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25/11/2008

Plaisir au travail

Suicides au travail, mal-être, stress, souffrance…telle semble être l’actualité du travail. Au début du 21ème siècle, le travail-aliénation aurait donc pris le pas sur le travail libérateur et émancipateur. Ne doutons pas que le sinistre « Arbeit macht frei » des camps de concentration n’ait durablement rendue tabou l’idée de faire du travail une source de liberté ou de plaisir et non de contrainte ou de souffrance.

Dans l’entreprise elle-même le travail est peu souvent présenté de manière positive : renvoyé à des objectifs, à des processus, à des résultats, à des livrables, ….le travail n’est guère mis en valeur.

Prenons les entretiens d’évaluation : atteinte d’objectifs, projets de l’entreprise, projets du salarié (satané obligation de se projeter qui contribue à déposséder le salarié du présent) mesure de la compétence,… quantification et objectivation règnent en maîtresses sévères.

Le_bonheur_de_vivre_1905-06.jpg
Matisse - Le bonheur de vivre - 1905-1906

Quelle entreprise osera introduire le confort et le plaisir dans la discussion : confort au travail plutôt que sécurité au travail, confort dans les fonctions plutôt que capacité à maîtriser le poste, plaisirs à rechercher plutôt que projets à envisager, plaisir du résultat obtenu plutôt que sur-performance ou sous-performance, plaisir au travail plutôt qu’implication. Propos de doux rêveur ? c’est que l’époque doit s’y prêter !

Commentaires

Pour avoir travaillé sur le sujet lors d'un "mémoire de recherche appliquée"..., je suis interpellé par l'article.

Je me rappelle d'un extrait de film : c'est dans "Le cercle des poètes disparus", dans lequel Robin Williams, se met debout sur une table (ou un élève), et explique que le point de vue qu'il a de la classe devient totalement différent du fait de la prise de hauteur qu'il a pu prendre.

C'est pareil avec le plaisir au travail. Il s'agit de faire ouvrir les yeux à un autre angle de perception. En tant qu'acteur, je veux y arriver. Cela me paraît tellement important de "défigurer" la vision sombre du travail.

Et pour y arriver, je pense qu'il faut prendre en considération que le même individu est à la fois un salarié mais aussi une personne.
Le plaisir est pour moi la perception que l'on a de soi même au travail. Et je suis avant tout une personne avant un salarié.

Donc, dans mon esprit de jeune et insouciant rêveur, je suis convaincu que le plaisir est une affaire de personne; le salarié étant lui concerné/guidé par la reconnaissance.

J'espère revenir un jour sur ton blog, pour dire que j'y suis arrivé : il va falloir attendre encore un peu... le parcours est encore long! et le plaisir à prendre aussi.

Écrit par : SYPOWSKI Rémi | 25/11/2008

Rémi,
Il fallait donc parler de plaisir pour avoir de tes nouvelles. En la matière tu as un coup de retard pour avoir manqué la soirée au Barrio Latino. Tu n’auras donc pas l’occasion de me chambrer sur ma manière de danser la salsa, mais magali a les photos. Voilà ce que c’est que de s’exiler dans l’Est…J’espère que les turbulences économiques n’affecteront pas ton enthousiasme, mais j’ai peu de craintes. Et pour en terminer, provisoirement, avec le plaisir, votre promo a été l’illustration que c’est le vecteur essentiel pour obtenir les meilleurs résultats, tant individuellement que collectivement. Amicalement. Jean-Pierre

Écrit par : jpw | 25/11/2008

Je me demandais comment j'allais pouvoir accrocher mes réflexions du jour à la chronique du jour.
Le langage, les mots de l'entreprise ne sont pas de très jolis mots, en tout cas ils sont rarement utilisés en poésie. Ils n'évoquent pas d'images riches qui nous permettraient d'être transporté ailleurs: organisation, stratégie, management, DAF, gestion, service, production.... évaluation....
De ces mots, chacun a une représentation et décidera ou non de l'utiliser, de se l'approprier.
Certain de ces mots sont tabous dans des entreprises et associations. Le mot évaluation est particulièrement chargé, rejeté, décrié.
Voici les mots qui aujourd'hui ont fait l'objet de fortes oppositions dans un référentiel d'emploi de conseiller formation que je réalise au sein d'une structure du secteur non marchand attachée à des valeurs de coopération: Evaluer, promouvoir, client.
Ces mots me paraissaient commodes mais ils étaient trop réducteurs et pour certains ne correspondaient en rien avec ce qu'ils faisaient: "il ne s'agit pas de moi, il ne peut s'agir de mon travail. Ce que je fais est vraiment différent de ça."
J'ai eu du plaisir aujourd'hui à travailler avec des gens qui s'interrogent sur le sens des mots posés sur leur travail et qui je le sais prennent du plaisir à faire le travail. Le tableau du jour clos ma journée qui avait commencé par l'évocation d'une image tout aussi plaisante: plusieurs actrices ont posé nues l'une contre l'autre pour l'affiche d'un film à venir. Il ne s'agit pas d'un film pornographique: Actrice, c'est un métier dans lequel le plaisir est reconnu.

Écrit par : Créature | 25/11/2008

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