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20/01/2014

Les irresponsables ne sont pas ceux que l'on croit

C'était il y a bien longtemps. On m'avait rasé la tête, mis un béret rouge, enfermé pour un an et plongé dans un univers crapuleux, au sens premier du terme. Pour en sortir au plus vite, j'avais opté pour le refus frontal, le seul possible en certaines circonstances. Et je m'étais retrouvé un soir dans une froide nuit de décembre à hurler non, alors que deux cent poitrines gueulaient oui, à la question de savoir si j'étais fier d'être là et d'aller sauter depuis les avions. A partir de là, l'affrontement fût effectivement un peu plus frontal. Et je me retrouvai notamment convoqué par un capitaine, qui après les traditionnelles insultes (de chien rouge à intellectuel en passant par lavette et autres joyeusetés), m'expliqua qu'ici il n'était pas question de liberté individuelle, que sous l'uniforme j'appartenais à la Nation et devait abdiquer toute volonté propre de la même manière, je l'entends encore, que le ventre des femmes enceintes ne leur appartenait pas. C'était il y a quasiment 30 ans mais c'est manifestement reparti. 

droit-avortement.jpg

Alors que l'Assemblée nationale examine des dispositions qui garantissent et reconnaissent l'avortement comme le droit de celles qui portent le processus de création de la vie, de l'interrompre si les conditions d'une survenance dans de bonnes conditions ne sont pas remplies, voilà que l'on vient nous expliquer que la liberté individuelle n'a nulle place ici et que Dieu, la nature ou l'enfant à naître doivent s'imposer à la liberté de conscience, et donc à la responsabilité, de la femme. Mais la vraie liberté, est une responsabilité, et celle de donner la vie, une des plus grandes, ne peut que résulter d'un choix. Qu'une société veuille enlever ce droit de choisir, comme en Espagne, revient en fait  et en droit à vouloir une société d'irresponsables. 

Et le rapport avec la formation ? dans une société d'irresponsables, la formation n'est plus éducation mais uniquement prescription. Alors que dans une société d'individus libres, elle est un apprentissage de la responsabilité. 

Commentaires

Bonjour,
Quand commence la vie ? Au moment de la naissance seulement ? Et qui a le doit de mettre fin à la vie d'un être humain ? Quelles sont les raisons qui peuvent le justifier ?
Quand on se place seulement du côté des droits des femmes à disposer de leur corps, comme vous le faites, la réponse est simple. Mais quand on se pose la question du côté de l'enfant à naître, la réponse peut être tout autre...
Quand on se place du côté du parachutiste, la réponse est simple. Mais quand on se pose la question du côté de JP.Willems, la réponse peut être tout autre...
Quand à la remarque sur la responsabilité, elle est osée : la vraie responsabilité c'est de se protéger lors d'un rapport sexuel, c'est anticiper le problème car prendre la pilule ou faire mettre un préservatif, c'est quand même moins traumatisant qu'un avortement, non ?
Anticiper, tout comme en formation on doit anticiper la dégradation de ses compétences et pas attendre que la question se pose de manière dramatique...
Cordialement,
Brestois

Écrit par : Brestois | 21/01/2014

Merci Jean-Pierre.

Écrit par : TMA | 21/01/2014

@Tatiana : avec plaisir !

@Brestois : merci pour votre commentaire, mais vous n'y couperez pas, la responsabilité ce n'est pas se conformer à l'idée que se fait l'autre du bon comportement, c'est user de sa liberté propre. Il n'y a donc pas une vraie et une fausse responsabilité. Et si l'on peut avoir chacun des idées différentes sur ce qu'est la vie et à quel moment une personne existe, pour notre droit seul l'enfant né vivant et viable est une personne humaine. Parce que le droit fait de la vie autonome le critère de l'individu. Comme la formation se propose de rendre autonome, et donc de permettre à chacun d'exercer sa capacité de choix. Et sur l'anticipation, le salarié n'étant pas en situation d'autonomie dans l'entreprise, c'est donc logiquement que la jurisprudence fait peser sur l'employeur la responsabilité de l'employabilité. C'est d'ailleurs le sens de la réforme en cours qui va renforcer les obligations de l'employeur, contrepartie de l'allègement de ses obligations fiscales.

jpw

Écrit par : jpw | 21/01/2014

Bonjour,
"Le droit fait de la vie autonome le critère de l'individu" : je suis surpris par votre réponse. Pouvez-vous me donner les références des textes précisant ce point SVP ?
Quand à la responsabilité, il me semble que ce n'est pas simplement user de sa liberté propre (ce que font très bien les petits oiseaux dans le ciel qui ne me semblent pas devoir être considérés comme des êtres "responsables"), c'est avant tout assumer les conséquences de ses actes, de ses décisions, de ses choix. Et donc les anticiper...
L'oiseau est un être libre (enfin, sauf exception !), l'être humain est un être responsable.
Cordialement,
Brestois

Écrit par : Brestois | 22/01/2014

@Brestois : « assumer les conséquences de ses actes, de ses décisions, de ses choix. Et donc les anticiper… ». Vous sous-entendez donc que les femmes qui avortent sont irresponsables ou tout au moins légères, ou bien vous croyez qu'une contraception parfaite est possible. Dans un monde idéal, peut-être...

http://fr.sci.psychanalyse.narkive.com/C6m1GGvk/faq-avortement

@ Les femmes candidates sont-elles des têtes de linottes ?

1/ Est-ce considéré comme une méthode de contraception par les avortées qui seraient inconséquentes ?
Non : Il s'agit dans la vaste majorité de gérer un échec de leur
contraception. Autour de 20% des IVG ne sont pas des premières IVG, parmi lesquelles moins de 5% ne sont pas des deuxièmes.

2/ Pourrait-on éviter absolument une grossesse non désirée en pratiquant une contraception consciencieusement ?
Non. Les méthodes de contraception ont des taux d'échec qui vont de 0,5% à 6% (il s'agit du pourcentage de femmes enceintes en un an alors qu'elles pratiquent correctement leur contraception). Il y a presque 400000 grossesses non désirées par an en France, presque toutes sous contraception (95%) et dont seulement 220000 donnent lieu à IVG.

Écrit par : Raph | 22/01/2014

Bonjour,
1 - Il faut se méfier des chiffres que l'on trouve sur internet, surtout sur des sites militants.
2 - Je vous dirai qu'en tant qu'homme, je m'estime peu légitime pour porter un jugement sur ce que doivent faire les femmes en cas de grossesse non désirée. L'avortement est une question qui concerne en premier lieu les femmes et pas les hommes.
3 - Décider d'avorter est une décision douloureuse et je sous-estime pas la difficulté de la chose (quoique finalement non si je lis bien le lien que vous avez envoyé...). Mais assumer sa responsabilité c'est aussi accepter qu'en utilisant sa liberté individuelle on supprime une vie.
4 - Je respecte et comprends toutes les positions sur ce qu'est la vie mais je continue à préférer ceux qui ont une vision extensive de ce qu'est la vie à ceux qui en ont une vision plus limitée et découpent les êtres humains en tranches en définissant, pour leur intérêt propre, quelles sont les vies qui méritent d'être vécues et celles qui ne le méritent pas.
5 - On commence quand même largement à sortir de l'objet de ce blog (la formation professionnelle) et je vais donc m'arrêter là.
Cordialement,
Brestois

Écrit par : Brestois | 23/01/2014

1- Merci pour vos conseils mais primo, ce sont les chiffres officiels, et secundo, il ne s'agit pas d'un "site militant" mais simplement d'un ensemble de questions-réponses établi par un internaute agacé par les bobards proférés par les pro-vie dans les forums Usenet, notamment.

2-oui, même si on peut tout à fait avoir un avis en tant qu'homme. Et en tant que citoyen, quand on sait ce qu'implique l'interdiction de l'avortement, on a conscience de l'importance de défendre ce droit pour les femmes… comme disait je ne sais plus qui, si les hommes donnaient la vie, il y a belle lurette que l'avortement serait légalisé partout.

3- on supprime une vie potentielle. Merci de ne pas oublier ce mot.

4- défendre une vision absolutiste de la vie est louable mais la réalité est faite de contingences et elle est régie par le droit. C'est la femme qui avorte qui juge que la vie potentielle en elle ne peut être menée à terme. Le droit ne fait qu'entériner et encadrer cette liberté-là.

5- En effet !

Cordialement

Écrit par : Raph | 23/01/2014

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