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20/11/2013

A l'horizontale

Invitation ce mardi aux 30 ans du FONGECIF de Franche-Comté, à Besançon. L'occasion de faire le point sur les négociations en cours mais surtout de me souvenir qu'il y a 25 ans, lors de la manifestation organisée par le FONGECIF Midi-Pyrénées pour les 5 ans du CIF, je faisais la rencontre qui sécurisa le mieux mon parcours professionnel, celle de Michèle Boumendil. L'occasion également de se retrouver au milieu de responsables régionaux, parlant de leur territoire avec passion et mobilisant d'autant plus d'énergie que la question du sens de l'action est pleine d'évidences. En l'occurrence, l'évidence était que les logiques verticales de décisions descendantes que les acteurs de terrain sont sommés d'appliquer pour leur propre bonheur, n'ont pas plus de sens que les consignes abstraites produites par des dirigeants que l'on ne connaît plus et qui font le cauchemar des managers et des salariés. Les jardins verticaux sont toujours des jardins artificiels.

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Kumiko Nakajima - Jardin vertical

Oh certes, il ne s'agit pas d'idéaliser le local et son insertion dans le réel par opposition à un centralisme désincarné, abstrait et coupé de toute réalité. Ce genre d'opposition est stérile. Il s'agit surtout de constater que c'est en s'appuyant sur un diagnostic tenant compte de la diversité locale, en construisant des solutions qui peuvent se décliner de manières différentes, en favorisant les initiatives et innovations, la diversité des expériences et l'implication de chacun, que l'on peut depuis le niveau central prétendre avoir une action véritablement efficiente. Mais dès que l'on dit cela, il se trouve toujours un héraut de la République pour rappeler que celle-ci est constitutionnellement une et indivisible. A ces pseudos républicains on se contentera d'indiquer qu'il faut être bien peu confiant en cette République pour penser que son unité dépend de son uniformité. Et accessoirement, qu'ils feraient bien de descendre de leur verticalité pour goûter aux joies de l'horizontal.

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06/10/2013

Mobile

Lors d'une manifestation publique, la semaine dernière, un des intervenants en tribune soupira que les choses iraient tout de même mieux, en France, si les salariés étaient mobiles, comme dans les autres pays d'Europe. Un murmure d'approbation sembla parcourir la salle. A moins que ce ne fut de la réprobation, car il s'agit évidemment d'une énorme sottise. Si l'on s'en tient aux chiffres de l'INSEE, la France est un des pays d'Europe où la mobilité est la plus forte. Chaque année, 2 % des salariés changent de région pour raisons professionnelles. C'est peu direz-vous. Oui mais en Allemagne c'est 1,3 % et en Espagne 0,8 %. La faible mobilité est donc loin d'être l'apanage des Français. 

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Mobile - Immobile

A l'heure où il est question de former davantage les demandeurs d'emploi, il ne faudrait pas perdre de vue cette réalité : si plus de 20 % des salariés changent d'entreprise chaque année, seuls 2 % donc changent de région. Ce qui signifie que la mobilité s'exerce très principalement dans un même périmètre géographique. Au moment de définir des priorités de formation, il sera peut être bon de se rappeler que l'on change plus facilement de secteur professionnel que de bassin d'emploi et que c'est évidemment d'autant plus vrai que le niveau de revenu est peu élevé. Ce qui laisse à penser que, la formation étant un moyen, c'est moins l'amélioration du fonctionnement du système qui doit être le premier objectif, que la prise en compte des bons paramètres pour les questions que la formation est censée résoudre.

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