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06/09/2013

Des comptes, comme s'il en pleuvait

On savait que la période était aux comptables, on ne s'étonnera donc pas de la prolifération des comptes. A peine le compte personnel de formation est-il né de la loi de sécurisation de l'emploi, sans que pour autant personne sache à quoi il ressemblera, que voici le petit frère, le compte personnel de prévention de la pénibilité. Et comme dans les bonnes fratries on va faire en sorte qu'ils s'entendent bien à prévoyant qu'ils fonctionneront de concert. Les principes du compte personnel de prévention de la pénibilité (le C3P donc) sont relativement simples : tout salarié occupant un emploi répertorié comme pénible acquiert 1 point par trimestre. Le cumul des points lui ouvre droit  soit à formation pour exercer un métier moins pénible, soit à passage à temps partiel avec salaire maintenu soit à une retraite anticipée. Trois manières d'alléger la pénibilité.

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Futur bénéficiaire du compte ?

Selon le Gouvernement, 10 points (soit 2,5 ans) ouvriront droit à 50 jours de formation pour exercer un métier moins pénible. Ce qui va réouvrir le dossier du classement des emplois dans les métiers pénibles ou pas, selon les dix facteurs définis par la règlementation (Les manutentions manuelles de charges lourdes ; les postures pénibles définies comme positions forcées des articulations ; les vibrations mécaniques ; les agents chimiques dangereux, y compris les poussières et les fumées ; les activités exercées en milieu hyperbare ; les températures extrêmes ; le bruit ; le travail de nuit ; le travail en équipes successives alternantes ; le travail répétitif.) et mettre une pression supplémentaire, en complément du compte personnel de formation, pour que l'entreprise forme les salariés qui se forment habituellement le moins, et pas sur des formations de deux jours.  Au final, c'est pour les services ressources humaines que la mise en oeuvre du compte risque de s'avérer pénible.

28/12/2009

Question de perspective

La perspective est cet art qui permet de figurer trois dimensions sur un espace bidimensionnel. Trois dimensions en deux : autant dire du faux pour faire du vrai. Pour rendre une perspective réaliste, il est nécessaire de fausser la représentation sur la toile et de figurer une profondeur qui n'existe matériellement pas. Par cet artifice, le tableau devient réaliste. Passer par le faux pour aboutir au vrai, cela pourrait être une définition de l'art. Pour illustrer, autant choisir les maîtres et parmi eux celui qui associe technique, grace, idéalisme et poésie, j'ai nommé Fra Angelico.

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Fra Angelico - Annonciation - 1430
Modifier la représentation pour mieux cerner la réalité, tel est également le travail d'analyse de tout responsable des ressources humaines. A cet égard, me revient le travail de cet étudiant en ressources humaines sur les convoyeurs de fond. Comment favoriser la prévention des risques chez les convoyeurs de fonds ? tout d'abord en analysant leur perception du risque, en mettant en perspective en quelque sorte ce que veut dire risque pour eux. Et en faisant un travail de terrain et de fond l'on s'aperçoit que pour d'anciens militaires ou policiers, voire mercenaires, le travail de convoyeur de fonds est davantage assimilé à une maison de retraite confortable qu'à un métier dangereux. Ce qui, on en conviendra, est susceptible de modifier les actions que l'on souhaite mettre en place pour prévenir les risques. La politique de la peur, en ce domaine comme tant d'autres, s'avère un piètre argument : peu de convoyeurs ayant l'impression d'avoir négocié une préretraite seront sensibles à la diffusion de la peur de l'aggression comme motivation pour appliquer les consignes de sécurité.
Avant de conduire une action en ressources humaines, peut être faut-il, à l'instar de Fra Angelico, prendre le temps de se pencher sur les lois de la perspective.

07/05/2009

Extension du stress

L’ANI sur le stress au travail signé le  8 juillet 2008 par les organisations patronales et syndicales vient d’être étendu. Il est donc applicable aux entreprises et aux salariés des secteurs de l’industrie, du commerce, des services, de la construction et de l’artisanat. Pour l’économie sociale, l’agriculture et les professions libérales, il faudra attendre des accords de branche.

L’accord retient une définition subjectivo-objective du stress : le stress est une perception par le salarié, élément subjectif, d'un décalage entre les contraintes de l'environnement et les ressources dont il dispose pour y faire face, éléments objectifs. Traiter le stress au travail impose donc de travailler sur l'adéquation entre les attentes de l'organisation vis-à-vis du salarié et les moyens mis à sa disposition pour l'exercice de ses missions. Autrement dit, le stress doit s'appréhender de la même manière que tout système de pilotage de la performance et plus globalement comme tout système de management.

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Séverine Romandie - Bleu Stress

Les entreprises auront une alternative pour traiter le stress : soit l'aborder de manière spécifique, soit l'inclure dans une politique plus générale de prévention des risques et de protection de la santé. Plaidons ici pour cette seconde approche qui garantit mieux des dérives contre l'approche excessivement psychologisante du stress, versus la souffrance au travail, pour laisser la question sur le terrain qui doit être le sien : quelles sont les exigences de l'organisation, quels sont les moyens qu'elle met à la disposition des salariés, quels sont les modes de régulation des fonctionnements, comment sont gérées les relations au travail, etc. Bref, il s'agit simplement de ne pas oublier que le stress dont il est question est le stress au travail. L'extension de l'ANI ne doit pas conduire à l'expansion sans limite du stress. Une inversion des valeurs pourrait d'ailleurs conduire à travailler sur les conditions d'amélioration du confort au travail et sur le développement du bien être plutôt que le traitement du mal être. Question purement sémantique ?  hum !