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13/08/2010

Fin du travail

Elle a été annoncée par Jérémy Rifkin, qui ne pensait pas pour autant à la généralisation du chômage. Mais cette chronique n'ayant aucune ambition macro-économique, il s'agit simplement de se demander quand un travail est-il terminé. Comment s'y prend le peintre pour savoir que le tableau est achevé et qu'il ne faut plus que la brosse dépose encore de la peinture sur les couleurs qu'il a unies. Dans le documentaire qu'il a consacré à Picasso, Clouzot lui pose cette question et l'on peut voir le peintre modifier voire repeindre des chefs d'oeuvre jusqu'à parvenir à une oeuvre qu'il considère comme "finie" (Clouzot "Le mystère Picasso", disponible en DVD). Mais Picasso n'apporte pas vraiment de réponse. On comprend que le tableau est fini lorsqu'il "tient", lorsque son équilibre apparaît, ou lorsqu'il est conforme au projet initial du peintre, si tant est qu'il y en eût un. Pourquoi Julieth Mars Toussaint a-t-il suspendu son travail après avoir écrit sur le tableau "mauvais jour pour la peinture" ?

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Julieth Mars Toussaint - Sans titre - 2009
Pour nombre de métiers, et notamment ceux des ressources humaines, le travail pourrait être considéré comme jamais fini tant il y a à faire. Mais dire cela est se réduire à une approche quantitative. Pour savoir quand un travail est fini, il est nécessaire d'avoir une esthétique du travail qui permette de pouvoir le considérer en un état d'équilibre satisfaisant. Sinon on pourrait s'arracher les cheveux devant le puit sans fond du volume à traiter. Ainsi je décide que cette chronique est finie.

11/05/2009

Apprendre à désapprendre

Dans la chronique du 6 mai, Proust nous invitait à prendre du recul à partir de l’Odalisque d’Ingres et de l’Olympia de Manet, d’abord opposées par la critique avant de devenir sœurs dans l’excellence. Il constatait également que l’expérience sert rarement de leçon. Une découverte de ce week-end permet de se reposer la question : voyez-vous dans l'Odalisque et l'Olympia ci-dessous des horreurs ou des banalités ou bien de nouveaux chef d'oeuvres qui prendront place aux côtés des précédents ?

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Julieth MARS TOUSSAINT - Odalisque - 2008

Julieth Mars Toussaint expose à la Galerie Guigon à Paris des toiles inspirées de chefs d’œuvre de la peinture que l’artiste se réapproprie avec une grande liberté qui n’exclut pas une totale fidélité. Manifestement, chez lui les leçons du passé sont assimilées. Elles ne conduisent ni à la reproduction ni à l’inhibition mais au contraire favorisent une liberté extrême qui s’exprime avec une force et une vigueur incroyables.

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Julieth MARS TOUSSAINT - Olympia - 2006

Julieth MARS TOUSSAINT dispose d'une solide formation historique et académique. Pour aller sur sa propre voie il a du apprendre à désapprendre ce qu'il savait.

Construction/Déconstruction/Reconstruction, voilà un chemin fécond pour la création. Dans les cursus de formation, on peut construire, c'est bien. Déconstruire est nécessaire mais s'en tenir à cela est désastreux. Reconstruire n'est pas possible si les deux étapes précédentes n'ont pas été respectées. Proust aurait aimé Julieth MARS TOUSSAINT.

Un détail pour conclure : le prénom de Julieth lui a été donnée par sa mère après qu'elle eut déjà perdu deux garçons avant ou à leur naissance. Un ancien consulté lui avait dit : donne à ton futur garçon un nom de fille, il ne mourra pas. Sa peinture est là pour nous prouver que Julieth MARS TOUSSAINT est vivant et bien vivant.