08/12/2014
La VAE dopée ?
Au pays d'Astérix et du Tour de France, ce n'est pas un peu de dopage qui va effrayer les foules. Bien au contraire serait-on tenté de dire, car l'enthousiasme de la foule est, comme on le sait, stimulant. Chacun se réjouira donc de cette nouvelle tentative de dopage de la VAE que nous offrent la loi du 5 mars 2014 et le décret du 12 novembre 2014. Voilà au moins un dispositif qui pourra fonctionner dès le 5 janvier 2015 et que l'on peut considérer comme complet.
Candidat à la VAE se préparant à affronter le jury
Dès le début de l'année en effet, l'intégralité des heures disponibles au titre du CPF (le solde des heures de DIF) pourra être utilisée pour un accompagnement VAE. Petite contrainte : l'accompagnement débute avec l'inscription et pas en amont. Pour choisir parmi les 8 000 titres du RNCP, puisque l'accompagnement concerne toute action de VAE sans que la certification recherchée n'ait à figurer sur les listes qui ne concernent que les formations, il faudra donc passer par un travail personnel, un bilan de compétences ou tester le nouveau conseil en évolution professionnelle. Ensuite donc, il sera possible de bénéficier d'un accompagnement par tout organisme (et pas seulement par le certificateur) capable d'apporter une aide à l'analyse de ses expériences, à la traduction en compétences, à la rédaction du dossier et au passage devant le jury. Avec éventuellement des modules de formation à la clé. Et n'oublions pas que pour cette action, la réalisation sur le temps de travail est de droit pour qui le souhaite. De quoi réaliser une ouverture en fanfare pour le CPF. Allez, encore quelques épinards !
23:10 Publié dans ACTUALITE DE LA FORMATION | Lien permanent | Commentaires (8)
Commentaires
la VAE plafonne à 20 ou 30 000 VAE par an depuis plus de 10 ans. Le parcours VAE est un autre parcours du combattant et l'éducation nationale ne fait rien pour pousser ce mode de validation qui met en cause son monopole de dispense des diplômes.
C'est un peu comme la réforme du 5 mars 2014, on a mis la charrue avant les boeufs. C'est l'éducation nationale qu'il fallait restaurer en amont avant de demander une nouvelle fois à la formation de se réformer.
L'Etat demande aux autres ce qu'il est incapable de faire avec ses propres institutions.
Écrit par : cozin | 09/12/2014
Bonjour,
Deux remarques sur votre article qui fait très justement le lien entre CPF et VAE...
Vous semblez regretter ("Petite contrainte") que l'accompagnement ne débute qu'après l'inscription. Or, il faudrait vérifier, mais toute la partie amont, l'étude de recevabilité et le positionnement sur un niveau de certification, est réalisée gratuitement par les certificateurs (obligation de service public). Quant à "l'amont de l'amont", c'est à dire l'orientation, tout dépendra effectivement de la manière dont le CEP se mettra en place et dont les salarié-e-s s'en saisiront (ou pas).
Par contre, il me semble que vous omettez un élément important dans l'articulation de ces deux dispositifs. La VAE est l'un des quelques moyens qui permettrait de résoudre la quadrature du cercle du CPF : faire du qualifiant en maximum 150h. Cela pourrait être un puissant levier pour la VAE, qui permettrait, par le biais de validations partielles, de "concentrer" la formation sur les modules restant à obtenir. Verra-t-on alors se développer des VAE pré-CPF, utilisées comme des dispositifs de positionnement ?
cordialement, et merci pour vos infos
0,9%
PS : quelques remarques aussi sur le commentaire de Didier Cozin... Les discours sur le "soit-disant" échec de la VAE sont à mon avis biaisé. D'une part, pour les salarié-e-s, parce que le diplôme est de moins en moins reconnu par les employeurs. Pourquoi s'embêter à se lancer dans une VAE pour obtenir un BTS si on continue à être payé au niveau d'un BEP ? (cf. les mirifiques opérations de VAE collective où les heureux bénéficiaires ne tirent aucun profit de leur nouveau diplôme)
D'autre part, et c'est l'essentiel, pour obtenir une VAE, il faut avoir une expérience à valider... Et on ne pourra pas obliger les gens à avoir des compétences qu'ils n'ont pas. CQFD. Le soit-disant "échec de la VAE" serait-il le signe que les actifs stagnent sur des postes sous-qualifiés, en-deçà ou juste au niveau de leur qualification initiale ? C'est triste, mais c'est un autre débat.
Quant à "lever les freins" qui viendraient de la réticence des certificateurs, pourquoi pas ? Mais en gardant le même niveau d'exigence quel que soit le mode de validation et d'accès au diplôme. A moins de vouloir faire des "diplômes VAE", sous-diplômes réservés aux bas niveaux de qualification et aux chômeurs de longue durée...
Écrit par : 0,9% canal historik | 09/12/2014
Bonjour,
Tout le monde sait que la potion magique n'existe pas et que les épinards ne sont pas spécialement riches en fer...
Écrit par : bcallens | 09/12/2014
Tout le monde sauf LAnce Armstrong......et quelques autres
jpw
Écrit par : jpwj | 09/12/2014
Bonjour,
Les actions d'accompagnement à une VAE sont effectivement opposables à l'employeur dans le cadre du CPF. Mais ce n'est pas le cas pour les modules de formation restant à acquérir, suite à une VAE partielle (à moins que je me trompe: pouvez vous me le confirmer ?).
Car les "échecs" de la VAE sont aussi bien souvent des VAE "réussies" mais partiellement, et toute la difficulté est ensuite pour le candidat de valider les modules complémentaires...
Écrit par : ValérieC | 10/12/2014
Vous écrivez "il sera possible de bénéficier d'un accompagnement par tout organisme (et pas seulement par le certificateur)".
Affirmez-vous que tout organisme de formation pourra réaliser cet accompagnement VAE sans devoir demander une habilitation à l'organisme certificateur ?
Si oui, pouvez-vous me préciser les textes qui vous ont permis cette interprétation ?
Écrit par : StéphaneM | 17/12/2014
Bonjour,
Il ne s'agit ni de textes ni d'interprétation : simplement des conditions d'accès à la VAE. Dès lors qu'il s'agit d'une démarche individuelle, le candidat peut se faire accompagner par tout organisme qui va s'inscrire dans l'accompagnement VAE (lequel ne fixe comme condition que d'être OF). Ni le Ministère de l'Education nationale ni le Ministère du travail (par exemple) n'imposent de conditions pour un accompagnement VAE. Pour un certificateur qui n'est pas un Ministère (CCI, organisme privé...) à partir du moment où l'inscription est acceptée, le candidat rempli les conditions pour bénéficier d'un accompagnement. Rien ne l'oblige à choisir celui du certificateur et on voit mal au nom de quoi sur cette démarche personnelle, un accompagnement devrait être monopolistique.
La situation est différente en matière de formation puisque il faut que le certificateur accepte l'inscription aux épreuves de validation des candidats formés. Ce n'est pas le cas pour la VAE dès lors que l'inscription est acquise.
Cordialement
jpw
Écrit par : jpw | 17/12/2014
Très bien, mais qu'en est-il du financement de l'accompagnement ?
Actuellement dans ma région, seuls des organismes habilités peuvent faire financer leurs prestations d'accompagnement VAE.
J'ai lu que les Régions allaient organiser la VAE sur leurs territoires pour les Demandeurs d'emploi. D'autre part la réforme institue un système d'habilitation pour les OF qui souhaitent travailler avec les Régions.
Je suppose donc que, même si je peux librement proposer des prestations d'accompagnement VAE, les services valideurs qui effectuent actuellement l'accompagnement et bénéficient pour cela du financement du Fongecif resteront prioritaires, notamment pour la Région.
Par contre pour les salariés, la Région n'intervient pas...donc a priori ce marché sera plus ouvert à la concurrence...
Pouvez-vous m'éclairer ?
Cdt,
Stephane
Écrit par : StéphaneM | 17/12/2014
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