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03/08/2016

WOMEN I

Une jeune fille regarde le labyrinthe de sa condition. Elle hausse les épaules. Puis revient devant la grande fresque. Ses épaules tressaillent. Elle sait qu'il lui faudra trouver le chemin. Elle n'est pas pressée. 

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Elle prend le temps de lire. Elle sait que lire c'est vivre. Comme écrire. On lui répète le contraire. Elle n'en croit pas un mot. Elle s'en fout. 

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Elle aime les photos, la liberté ou plutôt les libertés. Toutes. Celle de faire ce qu'elle veut de son corps aussi. Mais pas ce qu'on lui demande. 

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On a voulu lui apprendre la patience. Elle a grandi trop vite. Mais en fait elle n'a pas grandi. Personne ne le voit. Elle porte la clandestinité en bandoulière. Personne ne le voit non plus. Elle relit souvent la lettre volée. 

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Elle perçoit parfois des regards. Le plus souvent elle s'en moque. Elle est rapide. Elle marche vite. Très vite. Elle engendre un flou qui n'est pas le sien. Elle sourit. Elle se souvient que le pouvoir se loge dans les zones d'incertitude. Elle accélère le pas. 

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Connectée juste ce qu'il faut. Moderne avec modération. Identités multiples garanties. 

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Elle connaît le théâtre social, la maman et la putain, les jeux de rôle. Le regard est lucide et bienveillant. Le plus difficile.

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Elle fait souvent peur aux hommes. Elle est un scandale vivant. Elle marche librement. 

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01/08/2016

MEN

Je cherche l'homme, criait Diogène avec sa lanterne en plein jour dans les rues d'Athènes. Mais il ne voyait que des hommes. Avec moins d'humour, encore que, Sartre se considérait comme un homme, fait de tous les hommes, qui les vaut tous et que vaut n'importe qui. Egalité vs diversité. 

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Pas simple d'échapper aux représentations quand elles te sautent au visage. La conformité : confort et infirmité. 

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Pourtant, l'homme ce rêveur définitif. Avec la part de rage des rêves inassouvis. 

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Les pétages de plombs offrent des pétales de plomb. La paix n'est pas un état naturel. 

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Et l'histoire ne s'arrête jamais. 

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Il faut que tu boxes. Une seconde, à peine, pour reprendre ton souffle, et vamos, tu marches. 

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Car quel homme résiste à la tentation de faire le malin. 

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Celui à qui on ne la fait pas. 

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Et qui écrit son nom partout. 

 

18/02/2014

Genre !

Vacances d'hiver, et suspension temporaire du plaisir d"accompagner, le matin, le petit bonhomme jusque dans la classe des découvertes. Interruption momentanée des énumérations de camions sur le chemin, des coups d"oeil dans les fournils du boulanger, des traversées de cour par les toboggans et des montées d'escaliers au rythme du matin. Parenthèse dans le plaisir de retrouver les ribambelles qui rient, pleurent, dessinent, sautent, jouent, au milieu des dames qui règnent en maîtresses dans l'école, car ici, dès que les pères ont déposé les bambins, l"homme n"a plus sa place.

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Alors que l"on fantasme sur une hypothétique théorie du genre qui voudrait asexuer les enfants, il suffit de se rendre dans nos maternelles et nos écoles primaires pour constater que la théorie du genre qui est à l"oeuvre, sans que pour le coup cela ne choque personne, c'est bien que l'éducation des enfants est entièrement confiée aux femmes, laquelle si j'en crois les poésies qui composent le cahier que l"on me remet à chaque période de vacances, prend invariablement la forme de la maman. Si les textes sur les mamans chéries abondent, nulle trace du père dans les courts récits. Dans l'école d'où la paranoïa a chassé les hommes, les stéréotypes ont la vie dure. Et comme par hasard, ceux qui défilent pour que les enfants aient un référent masculin et féminin à la maison, ne manifestent guère pour que ce soit aussi le cas à l'école. Un genre d'exclusion auquel on préfèrerait de loin voir se substituer le mélange des genres, dans lesquels n"en doutons pas un seul instant, les enfants se repèreront très bien.

28/11/2012

On n'est pas des machines !

Le langage informatique s’est emparé du vocabulaire courant, au point de transformer les individus en computers plus ou moins performants. Lorsque l’on ne comprend pas, on n’imprime pas, lorsque l’on doit se souvenir d’un information importante, il faut la graver sur le disque dur de sa mémoire, lorsqu’on est confronté à un interlocuteur aux références un peu datées, on lui demande d’actualiser son logiciel, ou carrément de le changer lorsque le mode de raisonnement n’est plus adapté à la situation. Quant à celui qui pète un plomb, version Olivier Mazerolles qui tout d’un coup nous lâche qu’il en a ras le bol de commenter des inepties et que Copé n’a qu’à se garder son UMP pourrie, il ne s’agit pas d’un bug, mais d’un phénomène qu’un petit gros barbu a décrit au début du 20ème siècle comme le retour du refoulé, soit un mécanisme psychique et non mécanique. Ces analogies paraissent pourtant naturelles : la mémoire stocke, la pensée traite, la parole restitue, stockage, traitement, impression, la belle machine humaine.

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Ces rapidités et facilités gomment un léger détail : les machines sont inertes, l’individu est vivant. La mémoire vivante de l’homme n’est pas la mémoire vive de l’ordinateur. Aucun souvenir n’est conservé en l’état et n’est donc stocké. Il vit, évolue, se transforme, s’interprète et se revisite. La mémoire n’est pas une boîte à archives dans laquelle les souvenirs jaunissent un peu mais gardent tout de même leur forme initiale. Le souvenir se transforme avec le regard que l’on porte sur lui. L’intelligence, la pensée et plus globalement le fonctionnement de notre cerveau ne peuvent pas plus être ramenés à des opérations logicielles, c'est-à-dire des séquences logiques aux enchaînements programmés. L’interaction avec l’environnement, les émotions, l'ensemble du psychisme consitutent autant de perturbations aléatoires de ce qui pourrait ressembler à de la programmation. Qu'une part de notre individualité relève de la probabilité ou plus certainement encore de l'improbabilité, voilà qui nous distingue de la machine. Il se pourrait même que cette improbabilité et les formes qu'elle revêt soit la source même de ce qui nous différencie de nos semblables. Car contrairement aux machines, si les hommes se ressemblent, il n'en est pas deux semblables. Il va vraiment falloir revoir le logiciel du vocabulaire !

16/08/2011

Paresse de la comparaison (1)

Les rapprochements improbables sont souvent source de connaissance nouvelle. Le mariage de la machine à coudre et du parapluie, célébré par Lautréamont, a ouvert à la poésie, c'est à dire à la vérité, d'innombrables voies vers des terrae incognitae.

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Man Ray - 1935

Pour autant, il est des comparaisons qui loin d'enrichir le propos le réduisent à une superficialité qui fait perdre le sens des mots et donc des choses.

Ainsi, le vocabulaire informatique est utilisé pour décrire à moindre frais la nature humaine : "Ce souvenir est resté gravé sur mon disque dur", "Il faut qu'il change de logiciel parce qu'il ne comprend rien à ce genre de situations", "Il a buggé, il ne sait plus ce qu'il raconte", "J'ai beau répéter les choses, il ne connecte pas", "Lui, je l'ai scanné, j'oublierai pas sa tête". C'est à l'univers de Métropolis que de telles expressions nous ramènent.

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La mémoire n'est évidemment pas un disque dur, pas plus que l'inconscient. Et le cerveau est l'exact opposé d'un logiciel. Pourquoi ? en vrac parce qu'aucun élément n'est inerte, parce que la mémoire, l'inconscient et le cerveau vivent, évoluent, se transforment, se modifient. Le souvenir fluctue avec le temps, se perd ou se créé, les modes de penser, de raisonner, d'agir sont façonnés par le temps et les évènements. Bref, du vivant et non de la machine.

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Non seulement le vocabulaire informatique ne nous apprend rien de l'humain mais il nous en éloigne et nous fait perdre en compréhension. L'homme n'est programmé que pour apprendre : comme on ne se baigne jamais dans le même fleuve, on est jamais exactement le même tous les jours. Votre ordinateru a beau avoir une mémoire vive, il n'en a pas de vivante.