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13/03/2012

De l'engagement

La CGT a officiellement exprimé sa position pour la prochaine élection présidentielle en indiquant pour qui elle ne voterait pas. Le même jour, Laurence Parisot dans une interview aux Echos, annonçait tout aussi clairement, même s'il ne s'agit pas d'un communiqué du MEDEF, pour qui elle ne voterait pas. Si les positionnements politiques ne surprennent guère, leur expression a suscité force commentaire. Les vieilles rengaines sur la politisation des syndicats sont rebrandies. Les représentants de la démocratie sociale doivent-ils prendre position lorsqu'il s'agit de démocratie politique ? en droit, s'il est interdit à un syndicat de poursuivre des objectifs politiques, l'intervention politique est reconnue comme un moyen de défendre les intérêts des adhérents. L'engagement n'est donc pas une fin mais peut être un moyen.

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Ai Weiwei

D'ailleurs, tout le monde devrait se réjouir que chacun souhaite et puisse s'engager. La démocratie se porte mieux lorsque les citoyens s'engagent que lorsqu'ils négligent de le faire. Et l'engagement d'un seul peut parfois faire des émules à l'exemple d'Ai Weiwei.

Non l'engagement n'est pas un problème, sauf si l'on considère qu'il est impossible d'avoir des relations, de travailler efficacement, voire de cotoyer ceux qui ont d'autres engagements que les notres. Cette vision ostracisée de la société où l'on ne pratiquerait que l'entre soi endogamique est une véritable plaie. Je me souviens qu'un des premiers à me faire confiance lorsque j'ai débuté mon activité, était un représentant patronal à la réputation sulfureuse, autrement dit il fleurait l'extrême-droite. En réalité, il baignait dans des cultures de droite très diversifiées dont il faisait une anarchiste synthèse personnelle tout en aimant l'ordre et le cérémonial. Mais cela il m'a fallu du temps pour le découvrir. La vérité d'un individu n'est quasiment jamais dans son apparence.

L'engagement devrait être un acte aussi normal et banal que le fait de cotoyer avec plaisir ceux qui pensent autrement que nous. Manifestement nous n'en sommes pas là et ici j'adresse un salut personnel à Marc Ferracci qui refusa la semaine dernière un débat avec moi parce que j'avais osé écrire tout le mal que je pensai du rapport sur la formation professionnelle qu'il a coproduit pour l'Institut Montaigne (voir ici). Et au plaisir d'une prochaine rencontre, avec un peu d'engagement !

Commentaires

Bonjour,

Puisque je me vois ainsi interpellé, peut-être n'est-il pas inutile de préciser que ce n'est pas à un débat que nous étions conviés, mais à une session de formation pour les journalistes de l'AJIS. Sans doute cela vous a-t-il échappé, mais rien de grave.

Dans la mesure où nos idées sur le thème retenu (la formation des chômeurs) ne semblaient pas véritablement convergentes il m'a semblé difficile de concevoir un support pédagogique commun et cohérent. Préoccupation certainement dérisoire, mais mon métier d'enseignant m'impose de réfléchir à ce genre de contraintes...

Sans cela, je serais heureux de débattre avec vous, comme je le fais avec tous ceux qui abordent cet exercice avec bonne foi et rigueur. J'irais même jusqu'à dire que j'envisage cela avec une certaine gourmandise.

A bientôt sans doute.

Marc Ferracci

PS: S'agissant du rapport de l'IM, les réponses à vos critiques ont déjà été apportées. Je ne doute pas que dans votre souci de favoriser le débat vous leur donnerez sur ce blog une publicité équivalente à votre charge initiale

http://leclub.aef.info/idees/les-articles/313-rapport-de-l-institut-montaigne-sur-la-formation-les-auteurs-repondent-aux-critiques-de-jean-marie-luttringer-et-jean-pierre-willems.html

Écrit par : Marc Ferracci | 27/03/2012

Bonjour,

Merci de confirmer ainsi votre refus de la confrontation : je note que votre gourmandise ne va pas jusqu'à la dégustation. Le plaisir est sans doute dans l'attente.

Je note également qu'en qualité d'enseignant qui a réfléchi à la question vous considérez que la présentation de points de vue éventuellement divergents, et tout aussi éventuellement complémentaires, n'est pas de bonne pédagogie.

Enfin vous savez sans doute qu'en droit au moins la bonne foi est présumée ce qui me permet de ne douter ni de la sincérité de vos propos ni de celle de votre démarche.

Au plaisir.

jpw

Écrit par : jpw | 27/03/2012

Le problème est que sur cette question la balle est dans votre camp, pas dans le mien. Je vous propose donc de répondre point par point à notre texte, comme nous avons pris le temps de le faire pour le vôtre.
Mais peut-être jugez vous que vos fines allusions ont valeur d'arguments et vous dispensent de cela.


MF

Écrit par : Marc Ferracci | 27/03/2012

Bonjour,

Nous n'avons pas souhaité avec Jean-Marie Luttringer faire une réponse de la réponse. Nos contributions respectives sont publiés, chacun jugera de l'intérêt et de la qualité des arguments.

Juste une chose : vous faites de nous des défenseurs de l'obligation légale, tous nos écrits vont dans le sens d'une mutation de cette obligation en cotisation conventionnelle. Il est donc un peu paradoxal de nous réduire à des défenseurs intéressés du système.

Pour le reste, et c'était mon propos initial, j'aurai plaisir à échanger les arguments si vous ne refusez pas les occasions de se rencontrer.

Cordialement

jpw

Écrit par : jpw | 27/03/2012

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