11/02/2015
HELP !
S’il faut en juger par la manière dont le terrain réagit, alors il n’y a aucun doute. La réforme de la formation est une vraie de vraie. Tous les repères volent en éclat, plus personne n’y comprend rien, tout le monde essaie, tant bien que mal, de continuer comme avant mais constate que c’est impossible, les salariés qui avaient pris quelques habitudes avec le DIF sont perdus, les OPCA tentent de geler l’année 2015 en surjouant le fait que rien ne change sur la collecte à venir, les organismes de formation sont en mode panique et tentent de se rassurer en se disant que de nouvelles opportunités ne vont pas tarder à apparaître, ou que leurs concurrent sont peut être encore plus paumés qu’eux, bref c’est le souk.
On pourrait en conclure que pour une fois, il s’agit d’une réforme qui modifie véritablement le système, en profondeur. Et l’on aurait sans doute raison tant on a pas encore mesuré l’impact de la place accordée à la certification, de la fin de la fiscalisation des plans, de la liberté accordée aux entreprises mais aussi aux salariés. Bien sur, il y aura des soubresauts conservateurs qui tenteront d’annihiler les effets de rupture que la réforme introduit, bien évidemment toutes les évolutions ne sont pas nécessairement positives, même si l’on préfère juger sur pièce que faire des procès d’intention, mais ce qui est certain, c’est que ceux qui souhaitaient donner, avec cette réforme, un grand coup de pied dans la fourmilière ont manifestement réussi leur coup.
00:05 Publié dans ACTUALITE DE LA FORMATION | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : formation, réforme, social, économie, éducation, travail, emploi, professionnel
Commentaires
Si le but de la réforme était de faire chuter tout ce qui marchait à peu près c'est réussi, s'il s'agissait de reconstruire une formation professionnelle pour la remettre en ordre de marche on est loin du compte.
On ne changera pas la formation si on ne change pas en amont l'Educ Nat. et la fonction publique ainsi que notre modèle social, tout est lié, c'est systémique.
Le Ministre du Travail découvre la formation professionnelle pour les chômeurs, mais à quoi bon former les 2 millions de chômeurs de longue durée, quel travail au bout si l'activité économique se désagrège ?
On va peut-être reprendre les stages parking pour chômeurs des années 80 mais qui paiera ces sommes gigantesques nécessaires (il faudrait au moins 10 000 euros par an et par personne soit 20 milliards d'euros pour les 2 millions de chômeurs de longue durée) et par ailleurs qui réalisera les formations ? pour accueillir des millions de personnes en stage longue durée il faut des dizaines de milliers de salles et peut être 100 000 formateurs (plus qu'il n'en existe aujourd'hui en activité).
Plutôt que de casser le peu de formation qui marchait en France on aurait mieux fait de réformer d'ABORD l'éducation nationale.
Écrit par : cozin | 11/02/2015
Bonjour,
Oui, on sent bien un vent de panique sur plusieurs fronts et notamment coté Opca avec la baisse attendue de la mutualisation en lien avec le passage du 0.9% à "pas grand chose".
Pour compenser, nécessité d'aller à la pêche aux contributions volontaires, difficiles à trouver en raison de la crise.
Une reforme intéressante mais qui arrive à un moment compliqué pour les entreprises. Le CPF n'en est qu'à son balbutiement, le CEP se met en route dans les Fongecif, les APEC et Pole Emploi mais tous les opérateurs ne sont pas prêts.
La "patate chaude" de la qualité des OF est un chantier motivant mais qui nécessite concertation entre financeurs car chaque opérateur a son propre cahier des charges et il ne faudrait pas que les Organismes de formation deviennent des réceptacles à audits et en oublient leur vrai métier : former.
Écrit par : Cousin | 11/02/2015
Bonjour,
J'ai cru percevoir un pointe d'optimisme à la fin de votre billet...Mais je me trompe peut-être.
M'autorisez vous à faire un peu de pub pour le forum que je viens de mettre en place ?
Écrit par : bcallens | 11/02/2015
Quant à changer l'Education Nationale...ll faut être vraiment optimiste pour pouvoir mener des réformes en profondeur ou alors être totalement inconscient. Devenir Ministre de l’Education Nationale, ce n'est pas une sinécure. Ministre de l'Agriculture, c'est plus reposant (cela me rappelle un film...Le grand blond peut-être...
Écrit par : bcallens | 11/02/2015
D'autant que...
L'enjeu de la réforme est bien évidemment la réduction du chômage. Alors, les formations certifiantes, diplômantes et qualifiantes sont par les dispositifs privilégiées (CPF, période, entretiens bilan professionnel).
Mais...
Qui a dit que les certifications et autres qualifications permettaient de trouver du travail plus facilement, surtout en cette période économique difficile ?
De plus, même si l'objectif de former tous les salariés est en soi très honorable, cela semble sur le terrain difficile : certains sont réfractaires à la formation, d'autres n'en ont pas tant besoin (même si cela est toujours discutable), enfin certifier et qualifier coûte cher, et engendre des complications pour les entreprises.
Enfin, comment les salariés seront-ils informés de cette réforme ? Par leur employeur, si celui-ci la maîtrise, ou en a envie, mais par qui d'autre ? Une campagne de communication du CPF est-elle prévue au niveau national ?
Grande réforme effectivement, autre philosophie de la formation, responsabilisation des acteurs... Que le temps pour apprécier sa mise en oeuvre.
Écrit par : berg | 12/02/2015
Bonjour,
Pour ce qui est du DIF, on aurait déjà pû faire de la "promo". Cela aurait pû contribuer à son succès.
Or, c'est le contraire qui s'est passé : cela a été l'"omerta"...Alors pour le CPF...
Écrit par : bcallens | 12/02/2015
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