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04/03/2014

Lignes frontières

Tout changement de système soulève des questions conjoncturelles liées à la transition et à la bascule d'un dispositif vers un autre. Sans qu'il soit toujours possible de garantir une fluidité entre l'avant et l'après et sans pouvoir éviter de générer des effets de perte ou d'aubaine selon les cas. Il en ira sans doute de même pour la transition du DIF vers le Compte personnel de formation dont les conditions varieront fortement suivant la situation des personnes au cours de l'année 2014. La loi prévoit en effet que les heures de DIF  acquises au 31 décembre 2014 seront utilisables dans le cadre du CPF. Ce qui élimine de ce transfert deux catégories de salariés : ceux qui ont changé d'entreprise au cours de l'année 2014 et ont perdu leur crédit antérieur, le DIF n'étant pas transférable, et ceux qui ont perdu leur emploi avant le 31 décembre, puisqu'ils perdent le compteur DIF transformé en budget de portabilité. 

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Par contre, celui qui change d'entreprise ou perd son emploi au début de l'année 2015 aura pu faire constater son crédit DIF au 31 décembre et en conservera le bénéfice. La situation sera d'autant plus différente du salarié sorti de l'entreprise avant le 31 décembre qu'à compter du 1er janvier 2015, le DIF disparaissant la portabilité du DIF fait de même et les droits ouverts à un crédit potentiel financé par l'OPCA disparaissent également. Sauf à continuer à faire vivre pendant quelques temps, un droit qui n'existe plus. Peut être le décret à venir sur les modalités d'utilisation du crédit DIF dans le cadre du CPF pourrait-il prévoir que pour les salariés bénéficiaires d'une portabilité constatée au 31 décembre, le budget disponible est reconverti en heures de CPF. La complexité générée par une telle mesure serait moindre que l'inéquité générée par l'application stricte des règles actuelles. 

Commentaires

Ceci n'est qu'un point parmi la centaine de points à éclaircir pour l'avenir et dont nous doutons que les 9 décrets d'application attendus résolvent tous les problèmes/
La Loi telle qu'elle est rédigée implique à notre sens que l'organisme gestionnaire du CPF (pourquoi diable avoir choisi Caisse des dépôts ?) tienne 2 compteurs à partir du 1 janvier 2015

Le compteur CPF comme la Loi le demande pour 20 à 22 millions de titulaires du CPF (et 30 millions à terme avec tous les actifs)

Le Compteur DIF transféré sur le CPF puisque celui-ci est complètement différent du compteur CPF :

- il ne produit aucun droits nouveaux en 2015
- il a une date limite de "consommation" ; le 31 décembre 2020
- il peut être utilisé dans les mêmes conditions que le CPF mais sans que ces heures se mêlent avec les heures de CPF (la Loi précise bien que les heures de DIF ne se confondent pas avec les heures de CPF acquises à hauteur de 24 h par an et avec un plafond spécifique).

Selon nous cela implique que le milliard d'heures de DIF sera consommé (peut-être pas la totalité) sur les 6 années qui viennent.

Ces heures ne seront pas financées sur le CPF (ou alors le CPF ne disposerait d'aucune capacité de déploiement) mais sur les fonds propres des entreprises (ce ne seront pas les OPCA qui paieront à partir de 2015 pour les heures de DIF)

La chance des entreprises c'est que le DIF (en voie de disparition) sera fortement demandé et qu'elles n'auront d'autres choix que de former leurs salariés via ce dispositif (ça tombe bien elles devront obligatoirement former chaque salarié au moins 1 fois tous les 6 ans sous peine de pénalité de 100 heures de CPF).

Écrit par : cozin | 05/03/2014

Est-ce que les demandes de DIF augmenteront en 2014 ? Je n'en suis pas sûre. La même crainte avait surgi lorsque les compteurs avaient commencé à arriver à 120h. Sans fondement. Les entreprises n'ont vu aucune différence dans le nombre de demandes. Ce dont nous nous sommes aperçus depuis la création du DIF, c'est que la non utilisation de celui-ci est due en partie à une "culture" difficile à faire évoluer au niveau individuel pour que chacun d'entre nous se responsabilise face à son parcours de formation. C'est pourquoi, à mon avis, le conseil en évolution professionnelle aura un grand rôle à jouer si l'on ne veut pas que le CPF connaisse le même désintérêt que le DIF.

Là où je vous rejoins par contre, c'est à propos de la Caisse des dépôts. Depuis le premier projet de loi, je pense à eux avec beaucoup de compassion. Quand je vois la difficulté qu'avaient déjà certaines entreprises à paramétrer leur système informatique afin que les compteurs DIF soient incrémentés de façon correcte (en prenant en compte toutes les situations exceptionnelles que l'on peut rencontrer), alors même que ces entreprises ne comptaient "que" quelques centaines ou quelques milliers de salariés, je me demande bien comment vont s'y prendre les développeurs informatiques de la Caisse des dépôts. Comment vont-ils récupérer les compteurs DIF actuels des quelques millions d'actifs ? Comment vont-ils récupérer les informations concernant les changements de situations individuelles chaque année ? Entreprises, attendez-vous à devoir envoyer ces informations individuelles, car la Caisse des dépôts ne va pas les inventer. Et chers développeurs informatiques de la Caisse des dépôts, sachez que moi aussi, je me demande pourquoi est-ce vous qui avez tiré ce mauvais numéro. Mais étant donné la complexité de la tâche, personne ne viendra vous la réclamer. Je suis donc de tout coeur avec vous ! (mais pour rien au monde, je ne voudrais être à votre place. :-) ) Bon courage !

Écrit par : Alexandra | 05/03/2014

Bonjour Alexandra,

Ne plaignez pas trop la CDC : ils étaient volontaires et contents de l'être. La récupération des informations c'est de la gestion de système automatisé à partir des DAS puis des DNS (déclarations de salaires). Quant aux cas exceptionnels, compte tenu des délais il est prévu de traiter la masse et de voir ensuite pour le reste.

Par contre, je ne pense pas que ce soit le CEP la condition du succès du CPF mais plutôt le fait que les entreprises s'approprient le dispositif (elles y ont davantage intérêt que sur le DIF puisqu'elles ont accès à une ressource mutualiste) et en fassent la promotion auprès des salariés. Au moins pour le démarrage.

Bien à vous

jpw

Écrit par : jpw | 05/03/2014

@cozin : il n'y aura pas deux compteurs. Les soldes d'heures de DIF ne sont pas repris par la CDC. Il s'agira pour les salariés qui souhaitent utiliser ce solde de faire valoir leurs droits auprès de l'OPCA par tout moyen : attestation de l'employeur, contrat de travail, bulletins de salaire, etc. C'est beaucoup plus simple que de récupérer 18 millions de compteurs alors qu'il n'y aura que quelques centaines de milliers d'utilisateurs.

Et à partir du 1er janvier 2015 il n'y a plus d'heures de DIF. Tous les soldes sont utilisables sur le CPF et avec les ressources du CPF, soit à peu près 650 millions d'euros uniquement pour les coûts pédagogiques. Ce qui laisse penser qu'avant qu'on ait atteint les limites du système, il se passera quelques années, surtout que je ne compte pas les abonnements. Et ce sont bien les OPCA qui paieront au titre du CPF les soldes d'heures de DIF.

Cordialement

jpw

Écrit par : jpw | 05/03/2014

bonjour,
Dire que le DIF s'arrête le 1/1/2015 à 0h signifie :
- que la dernière demande DIF a été déposée le 31/12/2014 à 23h59
Si oui, comment fournir un solde compteur au salarié au 1/1/2015
- que la dernière formation DIF a été terminée avant le 31/12/2014 à 23h59
si oui, la date de formation devient un motif de refus en 2014 (ducoup le S1 2015 sera calme...)

Quid des formations reportées...on les considère comme consommées au 1/1/2015!

A propos du commentaire sur l'augmentation de la demande en 2014, une médiatisation du nouveau dispositif incitera les salariés friands de formations hors liste RNCP and co à anticiper leur demande
cdlt
jmm

Écrit par : jmm | 02/05/2014

Les commentaires sont fermés.