18/12/2014
Cadeau !
A l'approche des fêtes, pas de raison pour ne pas anticiper les cadeaux. Jusqu'à Noël donc, la réforme de la formation professionnelle en questions, et surtout en réponses ! Début ce jour avec les entretiens professionnels.
Quelle est la date d’entrée en vigueur de l’obligation de mettre en place des entretiens professionnels ?
Les textes sont entrés en vigueur le 6 mars 2014 (loi du 5 mars), il faut donc avoir réalisé au moins un entretien en deux ans (soit au 6 mars 2016) pour tous les collaborateurs présents dans l’entreprise le 5 mars 2014. Pour les autres, les deux années se calculent à date anniversaire.
Quel est le contenu obligatoire de l’entretien professionnel ?
La loi donne une définition positive de l’entretien professionnel qui porte sur les évolutions envisageables du salarié en terme de qualification et d’emploi. Elle donne aussi une définition négative en précisant qu’il ne doit pas porter sur l’évaluation du salarié. Aucun texte (décret, circulaire) n’en dira plus. Par contre, il y a souvent des précisions dans les accords de branche conclu pour la mise en œuvre de la loi du 5 mars 2014. A défaut, chaque entreprise devra décider d’un contenu cohérent avec les perspectives d’évolution du salarié (évolution de l’emploi, évolution du salarié, politique de formation, politique de mobilité, utilisation du CPF, etc.).
Pio Ricci - Le cadeau
Qui contrôle que les entretiens professionnels sont bien réalisés ?
L’entreprise doit rendre compte chaque année au comité d’entreprise du nombre de salariés qui ont bénéficié d’un entretien professionnel.
Faut-il consulter le comité d’entreprise avant de mettre en place les entretiens professionnels ?
Oui, c’est un processus qui impacte l’ensemble des salariés.
Faut-il consulter le CHSCT avant de mettre en place les entretiens ?
Non, cet état des lieux prospectifs n'a pas d'impact immédiat sur la santé des salariés.
Que deviennent les entretiens de seconde partie de carrière ?
Ils sont remplacés par les entretiens professionnels. Si l’entreprise a pris, par accord, des engagements particuliers en terme de contenu, elle doit intégrer ces engagements dans les entretiens professionnels au moins pour les salariés de plus de 45 ans.
Toutes les entreprises sont-elles assujetties à l’obligation d’entretiens professionnel ?
Oui, quelle que soit leur secteur d'activité et leur effectif.
Si un salarié est absent pour maladie ou congé parental pour une longue durée, comment faire son entretien professionnel ?
L’entretien n’est pas obligatoire pendant une absence longue tous les deux ans mais au retour de la personne. L’entreprise a donc rempli son obligation si elle réalise l’entretien dès la fin de l’absence.
L’inspecteur du travail peut-il vérifier que l’entreprise réalise les entretiens professionnels ?
Oui. C’est une obligation légale et en tant que telle elle peut faire l’objet d’un rappel de la part de l’inspection du travail.
Est-il obligatoire de consigner le contenu de l’entretien professionnel par écrit ?
Non, légalement tracer que l’entretien a été réalisé suffit. On peut donc s’en tenir aux conclusions sans être tenu de formaliser tout le contenu. Il faut toutefois vérifier si l’accord de branche n’impose pas formalisation de certains points.
L’entreprise doit-elle remettre copie de l’entretien professionnel au salarié ?
Oui. Et elle doit conserver trace de l’entretien. Si le support est dématérialisé, le fait que le salarié y ait accès et puisse l’imprimer est suffisant.
00:21 Publié dans ACTUALITE DE LA FORMATION, DROIT DE LA FORMATION | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : réforme, faq, formation, questions, réponses, cadeau, noël
Commentaires
Est-il obligatoire de consigner le contenu de l’entretien professionnel par écrit ?
Non, légalement tracer que l’entretien a été réalisé suffit. On peut donc s’en tenir aux conclusions sans être tenu de formaliser tout le contenu....
Je ne suis pas vraiment d'accord :
Dans la loi du 5 mars il est écrit : "« Cet entretien professionnel, qui donne lieu à la rédaction d’un document dont une copie est remise au salarié"
On peut penser que si un document est rédigé c'est certainement le contenu complet de l'entretien qui devrait être consigné. Il sera d'autant plus intéressant qu'il soit le plus complet possible qu'il permettra au salarié de garder une trace des échanges, au manager de retrouver ce qui s'était dit lors du précédent entretien et ensuite de remettre à l'OPCA après 6 ans dans l'état des lieux complet tout le dossier du parcours professionnel du salarié durant les 6 années.
Je pense que plus il y a aura de documents et de preuves écrites du parcours moins l'entreprise n’encourra de pénalités à payer.
Sinon un problème peut se poser dans certains cas si un salarié refuse de réaliser son entretien professionnel.
Ne peut-on conseiller à l'employeur de faire signer une "décharge" à son salarié en expliquant que malgré le caractère obligatoire le salarié renonce (pour telle ou telle raison) à bénéficier de son entretien ?
Écrit par : cozin | 18/12/2014
Si l'on formalise les conclusions uniquement, cela permet d'avoir plus de liberté d'échange que si l'on se dirige vers un verbatim. On est quand même dans la prospective...Et ce qui importe ce sont les décisions qui peuvent découler de l'entretien. A trop formaliser, on ne fait plus que du formel.
Pour la décharge, réaliser l'entretien est une obligation pour l'employeur qui ne peut s'en tenir à une proposition (faire les entretiens pour qui le souhaite). Et si l'entretien est fait sur le temps de travail, ce qui est la règle, le salarié ne peut le refuser. C'est donc à l'entreprise d'imposer et non de proposer ou de faire signer des décharges.
cordialement
jpw
Écrit par : jpw | 18/12/2014
@COZIN
Il n'est guère envisageable que les OPCA soient destinataires de "tout le dossier du parcours professionnel du salarié durant les 6 années", ne serait-ce que pour une simple question de volumétrie...
Écrit par : Gerland | 19/12/2014
un petit bémol sur l'entretien pro au retour d'un congé long
Vous dites :
" L’entretien n’est pas obligatoire pendant une absence longue tous les deux ans mais au retour de la personne. L’entreprise a donc rempli son obligation si elle réalise l’entretien dès la fin de l’absence"
Pour notre part (nous venons de sortir en librairie un petit guide id-Reflex "les nouveaux entretiens professionnels" Editions Arnaud Franel) nous pensons que
- sauf congé très long de plusieurs années ou évidement l'employeur doit réaliser le seul entretien de retour de congé (devenant entretien professionnel), dans le cas d'un congé de 3 ou 6 mois par exemple les deux entretiens (classique tous les 2 ans et exceptionnel au retour d'un congé long) peuvent (et devraient) se compléter.
Par exemple
En janvier 2015 une salariée bénéficie de son premier entretien pro
En juin 2015 cette salarié bénéficie d'une congé maternité (4 mois jusqu'à octobre 2015)
A son retour de congé maternité elle bénéficie d'un nouvel entretien professionnel (dans le mois suivant son retour serait le plus raisonnable).
Cet entretien n'empêche pas de tenir l'entretien classique bisannuel avant 2017 je pense.
Pour la simplicité de la gestion des entretiens -dont vous avez raison de souligner qu'ils doivent se tenir à intervalle régulier ( surtout pas rassemblés sur une année pour rattraper d'éventuels entretiens manquant) il est plus logique de dire que tous les salariés bénéficient au moins d'un entretien tous les 2 ans et que ceux qui rentrent de congés longs en auront un troisième (ou plus) en fonction des congés dont ils auraient bénéficié.
Écrit par : cozin | 19/12/2014
Le problème est que l'entretien professionnel en retour de congés est incohérent : au retour d'un congé on traite davantage des conditions de reprise d'activité que des perspectives à deux ans !
Écrit par : jpw | 19/12/2014
@JPW
je pense au contraire que l'entretien professionnel au retour d'un congé long est très adapté. Le salarié est resté éloigné durant des mois de son entreprise, il a pu manquer beaucoup d'étapes et de changements et pour mieux préparer sa ré-intégration, évoquer son parcours, les changements intervenus en son absence ou les nouveaux besoins de l'organisation me semble très pertinent (surtout si le salarié est un manager ou un cadre ayant des responsabilités).
Écrit par : cozin | 19/12/2014
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