16/07/2012
Investir ou dépenser
L'ancien Gouvernement voulait inscrire l'impossibilité d'avoir un déficit budgétaire dans la Constitution. Cela se serait appelé la "Règle d'or". Il aurait mieux valu l'appeler la règle d'airain. Car c'est une règle de fer, comme une épée au creux des reins. Interdire le déficit, car il ne faudrait pas vivre au dessus de ses moyens et surtout ne pas endetter les générations futures, est une absurdité. Ce sont les mêmes qui refusent les déficits et encouragent les étudiants à s'endetter pour financer leurs études ou les ménages à recourir à l'emprunt pour devenir propriétaire. Supercherie idéologique. Et tout le monde semble se laisser enfermer dans la religion du chiffre aveugle : 3 % de déficit en 2013 et 0 en 2017 nous dit le nouveau Président. Alors qu'il faudrait y regarder à deux fois en matière de dépense et raisonner suivant leur nature et non en fonction de leur volume. Voyez le musée Guggenheim de Bilbao.
L'investissement de la ville a été de 100 millions d'euros. Les retombées des dizaines de fois plus importantes. Les millions de visiteurs ont dynamisé l'économie de la ville. Et cela fait 15 ans que cela dure, sans vraiment s'essouffler. Aurait-il fallu en 1997 écouter celui qui prêchait que l'investissement était trop important et que la ville ne devait pas s'endetter ? la question n'est pas dans l'endettement ou le déficit mais dans la nature des dépenses que l'on expose. Etre en déficit pour favoriser l'éducation, la recherche, la création d'entreprise ou l'innovation, ce n'est pas obérer l'avenir, c'est le préparer. Pas vraiment la même chose que si j'emprunte pour financer le train de vie de l'Etat, des dépenses somptuaires ou des sondages par dizaines. Nos politiques seraient bien avisés de faire le tri dans les dépenses et de considérer qu'un déficit est justifié uniquement lorsqu'il engage des dépenses qui préparent l'avenir et non qui sont exposées au seul profit immédiat de leurs bénéficiaires. S'il fallait une règle d'or, on serait mieux avisé d'en choisir une qui ne soit pas qu'un chiffre global mais qui sache faire la distinction entre dépense et investissement.
00:01 Publié dans CHRONIQUE DE WEEK-END | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : bilbao, guggenheim, investissement, déficit, règle d'or, économie, politique, budget, rigueur, crise
14/04/2010
Halte au bluff ! (Bis)
Dans ce monde de la complexité, il arrive que la simplicité ne soit pas crédible. Assumant le simplisme du béotien que je suis en matière économique, je procède à quelques calculs après avoir pris connaissance des opportunes alertes du Comité d'Orientation sur les Retraites (COR) qui nous alarme d'un déficit probable de plus de 100 milliards d'euros par an du régime des retraites à l'horizon de 2050. Sur 40 ans, le besoin moyen de financement est de 50 milliards par an, soit 2 000 milliards au total. Le chiffre est considérable, et on s'étonne juste qu'il ne nous ait pas été donné en francs ou centimes de francs pour paraître plus effrayant encore.
Peu familier des grands chiffres, j'ai cherché des points de comparaison : le PIB de la France est de 2 635 milliards d'euros en 2009. Avec revalorisation, il pourrait passer à 5 000 milliards en 2050. Soit une moyenne de 3 500 milliards pendant 40 ans et un total de 140 000 milliards d'euros. Le besoin de financement représenterait donc 1,5 % de la richesse produite sur 40 ans. Il suffirait donc de passer la TVA à 21 % ?
10:17 Publié dans ACTUALITE DES RESSOURCES HUMAINES | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : retraites, réforme, sarkozy, déficit, cor, financement