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16/02/2015

Un problème d'aiguillage

Cela pourrait être un devoir de vacances à l'ancienne, lorsque les problèmes prenaient la forme de Leçons de choses. Essayons donc d'établir le pourquoi des choses : 

- soit des OPCA qui sont les interlocuteurs exclusifs des entreprises (pas des salariés) ;

- soit un dispositif, le Compte Personnel de Formation, qui est un droit individuel ;

- soit un financement du CPF confié aux OPCA. 

Question : Comment fait l'individu pour s'adresser à un organisme qui n'a pas pour interlocuteur...les individus mais les entreprises ? 

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La réponse institutionnelle est prête : soit l'individu passe par son employeur (notamment lorsque la formation se réalise pendant le temps de travail), soit il sollicite un des organismes en charge du Conseil en Evolution Professionnelle : OPACIF, APEC, POLE EMPLOI, CAP EMPLOI, MISSION LOCALE. 

Conclusion : bon courage pour expliquer aux bénéficiaires qu'il ne faut surtout pas s'adresser au financeur et qu'il faut choisir son porte-parole !

Restons positif en ce lundi matin ensoleillé : voilà un boulevard pour les entreprises qui souhaitent être proactives sur le dispositif et pour celles qui souhaitent tout simplement rendre service à leurs salariés. 

Commentaires

La Loi du 5 ars 2014, c'est une véritable auberge espagnole : on y trouve ce qu'on y apporte et mieux vaut ne compter que sur soi (pas sur son compte formation et les virtuelles heures qui y sont attachées).

Si on croyait trouver avec le CPF des réponses simples et efficaces pour se former c'est une totale illusion. Les salariés non qualifiés pourront passer leur chemin.

Ce matin une entreprise dans la métallurgie (1 500 salariés) nous contait son traitement des demandes de CPF. "Grâce" à la réforme elle est désormais déresponsabilisée sur les demandes de formation qu'elle renvoie systématiquement vers les Fongecifs qui eux aussi bottent en touche et renvoient la balle vers l'entreprise ou l'OPCA.

Le salarié est pris pour un imbécile avec des institutions qui semblent avoir pour unique but de décourager les bonnes volontés et surtout, surtout de ne jamais rien payer.

Si l'on voulait empêcher les salariés les moins qualifiés de se former on ne s'y serait pas pris autrement.

Écrit par : cozin | 16/02/2015

bonjour
le salarié qui souhaite utiliser ses heures CPF hors temps de travail, n'a-t-il pas le Fongecif comme interlocuteur? (qui lui même s'adresse à l'OPCA...)
Il me semble avoir lu ça... ici même peut être bien

Écrit par : kristine | 17/02/2015

Bonjour,

En fait, cela dépend du projet. Le Fongecif peut recevoir le salarié dans le cadre d'un CEP et l'aider à construire ou compléter son projet professionnel.
Si, à la suite de ce travail, il veut mettre en œuvre un CIF dont la formation entre dans le champ du CPF ( pour changer de métier par exemple), le Fongecif pourra utiliser les heures DIF saisies sur le site de la Caisse des Dépôts en déduction des heures qu'il prend en charge. Le Fongecif pourra alors demander le financement de ces heures ex DIF au FPSPP ( couts pédagogiques uniquement)

Si le salarié souhaite rester dans son métier ou son entreprise avec une formation qualifiante par exemple, il pourra activer son CPF ( via les heures DIF) par le biais de l'OPCA qui utilisera le 0.2% pour cela.

Bon... c'est la partition, il reste à la mettre en musique !

Écrit par : cousin | 17/02/2015

A partir du moment où il y a des listes restrictives le salarié est livré pieds et poings liés aux interprétations diverses et variées des institutions.
Au lieu d'accueillir positivement et avec bienveillance sa demande de formation il sera confronté à des guichets fermés ou suspicieux et bien peu de salariés franchiront cette première étape.
Si la VAE marche si mal après 15 années d'existence c'est que dès le départ l'impétrant se heurte à la complexité ou parfois à la mauvaise volonté d'institutions pas forcément inspirées sur le développement des compétences.
Si le DIF n'a pas marché c'est parce qu'il était souvent difficile à mettre en oeuvre et on a répondu à ces difficultés par plus de complexité et d'inconnues avec le CPF.
Le résultat à court ou moyenne échéance ne fait aucun doute.
Maintenant on apprend aussi que le socle des compétences, qui devait être simple et accessible à tous, devra répondre à une certification qui n'existe pas encore, la réforme est déjà enterrée et chacun se prépare à la suivante (si le pays social tient jusque là)

Écrit par : cozin | 17/02/2015

@jfcousin : indépendamment du CEP, le salarié doit passer par le FONGECIF lorsqu'il souhaite réaliser la formation HTT (je confirme Kristine) ou en confidentialité par rapport à l'entreprise qui n'est pas tenu de faire systématiquement boîte aux lettres vis à vis de l'OPCA. Et il ne peut s'adresser à l'OPCA en direct. C'est bien un problème.

@cozin : les listes étaient faites pour soustraire le salarié à la volonté des institutions en créant un automatisme : dès lors que la formation est référencée, elle doit être financée. Il n'est pas exclu effectivement que nous aboutissions au résultat inverse.

Écrit par : jpw | 18/02/2015

Bonjour,
Il y a quand même, dans ce labyrinthe où moi, "pôvre" R.H., je commence à ne plus rien comprendre, une incohérence fondamentale...

On demande aux Entreprises d'être pro-actifs dans la démarche de formation de ses salariés, et de justifier, sous peine de sanctions diverses et variées, de ses actions de formation, et on permet au salarié de s'organiser, hors temps de travail, ses formations sans en informer son employeur ... Cela sent encore une fois le grandiose !!! Mais en France, on a l'habitude...

L'enfer n'est-il pas pavé de bonnes intentions ??? On verra quand on y sera ...

Bonne journée,

Écrit par : Shreck | 18/02/2015

Avant de changer la formation il eut été salutaire de réellement s'interroger sur les raisons pour laquelle elle ne marchait pas en France :

1) des budgets trompeurs, trop faibles dans la plupart des entreprises (même dans les grandes) pour former régulièrement tous les salariés
2) une déresponsabilisation de nombreux employeurs qui payant beaucoup de charges veulent des travailleurs opérationnels
3) une déresponsabilisation de nombre de salariés qui ne veulent pas donner de leur temps libre pour apprendre et progresser (le DIF hors temps de travail n'a quasiment pas marché et le CPF hors temps de travail marchera encore moins)
4) Un système flou et complexe de prise de décision formation qui multiplie les intermédiaires et insécurise l'organisation du moindre stage.

L'Etat et de multiples commissions s'épuisent à monter des listes qui n'intéresseront à peu près personne, tout cela était prévisible mais encore fallait-il admettre que le mieux est souvent l'ennemi du bien, que la formation ne peut être réformée sans engager une autre réforme, autrement plus délicate, celle de l'Education nationale.

Écrit par : cozin | 18/02/2015

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