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05/06/2012

Ne pas perdre le parcours en chemin

Les herbes sont hautes, le chemin mal tracé et peut être même improvisé au gré de la promenade. Mais il permet tout de même de rentrer chez soi. Les jeunes femmes qui bousculent blés et coquelicots reviennent de leur parcours dans les champs et prairies. Elles ont goûté le soleil d'été, et se désaltèrent déjà de la fraîche eau qui les attend. Car le plaisir n'est pas que dans l'instant, il est aussi dans l'attente de ce qui va se présenter lorsque l'imagination nous livre les premières saveurs des bonheurs à venir. 

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Renoir - Chemin dans les hautes herbes - 1875

Il serait bon que le Gouvernement et les partenaires sociaux, lors de la Conférence sociale qui se tiendra au mois de juillet et ensuite dans les travaux qui en résulteront, se souviennent que le parcours est constitué d'étapes et de temps différents et qu'aucune de ces étapes n'est capable, à elle seule, de rendre compte du chemin parcouru ni de celui qui demeure à découvrir. Et c'est pourquoi il sera important de ne pas aborder la formation professionnelle sous le seul angle de la formation des demandeurs d'emploi, sous la pression du taux de chômage qui ne cesse de croître, mais de l'envisager comme un moyen d'accompagnement des parcours professionnels et d'en profiter pour faire tomber les barrières statutaires qui s'opposent aux cheminements, notamment ceux qui se font à travers champs. La 7ème chronique des Carnets de campagne, rédigée avec Jean-Marie Luttringer, explique plus avant quelles barrières il s'agit de renverser pour offrir de nouvelles libertés.

carnets_de_campagne_7-parcours.pdf

18/05/2010

Exemples de dernières phrases

Au pompier qui était à ses côtés pendant son dernier trajet suite à l'AVC qui lui sera fatal, Yves Montand déclara : "J'aurai bien vécu, j'en ai bien profité". On ne sait si cette phrase lui tint lieu de consolation, elle a en tout cas peu à voir avec le consolamentum des cathares. J'ai souvenir, avec beaucoup d'émotion, de la dernière phrase de Michel Despax, Professeur de droit du travail et de droit de l'environnement à l'Université de Toulouse qu'il présida, offerte à sa femme alors que la rupture d'anévrisme terminait son oeuvre : "Nous sommes peu de chose". Le nous et non le je, l'humilité et non le profit personnel, bref l'humanisme véritable.

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Renoir - Les baigneuses - 1919

Alors qu'il venait de terminer Les baigneuses, il avait 78 ans, Renoir déclara : "Je crois que je commence à y comprendre quelque chose".  Il venait de peindre la terre à l'époque où elle était le paradis des Dieux. Il s'éteint dans la nuit. L'exemple est souvent à prendre chez ceux qui ne se présentent pas comme tels.

20/11/2008

Plus de bal au moulin de la Galette

Le Parlement devrait bientôt voter un élargissement des dérogations au repos dominical. La proposition de loi prévoit que dans les unités urbaines de plus d'un million d'habitants, le repos hebdomadaire pourra être donné par roulement pour tout ou partie du personnel pour les établissements de vente au détail qui mettent à disposition des biens et services situés dans les zones d'attractivité commerciale exceptionnelle après autorisation administrative. Ces dispositions sont évidemment assorties de garanties pour les salariés : des contreparties doivent être mises en place pour les salariés par accord collectif ou à défaut par voie référendaire, le refus de travailler le dimanche ne doit entraîner ni sanction ni licenciement (mais on ne parle pas de l'impact sur la carrière), et le préfet doit organiser une concertation locale avant de donner son autorisation.

Tout ceci en vue de permettre donc l'accès du consommateur aux magasins de vente au détail pendant la journée du dimanche.

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Renoir - Bal au Moulin de la Galette - 1876

En 1834, le Moulin de Montmartre se transforme en guinguette les dimanches et jours fériés et prend le nom de Moulin de la Galette. Renoir, mais  aussi Van Gogh ou Toulouse-Lautrec lui rendront hommage. Le lecteur pourra trouver la chronique un brin nostalgique voire passéiste, mais son auteur persiste à penser que les dimanches et jours fériés sont davantage propices aux rencontres improbables, aux sourires clairs et à la valse des corps qui dansent qu'à la déperdition du pouvoir d'achat dans des galeries marchandes à l'éclairage artificiel. Aux zones d'attractivité commerciale exceptionnelle on peut encore préférer les zones d'attractivité humaine singulière.