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31/07/2016

On the road again

"It's three thousand miles to nowhere, we have a full tank of gas, half a packet of cigarettes, it's dark and we're wearing sunglasses... HIT IT!"

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29/07/2016

De l'autre côté

Comme Alice, la tentation d'aller de l'autre côté est parfois trop forte pour y résister. Mais que trouve-t-on de l'autre côté ? des grands espaces...

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...le miroir et son double...

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...l'or du temps, ou quelque chose d'approchant...

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...et la preuve que Dieu la bière existe ! Bottom's up !

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23/07/2016

Quant tu aimes il faut partir...

C'est un conseil de Blaise Cendrars, qui ne tenait pas en place et n'avait guère besoin de justifications pour tailler la route. Peut être la crainte de perdre la liberté pour une belle geôlière, comme le chantait Moustaki. Reste la solution d'embarquer la susdite, et le tour est joué. 

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Le paradoxe, c'est que ce blog pourrait bien s'en trouver revitalisé. Blaise Cendrars savait bien que l'envie d'écrire et l'envie de départ étaient les deux faces d'un même désir. Bon, assez causé, on y va. 

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20/07/2016

Toujours plus haut, toujours plus fort

Après l'IGF et l'IGAS qui tentent de faire les poches des OPCA pour trouver 400 millions manquants (ah ben oui, on ne peut pas à la fois faire des cadeaux électoraux et avoir des réserves pour la formation des demandeurs d'emploi), voici la Cour des Comptes qui joue à l'éléphant dans la fabrique de bibelots. Selon les magistrats de la Cour, il serait pertinent, même si un peu complexe, de transférer la collecte des fonds de la formation professionnelle à l'URSSAF. Question d'économie d'échelle et d'efficacité, on connaît les arguments. Le problème c'est que, comme souvent dans ces rapports écrits par ceux qui se font fort de tout comprendre et tout connaître en un rien de temps (bon ok, les consultants font pareil, mais ce n'est pas une raison...), la superficialité guette au coin du rapport. Notamment lorsqu'il est affirmé qu'il n'y a plus de concurrence entre les OPCA pour les collectes légales et conventionnelles (et hop ! oubliée la concurrence entre les interpros pour la collecte légale) ou que l'on peut facilement régler la question des champs conventionnels avec la DSN. Là, ce n'est plus une vision d'en haut, c'est carrément stratosphérique. 

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Dressons une liste non exhaustive : entreprises sans CCN, entreprises n'appliquant pas la bonne CCN, entreprises ayant fait le choix par accord d'une CCN de rattachement, subtile distinction entre la CCN appliquée et la CCN applicable, pour ne pas parler des adhésions historiques d'entreprises à certains OPCA qui ne sont pas les leurs, aux problèmes de frontières dans les rattachements de secteurs à telle ou telle CCN, etc. La Cour des comptes n'identifie même pas le fait que sous couvert de rationaliser une simple opération technique, la collecte, il faudrait revisiter l'ensemble des champs d'application des CCN et tracer des étanchéités entre les secteurs professionnels (avec parfois 3 CCN pour un même code NAF je vous laisse envisager le boulot...). Bref, l'opération ne serait pas simplement "compliquée", elle causerait à l'évidence bien plus de désordre que d'économies. Mais sur le papier, comme toujours, ça marche. 

Et la Cour dans sa grande partialité n'aborde jamais non plus la question de la taxe d'apprentissage, les effets bénéfiques du cumul de qualité OPCA-OCTA, de la simplicité du guichet unique pour les questions de formation et de la nécessité pour les entreprises d'identifier précisément l'interlocuteurs qui reçoit les fonds et rend les services en contrepartie, ce que l'abstraction de la collecte URSSAF ne manquerait pas de masquer. Au final, comme pour beaucoup des projets présentés ces dernières années et qui resteront la marque de ce Gouvernement, une bonne intention et une idée simple...mais erronée qui se traduira au final par plus de complexité. 

Par contre, on ne saurait trop recommander aux OPCA de profiter de l'été, et peut être aussi de l'automne, pour dresser un diagnostic en matière de collecte un peu plus pertinent que celui de la Cour des comptes, de faire des propositions pour améliorer l'existant et pour démontrer que la voie cette amélioration est hautement préférable à un grand chambouletout. 

18/07/2016

Le retour du joli miroir

La confusion entre le mot et la chose, c'est une vieille histoire. Peut être aussi ancienne que la Bible pour laquelle au commencement était le Verbe. Mais le temps ne fait rien à l'affaire et même le dépressif Houellebecq s'acharne à distinguer la carte du territoire. Pour les gouvernants, la confusion entre le texte et l'action n'est pas nouveau non plus. En créant le Conseil en évolution professionnelle (CEP), les rédacteurs de la loi du 5 mars 2014 pensaient que le bilan de compétences devenait inutile et que les salariés devaient garder leurs heures de CPF pour la formation. Ajoutez une pincée (voire une poignée) de défiance vis à vis d'un bilan de compétences que l'Etat et les partenaires sociaux trouvaient trop psychologisant et insuffisamment ancré dans les réalités économiques et sociales, et vous aboutissez à la décision de priver le bilan de l'éligibilité au CPF. Et par là même, les salariés privés du droit d'utiliser leurs heures pour affiner leur portrait sinon leur projet. 

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Comme seuls les imbéciles ne changent jamais d'avis (proposition non réversible : tout changement d'avis ne vaut pas brevet d'intelligence), le législateur revient sur sa décision première : la loi Travail qui sera adoptée avant la fin du mois rend le bilan de compétences éligible de plein droit. On regrettera, une nouvelle fois, les approximations rédactionnelles puisque la formule retenue est la suivante : "sont également éligibles au CPF...les actions de formation permettant de réaliser un bilan de compétences". Après la confusion du mot et de la chose, voici celle des formations et des bilans. Mais avec l'été (enfin) revenu, restons optimiste : avancer de guingois c'est toujours avancer. 

08/07/2016

Michel et Judith

L'hommage rendu à Michel Rocard ne manquait pas de paradoxes, parmi lesquels la célébration unanime de l'homme du dialogue, de la méthode pacifiée, de la négociation et du compromis. Sauf que c'est le 1er Ministre qui a le plus, et de très loin, utilisé le 49-3, autrement dit le vote sans débat à l'Assemblée qualifié ces temps ci de brutalité, déni de démocratie ou coup de force. Ainsi donc, le chantre de la recherche du consensus serait également le pape de la violence politique ? voilà qui met à jour la confusion entre les moyens et le sens. L'occasion de rappeler l'histoire de Judith, qui ouvrit ce blog il y a 8 ans. 

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Caravage - Judith et Holopherne

Si vous regardez la scène, vous voyez un meurtre, prémédité de surcroît. Si vous racontez l'histoire, vous constatez que Judith ne met nul plaisir, mais beaucoup de détermination, à accomplir le geste qui sauvera la ville de Bulthé. C'est à l'aune des fins poursuivies que l'on juge les moyens employés. La question est donc moins de passer des heures à se demander si le 49-3 est brutal ou non, que d'examiner le fond du texte pour savoir si le projet lui-même  constitue une brutalité ou non. Et même si le texte cède (un peu trop) souvent au mythe selon lequel le droit est le principal ennemi de l'emploi, il instaure au final des champs de négociation plus larges que ceux qui existent aujourd'hui. Pas très loin des idées autogestionnaires portées par Rocard, qui expliquent largement le soutien de la CFDT au texte. Mais il est de tradition en France de débattre beaucoup des moyens et assez peu des fins. 

06/07/2016

SEXIT !

Vous avez aimé la loi Travail ? vous allez adorer le programme des Républicains que le parti vient d'adopter en vue des prochaines élections. Un véritable Sexit (social exit). Un projet en forme de liquidation : code du travail réduit à des principes, renvoi à l'entreprise pour définir l'essentiel des normes sociales, impossibilité pour le juge d'apprécier la validité des accords collectifs, remise en cause des normes internationales (européennes ou conventions de l'OIT), on en passe...et des pires. Tiens on ne résiste pas à la possibilité pour l'employeur de prédéfinir dans le contrat des motifs de licenciement dont le juge ne peut apprécier le caractère réel et sérieux. A propos de sérieux, si vous estimez que cela ne l'est pas, vous avez raison. 

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Jasmine Ronel - Sexit - 2008

Pas sérieux car pour qu'un tel projet soit mis en oeuvre il faudrait remettre en cause toutes les conventions collectives, tous les accords d'entreprises, s'extraire des normes internationales, et liquider l'essentiel des normes sociales existantes. Pas très crédible. Alors restent deux hypothèses : l'incompétence des rédacteurs, que l'on ne peut imaginer et que l'on ne retiendra donc pas. Et l'affichage idéologique déconnecté de toute réalité qui sera oublié dès l'élection passée au profit d'un projet qui s'inscrira dans des réalités juridiques et sociales dont on ne peut faire fi. Et finalement, comme pour le Brexit, un décalage complet entre l'avant et l'après élection. Après le Brexit interuptus, nous aurons donc droit au Sexit interuptus. Pas sur que quiconque ait à y gagner.