21/06/2012
En route pour la Conférence
Farid al-Din Attar est un poète perse du XIIème siècle dont l'oeuvre la plus connue est la Conférence des oiseaux. Réunis à l'instigation de La Huppe, trente oiseaux se mettent en quête de leur Roi. Le voyage sera initiatique comme il se doit et lorsqu'ils rencontreront leur souverain, ils l'entendront dire : "Le soleil de ma majesté est un miroir. Celui qui se voit dans ce miroir y voit son âme et son corps.". Autrement dit, on ne voyage jamais que vers soi-même. Novalis, dans les Disciples à Saïs, nous délivre le même message : celui qui parvient à soulever le voile de la princesse Isis ne voit que son propre visage.
Farid al-Din Attar - La Conférence des oiseaux
La Conférence Sociale programmée les 9 et 10 juillet prochains est le second grand rendez-vous du quinquennat qui débute après le Conseil Européen de la fin juin. Elle permettra à l'Etat, ainsi qu'aux Régions dans le domaine de la formation professionnelle, de définir avec les partenaires sociaux les domaines qui relèvent de la loi et de la négociation, de définir les périmètres d'autonomie de chacun et les terrains de collaboration. Dans ce rendez-vous avec l'ensemble des partenaires, chacun a rendez-vous avec lui-même pour savoir quelle part d'autonomie il est prêt à revendiquer ou à accepter. Autonomie cela signifie liberté d'agir et donc responsabilité. Si les partenaires sociaux souhaitent véritablement que fonctionne la démocratie sociale, les voici donc à l'heure de prendre toutes leurs responsabilités. La 8ème et dernière chronique du Cycle des Carnets de campagne, écrite avec Jean-Marie Luttringer pour l'AEF, identifie les contours de ce que pourrait être l'autonomie des partenaires sociaux en matière de formation professionnelle et les thèmes qui pourraient être inclus dans le calendrier de travail qui sera élaboré au cours de cette Conférence.
00:27 Publié dans ACTUALITE DE LA FORMATION | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : conférence sociale, formation, oiseaux, politique, économie, travail, éducation, dialogue social
12/02/2011
Chronique du week-end : l'énigme du jardin sans tête
Nouvelle chronique de week-end consacrée à un des plus célèbres tableau de Max Ernst. L'oeuvre est charmante, les couleurs douces, le titre inhabituellement illustratif chez Max Ernst et les conclusions sont vite tirées : un collage d'après une Vénus de Cabanel, la femme paysage, la carte du tendre de la Touraine, la fertilité du jardin et de la femme, le nu voilé/dévoilé, le succès du tableau, outre sa facture et les talents de coloriste de Max Ernst, est aussi du à sa lisibilité.
Oui sauf que tout cela est trop évident, trop "en rapport" et rend peu compte du trouble que suscite le tableau. D'aucuns se hâtent d'attribuer à la charge érotique du tableau, la légère perturbation qui vient suggérer que tant de cohérence est suspecte. Certains se hasardent à évoquer, mais à propos de la technique des collages seulement, la Femme 100 têtes parue en 1929. Nous sommes ici en 1962, Max Ernst à 71 ans. Un enfant de son âge a plus d'un tour dans son sac. Exit Cabanel (pour vous en assurer, voyez ici) et par la même occasion la femme enceinte, ceinte par le fleuve et la terre matricielle. Laissons ce lourd fourbi aux exégètes en peine.
Max Ernst - Le jardin de la France - 1962
Prenons comme point de départ, l'ile de la Cité à Paris et sa rue de la femme sans tête (aujourd'hui rue Le Regrattier). L'ile Saint-Louis ou le sexe de Paris, enserré dans les cuisses de la Seine. Lorsqu'il composa la Femme 100 têtes, dans laquelle l'eau est très présente, Max Ernst connaissait cette symbolique de l'Ile, évoquée par Breton dans Nadja (1928). La femme de la Loire, qui vous est présentée sans tête, sous sa robe d'eau avait un corps, nu. La bande de terre et les bandes d'eau figurent l'Observatoire des amoureux de Man Ray. Max Ernst aime peindre en référence à ses amis et au jeune homme qu'il est resté.
Man Ray - L'observatoire des amoureux
La Loire est un fameux observatoire pour les oiseaux qui s'invitent régulièrement dans les toiles de Max Ernst. Et si vous prenez le temps d'observer l'eau, les oiseaux, les nuages, vous ne serez pas surpris, bien au contraire, de l'apparition d'une femme nue, prise dans les courants contradictoires du désir du peintre, de vous, de moi et d'elle. Voici le passage des oiseaux muets comme la femme sans tête.
L'ardeur de l'été fut confiée à des oiseaux muets
Reste le serpent. Max Ernst s'amuse à en faire un bas soulignant la cuisse qui vers vous s'avance. L'érotisme du serpent et la tentation sont des appeaux aux mille éclats derrière lesquels se dissimule Eve. Eve la seule qui nous reste. Eve que Max Ernst fait jaillir de l'eau, de la terre et du ciel, Eve qu'il n'a cessé de peindre et qu'il a déposée au coeur même du jardin, là où jaillit l'origine du monde. Comme la lettre volée d'Edgar Poe, Eve se dévoile et nul ne la voit. Magicien des oiseaux et de l'eau, Max Ernst nous livre la plus belle des clandestinités amoureuses, celle qui s'affiche au grand jour sans qu'on ne la voit.
Max Ernst - Eve, la seule qui nous reste - 1925
11:23 Publié dans CHRONIQUE DE WEEK-END | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : max ernst, jardin de la france, énigme, peinture, eve, oiseaux, eau, loire, touraine, man ray, ile de la cité, femme 100 tête
06/11/2010
Passage
Intermède dans ce week-end pluvieux pour retrouver l'été indien un temps disparu.
L'ardeur de l'été fut confiée à des oiseaux muets
23:45 Publié dans FRAGMENTS | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : collage, rimbaud, oiseaux, poésie, new-york, temps, été