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24/08/2012

Soudain, la nuit

Un jour, ils ont perdu la vue. Soudainement, par accident, maladie, opération ratée, aggression et autres moments qui constituèrent la bascule entre leur vie d'avant et leur vie d'aujourd'hui. Sophie Calle les a rencontrés en Turquie et leur a demandé de se souvenir de la dernière image qu'ils ont vu avant de devenir aveugles. Et elle a photographié cette image, associée à ces visages dont les yeux vous regardent mais ne vous voient pas.

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Dans une pièce obscure, sur des grands écrans, des personnes devenues aveugles font face à la mer, vous les voyez de dos. Puis elles se retournent et vous font face. Le vieux pleure. Les larmes ne voient pas, elles sont indifférentes à la lumière. Sophie Calle nous entraîne sur bien des chemins avec ce travail, et notamment celui des moments où tout bascule alors que les choses auraient pu, auraient du, se passer autrement. C'est le terrible chemin de l'irrémédiable et de la perte infinie.

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15/01/2009

Commentaire sur la rupture

Le mail se terminait par « Prenez soin de vous ». Il s’agissait d’un mail de rupture auquel Sophie Calle ne sut répondre. Elle demanda à 107 femmes de le faire pour elle en commentant, ajoutant, discutant, ce mail de séparation. Ces réactions furent regroupées pour donner naissance à l’exposition « Prenez soin de vous » accompagnée d’un livre éponyme paru en juin 2007.

Les partenaires sociaux ont eux même éprouvé le besoin de commenter les modalités de la rupture conventionnelle créée par l’accord du 11 janvier 2008 et généralisée par la loi du 25 juin 2008. Selon la loi, le salarié a droit lors de la rupture conventionnelle à une indemnité au moins égale à l’indemnité légale de licenciement. Les négociateurs de l’ANI du 11 janvier 2008 rappellent que cet accord précise « sauf dispositions conventionnelles plus favorables » ce qui signifie que c’est l’indemnité conventionnelle de licenciement qui est due lorsqu’elle est, ce qui est toujours le cas, plus favorable que l’indemnité légale.

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Photo : Jean-Baptiste Mondino - Prenez soin de vous

Cette disposition n’ayant pas été reprise par la loi, l’obligation de verser l’indemnité conventionnelle ne s’applique que dans le champ des accords nationaux interprofessionnels, c’est-à-dire l’industrie, le commerce, les services et la construction, mais pas aux salariés des secteurs agricoles, de l’économie sociale (secteur mutualiste, associatif à but non lucratif, coopératif) ou des professions libérales. Peut être que si les négociateurs avaient été plus précis, notamment en affirmant que la rupture conventionnelle ouvrait droit à l’indemnité conventionnelle de licenciement, le législateur aurait repris à son compte la formulation et ainsi garanti l’égalité des salariés. Si le commentaire n’est pas sans effet, il apparaît tout de même un peu tardif. Tout rédacteur d'un accord doit lire Boileau avant et non après avoir écrit le texte : ""Ce qui se concoit bien s’énonce clairement et les mots pour le dire arrivent aisément".