05/03/2015
Un grand succès...
C'est ainsi que François Rebsamen, mais si vous savez, le ministre de la formation professionnelle (et du chôôôômaaaageeee, pour parodier nos députés potaches), a qualifié les deux premiers mois d'existence du compte personnel de formation. Il se basait sur les 500 000 inscriptions recensées sur le portail du CPF. Dédions lui, avec la collaboration de Corneille, ce quatrain :
Nous partimes cinq cent mille, mais malgré nos efforts,
Nous ne furent que soixante cinq à parvenir au port,
Tant, à nous voir chercher avec un tel visage,
Finissaient par en perdre la foi et le courage.
Car les 500 000 ont fait pschiiit comme une bulle qui prend l'air et ce sont bien 65 dossiers financés qui sont recensés à la date anniversaire de la loi réformant la formation.
Alors bien sur, un an c'est court, le travail est immense, le chantier ouvert pour plusieurs années, la rupture colossale, preuve que l'on ne fait pas que rafistoler mais que l'on construit un véritable nouveau dispositif. Bien sur, tout cela est vrai. Mais il est permis de penser que si l'administration avait mis son énergie et ses moyens dans l'objectif de construire un système opérationnel dès le départ qui évoluerait par la suite, plutôt que de vouloir d'emblée penser et construire le système dans sa globalité en envisageant tous les cas de figure avant même qu'ils ne se présentent, ce qui conduit à consacrer un temps considérable à des questions secondaires, on en serait pas là. Mais voilà, comme le scorpion qui pique la tortue au milieu du gué, produire des systèmes abscons sans empathie pour le bénéficiaire c'est finalement dans la nature des administrateurs qui administrent des administrés. Enfin, 65 administrés.
22:00 Publié dans ACTUALITE DE LA FORMATION | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : formation, cpf, compte, personnel, rebsamen, travail, emploi, chômage, réforme, politique
Commentaires
Cette chronique mériterait un "vaut le détour" dans le Michelin ou un "°°°°°" tout vert sur un Formadvisor.
De quoi bien commencer la journée !
Écrit par : Gerland | 06/03/2015
au delà des 65 "bénéficiaires" du CPF en 2 mois il serait intéressant de savoir si ces heureux élus n'ont pu se former que parce que le CPF existait depuis janvier 2015 ou si, bien plus probable, ils ont utilisé le CPF comme ils auraient eu recours au DIF, à la professionnalisation ou à d'autres dispositifs avant cette "extraordinaire" réforme.
Le discours volontariste qui laisse croire à un fort redémarrage en 2016 de la formation est déphasé avec la réalité en entreprise.
A mesure que les commissions se réunissent et que les décrets paraissent on élève des barrières et des obstacles insensés qui auront pour seul et unique effet de dégouter les Français de la formation.
Le parcours du combattant va disparaître....faute de combattants.
Écrit par : cozin | 06/03/2015
@Gerland : merci beaucoup ! bonne journée à vous
@Cozin : pour l'essentiel, les 65 dossiers ce sont des accompagnements VAE. Pour la formation proprement dite, on est donc proche de 0.
Bonne journée également
jpw
Écrit par : jpw | 06/03/2015
Hier on apprenait par la Cour des Comptes que l'Etat a dépensé en pure perte 2 milliards d'euros pour le suivi individualisé des élèves (aucun résultat, aucune évaluation, aucun suivi ou accompagnement).
On a donc un Etat qui a cassé durablement le système de la formation privé en France tout en étant incapable de piloter son propre organisme de formation.
Écrit par : cozin | 06/03/2015
Hugo ou Corneile dans le Cid?
Écrit par : Eric | 07/03/2015
Gloups, rectifié. Merci. Hugo s'occupa un peu du Cid, mais pas en ces termes.
jpw
Écrit par : jpw | 07/03/2015
Mais non, mais non , pas de mauvais esprit Messieurs !
Encore des OF qui râlent contre toute réforme de bon sens.
Tout le monde sait très bien que les plus bas niveau de qualification n'attendaient que le CPF pour pouvoir enfin préparer ce titre de niveau I en 150 h, hors temps de travail en mettant la main à la poche.
Et c'est parce, vous les professionnels de formation, n'avaient pas sû détecter ce besoin latent depuis des décennies que notre ex Ministre du Travail accompagné par ses fidèles compagnons aux ordres (j'ai nommé les partenaires (?) sociaux (??????)) y ont mis bon ordre.
Qui a dit que cette loi sentait le Sapin ?
"C'est à mourir de rire et on s'en donne à coeur joie" (spi)
Écrit par : sylvain | 15/03/2015
Vous avez aussi : "Rien ne pousse sous le Sapin"...
jpw
Écrit par : jpw | 15/03/2015
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