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14/05/2017

Fin de la pause

La France est en campagne électorale permanente dit-on. Au moins celle des présidentielles, celle par laquelle la nation choisit de décapiter, ou pas, son Roi tous les 5 ans, car les législatives restent à venir. Terminé donc le concours Lépine des idées programmatiques, inhérent à toute période de ce genre, et bienvenu dans la prise de décision qui engage. Voici donc venir le temps de la responsabilité et avec lui celui du commentaire qui peut s'appuyer sur des faits et non seulement des intentions. L'occasion également pour ce blog de sortir de la léthargie dans laquelle un hiver doux et un printemps somnolent l'avaient entraîné (et quelques occupations annexes également). Fini la pause donc, au travail. 

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Et c'est à l'aune de ce travail que l'on saura si l'attention, que l'on nous annonce, portée à l'individu est une simple déclinaison d'un libéralisme traditionnel plus ou moins tempéré, d'un souci d'émancipation individuelle que partageaient, par exemple,  les fondateurs de notre système de formation professionnelle, ou une résurgence proudhonnienne d'un anarchisme qui se serait invité au coeur même de l'Etat. Il est vrai que le Libre échange peut aussi bien renvoyer à la dérégulation économique, à l'autonomie des individus reconnus pour eux-mêmes ou à la coopération librement consentie. Et c'est parce que les réponses à ces questions nous paraissent à la fois fondamentales et non écrite, qu'il convient de se réveiller. 

20/05/2016

Le droit et la littérature

Confronté à Deep Blue, l'ordinateur d'IBM, Kasparov a perdu. Confronté à AlphaGo, l'ordinateur de Google, M. Lee a perdu. Dans le premier cas, la force du calcul, dans le second la puissance du calcul mais également la capacité à adapter ses choix (plutôt qu'à apprendre).  Parallèlement, le déferlement des robots "intelligents", au rang desquels la voiture qui se gare seule et conduit à votre place, renvoie l'individu à ses impuissances face à la technologie. Si ce monde là vous affole, vous effraie, vous ennuie ou vous révolte, offrez vous un petit plaisir : prenez un texte au hasard et soumettez le au traducteur de Google. Vous devriez être rassurés. Car lorsqu'il s'agit de littérature, la machine rend les armes et ses concepteurs n'en peuvent mais. Vainqueur aux échecs et au jeu de Go, quand la machine pourra-t-elle produire un quatrain de cette beauté : 

Nous promenions notre visage

(Nous fûmes deux, je le maintiens)

Sur maints charmes de paysages,

O soeur, y comparant les tiens.

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Francis Picabia - Littérature

Les hommes politiques l'oublient souvent (De Gaulle et Mitterrand le savaient) et d'ailleurs de plus en plus : le droit c'est de la littérature. Aussi, toutes les tentatives de créer de l'automatisme (depuis les peines planchers de Sarkozy jusqu'au barème des indemnités pour licenciement injustifié de Macron et Valls) dans le droit sont vouées à l'échec. Parce que la nature même du droit, son essence, est littéraire. Et que la littérature n'est pas calculable, encore moins lorsqu'elle s'applique aux comportements humains. C'est ce qui rend le métier de juge si complexe et interdit toute perspective de mettre une machine à sa place. Car le jour où il n'y aura plus de pouvoir du juge, aussi irritant soit-il parfois, il n'y aura tout simplement plus de droit.