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18/09/2012

Solitude du manager

Je ne me souviens plus pourquoi j'avais été invité à participer à ce comité de direction. Ni de son objet. Je me souviens juste qu'après avoir bouclé l'ordre du jour, la conversation avait porté sur divers sujets, jusqu'à cet échange, dont j'ai gardé un souvenir très précis :

"- il y a quand même une population dont il va falloir s'occuper...

- (silence des autres)....

- ah bon, laquelle ? les seniors, les femmes...

- non, notre middle management. Pour l'encadrement supérieur on a fait ce qu'il fallait. Mais pour l'encadrement intermédiaire, on leur demande beaucoup, de plus en plus, ce sont eux qui font tourner la boutique et on ne peut pas dire qu'ils aient été particulièrement bien traités...

- oui, tu as raison, il va falloir s'en occuper...

- c'est vrai, ça tiendra pas toujours dans ces conditions...

- bon, sur ces bonnes paroles messieurs il est temps d'aller dîner."

Sans grande surprise, de cette population dont il fallait s'occuper, on ne s'occupa guère.

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Je rencontre parfois des managers qui n'y vont plus. Ils ont donné, ils sont soit épuisés, soit lassés, soit blasés, soit devenu cyniques, soit désinvestis. Mais je rencontre encore plus souvent des managers qui ont de l'énergie, qui sont prêt à faire face aux conflits d'intérêts, aux conflits de personnes, aux situations inexticables ou même à l'inconnu. Des managers qui veulent bien traverser la jungle avec le pagne pour tout vêtement et un canif pour la survie. Des managers qui aiment ce qu'ils font, qui prennent sur eux-même et qui sont prêt à faire bouger quelques montagnes. Et tout cela bute sur une condition, celle qui est la clé de tout : le fait que le DG, le Codir, sortent de leur logique propre et de leur niveau d'action pour venir appuyer, conforter et soutenir leur encadrement. Des managers qui ont porté si loin la loyauté qu'ils n'en attendent pas moins de leurs dirigegants. Des managers qui font fi des différences de statut et n'aspirent qu'à une reconnaissance de leur action et d'eux-même à travers elle. Des managers très sensibles, sous le détachement feint, aux marques d'attention et de personnalisation. Et des managers qui souvent attendent le geste qui jamais ne viendra, comme ne pas les désavouer lorsqu'ils tiennent des positions de principe, même si du coup le dialogue social à leur niveau s'en trouvera tendu. Mais on est plus souvent paralysé par la peur que par l'ennemi. Et ça, les managers ils ont quand même bien du mal à l'accepter. C'est pourquoi il leur arrive d'éprouver pleinement un lourd sentiment de solitude. Pour l'alléger, ils peuvent, et nous aussi, se plonger dans les aventures du détective gastronome Pépé Carvalho écrites par le catalan Manuel Vasquez Montalban.

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06/12/2011

Changer une équipe qui gagne

Ils se sont appelés successivement les Barjots, les Costauds puis les Experts. Au fil de ces changements de nom, les titres se sont accumulés. Aujourd'hui, c'est le sport collectif français qui a remporté le plus de succès au niveau international. Au sein des différentes équipes, des personnalités aux cultures et caractères plus que diversifiés. Un collectif qui transcende les talents individuels et qui perdure par delà les changements de personne. Une grande histoire qui n'écrase pas ceux qui en sont porteurs. Cela fait beaucoup ? peut être mais c'est bien ainsi que cela se passe. L'équipe de France de Handball a su, au fil des années, créer et préserver un capital précieux de confiance, de sérénité, de réussite. Les générations se sont succédées, mais le fil n'a pas été perdu. Au contraire, la perpétuelle métamorphose aura permis la continuité.

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Joan Miro - La métamorphose

Inscrire son action dans la durée, ce n'est pas se mettre en situation d'immuabilité. Au contraire, la fidélité suppose le mouvement. Qui veut échapper aux cycles du temps, doit évoluer à contrecourant de ces cycles, sauf à les accepter et finalement les subir. C'est pour cette raison qu'il est si important de changer régulièrement une équipe qui gagne.