hâtifs et imprécations de bazar ne reposent souvent que sur des contre vérités criardes. Cette nécessaire bataille de la communication aurait mérité d'être menée plus tôt. Et sans doute aussi d'aller plus loin. 

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Car à lire le document, et si l'on fait exception de l'insertion des jeunes, on reste tout de même dans le bilan très quantitatif centré davantage sur les moyens mobilisés que sur les résultats obtenus. Ce qui ne tranche pas avec l'approche qui a prévalu pendant des années et que l'on retrouve à l'identique dans les bilans d'entreprises sur la formation ou "boîte aux camenberts" dans lesquels on annonce des pourcentages de formés, d'utilisateurs de dispositifs, de montants engagés, mais sans aucune indication sur ce à quoi tout cela a servi. Et puis dans les propositions finales, plutôt que le sempiternel renforcement du contrôle des organismes de formation (qui se transforme invariablement en bureaucratie supplémentaire) ou l'appel à une meilleure performance des autres et une reconnaissance de soi-même, il aurait été bienvenu d'indiquer en quoi et comment les organismes paritaires eux-mêmes étaient en capacité d'innover et d'améliorer leur performance. Car, comme indiqué dans la chronique de lundi, il ne sera sans doute pas suffisant de défendre l'existant, il faudra également être capable de proposer des évolutions et innovations tournées vers la performance et les résultats. 

Pour en finir avec les idées reçues.pptx

03/06/2016

Des textes au double visage

Pas de procès d'intention, c'est un principe et en droit la bonne foi est présumée. Mais force est de constater que les décrets censés mettre en musique les lois novatrices peinent parfois à prolonger l'innovation et s'enlisent dans un conservatisme consternant. Dernière illustration : le projet de décret qui vient préciser les informations sociales à communiquer au comité d'entreprise, suite aux trois réformes de 2013 (loi de sécurisation de l'emploi), 2014 (formation) et 2015 (dialogue social). La réforme n'était pourtant pas mineure : suppression des consultations spécifiques sur la formation, articulation de la formation à la stratégie et à la politique RH, mise en place de la base de données économique et sociale, passage d'une information quantitative à une information qualitative, recentrage sur la politique et les objectifs et moins de place donnée aux moyens. Une révolution. Sauf que...

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Sauf que le projet de décret préparé par le Ministère du Travail reprend quasi mot à mot les dispositions antérieures, sauf que l'occasion d'enfin réformer le bilan social (qui est totalement obsolète sur la partie formation articulée à la règlementation de....1972 !) n'est pas saisie et sauf que toutes les nouveautés en matière d'investissements, d'élargissement du champ de la formation au développement de compétences et du glissement de la formation vers la compétence ne sont en rien prises en compte. Alors conservatisme ? négligence ? réflexion insuffisante dans l'urgence ? incompétence ? je laisse à d'autres le pourquoi et me contente du triste constat de textes incohérents (le projet de décret est en décalage profond avec les dispositions légales) et le travail qui en résulte pour les responsables formation : expliquer aux représentants du personnel qu'il vaut mieux s'inscrire dans les dispositions légales, se détacher de la lettre des textes règlementaires et centrer son action sur les objectifs et les résultats. Pour peu que l'on ait des interlocuteurs qui peinent à quitter le monde ancien de peur de perdre leurs repères, on mesure le service rendu par ces textes indigents. 

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01/02/2016

I comme....INNOVATION

Je ne cherche pas, je trouve (Picasso)

  Les souvenirs des rues chaudes de Barcelone, la découverte des sculptures africaines et de ce que l’on appelait alors « l’art nègre », l’émulation des collectifs d’artistes réunis à Paris au début du siècle (le précédent), l’excitation de l’inconnu, la transe de la maîtrise technique qui permet de tout expérimenter, la jeunesse, la liberté, un peu de folie, une énergie sans égale, un fort vent du Sud et sans doute quelques autres ingrédients, permettent à Picasso de peindre en 1907, à l’âge de 26 ans un tableau qui révolutionne la peinture moderne. L’alchimie toute personnelle d’un individu accordé aux influences et à la dynamique de l’époque.

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Toute l’histoire de la peinture démontre que la création n’a jamais été aussi innovante que lorsque les foyers de créations étaient multiples et leurs relations intenses. L’histoire de l’innovation technologique n’est pas différente.

Grace à des écosystèmes dynamisant, on s’affranchit de l’existant  et l’on ouvre des voies nouvelles. Une recette à base d’horizontalité, de diversité, de fécondités croisées, de liberté et de prise de risque. Soit l’exact inverse du jacobinisme centralisateur, pyramidal, hiérarchique et prescripteur qui prévaut depuis les rois de France, le principal échec de la République étant  de ne pas avoir su construire une alternative à la Royauté faite de cent mille fleurs fleuries issues du small is beautiful.  A votre avis, c’est pour demain ?

08/07/2015

Table rase !

Directeur formation d'un grand groupe aux activités multiples, mais une bonne partie sur les technologies. Plutôt en bonne forme (le groupe, mais le Directeur formation également) :

"J'ai eu l'aval des dirigeants, ils ont testé, ils sont ok, à part les formations obligatoires, on arrête tout. Plus de formations  ;

- tu stoppes l'activité formation ? 

- non, je la transforme : échanges de pratiques, learning expédition, codéveloppement, digitalisation, créativité, productivité....fini le format traditionnel ;

 

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- ils en pensent quoi les salariés ? 

- sur les premières actions, ils sont poussés plus loin que d'habitude, plus impliqués et plus bousculés, mais positivement ;

- pourquoi tu fais ça maintenant ?

- j'avais déjà commencé, c'est l'occasion de tout revisiter, tu penses bien que j'allai pas laisser passer...et sinon j'ai une demande, tu connais quelqu'un qui peut m'accompagner sur l'innovation ? 

- et comment, va voir par là, tu ne seras pas déçu : http://il-di.com"

Isolé ou précurseur ? 

19/04/2012

Lâchez nous les moyens !

Après les OPCA, c'est au tour des FONGECIF de passer sous la toise de l'administration ou plutôt, comme le dit un président de FONGECIF, "au confessionnal". Car il y a du pénitent chez tous ceux qui se rendent à la DGEFP pour signer la convention d'objectifs et de moyens (COM) avec l'Etat. Comment comptez vous réduire vos taux diaboliques ? Envisagez vous de cesser vos honteuses pratiques qui consistent à inventer des prestations que le code du travail n'a pas prévues ? allez vous enfin cesser d'encourager l'assistanat en accueillant toute personne qui souhaite être accompagnée dans ses projets ? pour avoir beaucoup dépensé par le passé vous réduirez vos dépenses en rémission de votre laxisme. Et vous veillerez à ce que les salariés non prioritaires cessent de pousser les portes du FONGECIF et d'avoir des projets personnels car seuls ceux qui entrent dans les critères que nous avons fixés pour vous seront admis au royaume du financement du CIF. Repentez vous et allez économiser ! sans oublier de préserver le secret de la confession en vertu duquel sur la COM vous ne communiquerez !

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Clovis Trouille - Le confessionnal - 1959

L'administration aura réussi à faire des COM, normalement outil de contractualisation sur les objectifs (d'abord) et les moyens (ensuite), une procédure unilatérale, et non négociée,  qui se concentre sur les moyens et n'aborde les objectifs qu'après avoir malthusiennement réduit les possibilités de les atteindre.

On rappelera simplement à la DGEFP que l'innovation en matière sociale a rarement été le fruit de l'imagination législative et qu'elle a encore plus rarement été portée par une tutelle administrative tatillone. C'est en dehors de toute règlementation que s'est développé l'intérim avant que la loi ne le reconnaisse, de même pour les groupements d'employeurs ou plus récemment pour le portage salarial. Que des FONGECIF inventent des prestations d'accompagnement à la création d'entreprise, de pré-VAE comme des OPCA ont inventé des DIF orientation devrait être salué comme des capacités d'innovation et de créativité qui légitiment la capacité d'action paritaire et non comme des dérives extra-légales justifiant trois pater et quatre ave. Faut-il rappeler également que les CIF intégralement réalisés en dehors du temps de travail ont été mis en place à titre expérimental par des FONGECIF bien avant que la loi de 2009 ne vienne les reconnaître. L'incapacité de l'administration à échapper à la culture du contrôle de la conformité et de l'unilatéral au profit d'une véritable culture de la négociation et de l'innovation reproduit effectivement la logique du confessionnal, celle qui veut qu'il n'est pas possible qu'un pêcheur n'ait pas pêché. Souhaitons aux FONGECIF d'oublier le confiteor et la maxima culpa et de continuer à braconner (voir ici) pour le plus grand plaisir de tous.

21/10/2011

De l'invention collective à la liberté entravée

Les années 2000 débutent sous les meilleurs auspices pour la formation professionnelle. Si le lourdaud Claude Allègre fanfaronne en se consacrant roi du dégraissage de mammouth, il contribue largement, et pour cela il lui sera beaucoup pardonné, à la création de la VAE en 2002. Pour la première fois depuis la Révolution française, le travail est remis sur un pied d'égalité face à la formation. La révolution pédagogique est totale : il ne s'agit plus d'acquérir des compétences en formation et de les mettre en oeuvre au travail, fini la théorie d'un côté et la pratique de l'autre. Il s'agit dorénavant de reconnaître que l'on développe certaines compétences en formation et d'autres dans le cadre de ses activités. Dans la foulée, les partenaires sociaux, absents de la création de la VAE qui est une innovation étatique, refondent le système de formation continue : l'ANI de 2003, repris par la loi en 2004 est une remarquable création collective. La compétence est placée au coeur des dispositifs, la professionnalisation se substitue avantageusement à la seule formation, le DIF introduit la négociation dans la décision de formation, les outils de gestion de compétences sont mis à disposition des entreprises et salariés. Une belle oeuvre collective.

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Magritte - L'invention collective - 1935

Ce bel élan d'innovation va se heurter au volontarisme d'Etat qui se transformera vite en autoritarisme étatique. Sommés de produire une nouvelle réforme avant que celle de 2003/2004 n'ait produit tous ses effets, les partenaires sociaux remettent l'ouvrage sur le métier et concluent l'accord du 7 janvier 2009. Insuffisant pour l'Etat qui n'a de cesse de restreindre le champ d'autonomie des partenaires sociaux, qu'il s'agisse de l'action du FPSPP ou de celle des OPCA. La pire culture jacobine, celle qui a raison contre la terre entière, sévit de nouveau et ne connaît qu'une vertu aux représentants des entreprises et des salariés : se plier au desiderata du pouvoir en place. On ne saurait mieux créer les conditions pour entraver l'innovation. Dommage, cela avait pourtant bien commencé.

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HISTOIRE DE LA FORMATION PROFESSIONNELLE-4.pdf

28/04/2011

Dérive vers l'innovation

La dérive est source d'innovation. Peut-être même l'innovation n'est-elle possible que s'il y a dérive. En partant vers l'Ouest, pour aller aux Indes, Christophe Colomb s'est lancé dans une dérive qui le mena d'île en île dans les Caraïbes. Personne n'avait fait ces trajets avant lui. Pourquoi ? parce que comme pour l'oeuf, personne n'y avait pensé.

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Nils Dardel - L'oeuf de Colomb - 1924

Pour certains, le développement de services par les OPCA constitue une dérive. Ces organismes devraient se contenter de collecter les fonds de la formation et les redistribuer à qui les demande. La loi du 24 novembre 2009 rend justice aux OPCA qui ont osé l'innovation. En élargissant les missions des OPCA, en leur demandant d'intervenir non plus exclusivement pour financer la formation mais également pour établir des diagnostics, apporter information et conseil, situer leur action dans une logique RH, accompagner les entreprises en matière de GPEC ou encore informer et orienter les salariés, le législateur a rendu légal ce que les plus performants faisaient déjà...en dérivant.

Ceci fait, une nouvelle dérive apparaît : comment développer encore de nouveaux services et quel régime juridique leur donner ? c'est à cette question que répond la chronique n° 9 de la Fabrique des OPCA, écrite pour l'AEF avec Jean-Marie Luttringer, dans laquelle il est également question de Nostradamus, de petit canard et...d'oeufs.

La fabrique des Opca 9.pdf

06/09/2010

De la créativité

La Fondation Beyeler, à Bale, proposait jusqu'au 5 septembre une rétrospective consacrée à Jean-Michel Basquiat, mort en 1987 à 28 ans, dont le premier article qui lui fut consacré dans une revue d'art s'intitulait : "L'enfant radieux". En quelques années, Basquiat a produit plus d'un millier de toiles et un nombre plus important encore de dessins, collages ou graffitis. Dans chacune de ses oeuvres, la quantité d'énergie est inouïe. C'est ce qui frappe au premier abord. Et puis on peut entrer dans le détail. Des couleurs, des mots qui structurent les toiles, des figures, des supports, des techniques. Et l'on s'aperçoit que Basquiat peint à la fois l'Afrique, les caraïbes, la culture occidentale, l'Asie émergente (on est en 1981), les hispanos, les latinos, les negros et les WASP. Il associe la BD, le graffiti, le cinéma, la peinture, la publicité, la politique, le sport, les intellectuels de la vieille europe, la pensée à l'état sauvage. Prodigieuse synthèse d'un jeune homme au doux sourire qui dessine les mains en regardant sa main.

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Basquiat - Skull - 1981


Les historiens le rappellent souvent : pour qu'une époque ou un territoire soit dynamique, il est nécessaire que les foyers d'innovation soient multiples, que les échanges entre eux soient intenses et que ces lieux soient ouverts aux apports extérieurs. Multiplicité, vitesse, curiosité, a priori favorable pour l'étranger, souci de transformation permanente, production continue. Quelques règles de base de l'innovation auxquelles nous continuons, sous prétexte du TGV, de l'Airbus et des centrales nucléaires, et en prenant soin d'oublier le France, le Concorde, le Rafale ou le char Leclerc, de préférer le modèle élitiste cenralisé et descendant. Basquiat, il était plutôt ascendant.

NB: L'exposition Basquiat sera présentée à Paris à partir du 20 octobre.

22/10/2009

Point du jour

La Xème Biennale d'art contemporain de Lyon s'intitule "Le spectacle du quotidien". Porter un regard neuf sur le quotidien est  souvent une ambition de l'art. C'est aussi celle de l'innovation.  On peut rechercher l'innovation au quotidien. C'est le toyotisme et la méthode japonaise de l'amélioration continue. Que  surgissent les mille fleurs de l'innovation conjuguée par tous. Mais l'art contemporain emprunte aussi souvent à l'innovation à la française, c'est-à-dire au concept mis en oeuvre, à la recherche confiée au chercheur et expliquée aux autres. Qu'elle s'effectue par le haut ou par le bas, dans les deux cas on traque l'innovation.

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Days of ours lives - Hoy Cheong WONG - 2009

La recherche qui se perd dans les concepts n'a pas plus d'utilité que la stratégie des petits pas qui devient du piétinement. Le propre de l'homme étant d'opérer des mises en relation qui ne s'imposent pas a priori, il importe avant tout de concilier et d'articuler l'humilité du quotidien et l'ambition de la transcendance. Si rien n'est acquis, et qu'un échec efface mille succès, si la parole seule n'est que rarement le début de l'action, vivre la parole qui se déploie quotidiennement en acte est un bonheur et un accomplissement. Ne nous contentons pas d'être spectateurs du quotidien, soyons des acteurs pleinement investis d'un quotidien que nous n'aspirons qu'à dépasser.

10/09/2008

Innover c'est original mais c'est rare !

Le Conseil des Prud'hommes de Nanterre vient de déclarer illégal le système d'évaluation mis en place par la société Wolters Kluvers, contestant notamment la pertinence des critères utilisés par l'entreprise. Les juges considèrent notamment que le critère "sens de l'innovation" qui doit être caractérisé par l'apport d'idées innovantes ou originales, n'est pas pertinent car "les idées vraiment originales étant rares, ce comportement risque de n'avoir aucun effet sur la notation". Reconnaissons pourtant au juge une certaine créativité, si ce n'est originalité, dans la motivation de son jugement. Concernant les journalistes, le juge retient que le critère "sens du client" ne peut être utilisé dès lors que le travail d'un journaliste n'est pas de satisfaire un client interne ou externe mais de produire une information exacte". Apprécions ici l'innovation du juge et transmettons sans plus tarder son jugement à la presse écrite, audiovisuelle et radiophonique car cette définition du métier de journaliste doit être partagée par tous.

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Solly Cissé - Innovation II - 2006

Cette décision nous livre toutefois un enseignement : lorsque le système d'évaluation d'une entreprise est construit à partir de comportements souhaités ou de valeurs à respecter, il est indispensable d'avoir une traduction en terme d'objectifs opérationnels contextualisés, en d'autres termes d'identifier à quoi correspond l'indicateur dans la réalité de l'activité des salariés. A défaut on s'expose à la fois à la critique des salariés et de leurs représentants qui verront là une preuve de la totale subjectivité du système et à l'opprobre d'un juge aux motivations originales sinon innovantes.