19/08/2010
Rentrée catégorielle
Eric Woerth est sans doute un des rares français à souhaiter que les vacances se terminent rapidement et avec elles leur lot de révélations, plus ou moins pertinentes, sur les passe-droits, services réciproques ou autres intérêts bien compris qui ne font jamais que témoigner d'une endogamie toujours plus grande chez nos dirigeants : chez ceux-là, point besoin de Facebook si ce n'est pour montrer au bon peuple que l'on partage ses petites manies, car on a compris depuis longtemps que les réseaux sociaux étaient les meilleurs des parachutes dorés et l'on sait les cultiver. Woerth donc est pressé de retrouver ses habituelles habitudes : réforme des retraites pour sauver le pays et ses habitants, clivage droite-gauche et duels à la langue de bois jusqu'à la première insulte, polémique savamment préparée et entretenue, bref enfin la routine. Pourtant, Eric Woerth devrait se méfier car la rentrée risque d'être chaude : les prêtres et les nonnes sont en colère.
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03/08/2010
Politique (2)
Le suivi de l'actualité s'était arrêté au feuilleton de l'été Bettencourt-Woerth et consorts. Cette pause était à la fois celle des vacances, mais aussi celle de l'agacement devant les, selon l'expression désormais consacrée, "éléments de langage" répétés à satiété par tous les membres du Gouvernement dans tous les supports de presse. Et parmi ces éléments de langage (André Breton aurait dit : "Mais vous vous rendez compte comment ces gens là parlent !"), l'accusation de populisme pour qui critique un député cumulard absent de ses fonctions, un ministre parcourant le monde pour financer sa réélection ou un trésorier distribuant prébendes sans rapport avec les avantages directs et indirects qu'il reçoit en retour. Bref, il était temps d'aller voir dehors si l'air était moins nauséabond. Et il l'était. Par contre, à l'intérieur, il ne s'est guère purifié pendant la pause. Sans surprise aucune, l'on découvre en reprenant le fil de l'actualité que l'on tente péniblement de glisser du roman Bettencourt-Woerth à celui des roms, des gitans, des délinquants, des étrangers et que tout ce petit monde vit dans le même sac. Sac dans lequel, c'est un comble, il y aurait de l'argent, ce qui est tout de même beaucoup plus choquant que d'en trouver dans celui de nos ministres et affairistes.
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23/04/2010
Ni fait, ni à faire
Le moniteur de la colonie de vacances avait de bonnes intentions. Il m'avait fait découper des frites dans une grosse pomme de terre, puis il m'encourageait à tremper le bout de chaque frite dans une couleur et à peindre avec ces cubiques pinceaux alimentaires. Pour qui a grandit dans un restaurant, double hérésie : peindre avec des aliments et ne pas avoir le bon outil pour l'activité. Des pinceaux : je voulais des pinceaux. Ma demande suscita le doute chez le moniteur et ouvrit entre lui et moi un abîme d'incompréhension qui jamais ne se referma. Fallait-il être conventionnel, et carrément d'un autre temps pour demander des pinceaux pensait-il, fallait-il être abruti pour proposer de peindre avec des patates, m'indignais-je. Evidemment, il aurait pu me montrer ce que Matisse réalisait avec le pointillisme. Matisse est un excellent peintre pour éduquer les enfants. Mais peut être aurais-je trouvé que le pointillisme de Matisse ce n'était ni fait ni à faire.
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