19/07/2012
Lire
A San Sebastian, pardon à Donostia, une affiche sur les murs de la mairie proclame : "La culture rend libre", que l'on peut entendre en espagnol comme la culture rend livre ou ivre, ce qui n'est jamais exclu.
On ne s'étonnera donc pas de surprendre une lectrice dans un salon d'herbe, près de l'abat-jour au coeur des rues de Bilbao.
Pour Victor Hugo, lire c'est voyager, voyager c'est lire. On pense à Gérard de Nerval arrivant à Alexandrie, qui s'enferme dans un hôtel et se met à lire sans sortir car le véritable Orient est dans les livres. Vous pouvez choisir vos livres, comme vous choisissez vos amis. A la première page s'ouvre le dialogue entre l'auteur et vous. Vous ne saurez jamais ce qu'il a écrit (le sait-il ?), mais vous pouvez savoir ce que vous êtes en train de lire. Sortez votre chaise, installez vous, c'est parti !
09:16 Publié dans CHRONIQUE DE WEEK-END | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : bilbao, espagne, lire, livre, littérature, culture
16/07/2012
Investir ou dépenser
L'ancien Gouvernement voulait inscrire l'impossibilité d'avoir un déficit budgétaire dans la Constitution. Cela se serait appelé la "Règle d'or". Il aurait mieux valu l'appeler la règle d'airain. Car c'est une règle de fer, comme une épée au creux des reins. Interdire le déficit, car il ne faudrait pas vivre au dessus de ses moyens et surtout ne pas endetter les générations futures, est une absurdité. Ce sont les mêmes qui refusent les déficits et encouragent les étudiants à s'endetter pour financer leurs études ou les ménages à recourir à l'emprunt pour devenir propriétaire. Supercherie idéologique. Et tout le monde semble se laisser enfermer dans la religion du chiffre aveugle : 3 % de déficit en 2013 et 0 en 2017 nous dit le nouveau Président. Alors qu'il faudrait y regarder à deux fois en matière de dépense et raisonner suivant leur nature et non en fonction de leur volume. Voyez le musée Guggenheim de Bilbao.
L'investissement de la ville a été de 100 millions d'euros. Les retombées des dizaines de fois plus importantes. Les millions de visiteurs ont dynamisé l'économie de la ville. Et cela fait 15 ans que cela dure, sans vraiment s'essouffler. Aurait-il fallu en 1997 écouter celui qui prêchait que l'investissement était trop important et que la ville ne devait pas s'endetter ? la question n'est pas dans l'endettement ou le déficit mais dans la nature des dépenses que l'on expose. Etre en déficit pour favoriser l'éducation, la recherche, la création d'entreprise ou l'innovation, ce n'est pas obérer l'avenir, c'est le préparer. Pas vraiment la même chose que si j'emprunte pour financer le train de vie de l'Etat, des dépenses somptuaires ou des sondages par dizaines. Nos politiques seraient bien avisés de faire le tri dans les dépenses et de considérer qu'un déficit est justifié uniquement lorsqu'il engage des dépenses qui préparent l'avenir et non qui sont exposées au seul profit immédiat de leurs bénéficiaires. S'il fallait une règle d'or, on serait mieux avisé d'en choisir une qui ne soit pas qu'un chiffre global mais qui sache faire la distinction entre dépense et investissement.
00:01 Publié dans CHRONIQUE DE WEEK-END | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : bilbao, guggenheim, investissement, déficit, règle d'or, économie, politique, budget, rigueur, crise