12/01/2009
Ondine à l'auberge
Dans l’Amour fou, André Breton rapporte qu’il entendit « Ici l’Ondine » dans une auberge où un plongeur disait à la serveuse : « Ici l’on dîne ». Cette poésie du quotidien doit être vivement conseillée au Secrétaire d’Etat à l’emploi qui nous assurait jeudi 8 janvier que l’offre de formation ne peut être une auberge espagnole sans traçabilité, sans évaluation et sans un minimum de clarté. Selon Laurent Wauquiez, en effet : "Aujourd'hui, quand vous vous engagez dans une formation, il n'y a rien de prévu pour dire quels sont les objectifs à atteindre."
Ayant du mal à distinguer le repas dans une telle auberge, la probabilité qu’il y voit l’ondine est quasi nulle.
La suspicion illégitime (voir chronique du 9 octobre 2008) à l’encontre des organismes de formation persiste. Mais la solution va manifestement être trouvée : elle réside dans un portail internet sur lequel tous les organismes de formation seraient référencés avec leur fiche d’identité selon la proposition du groupe de travail sur l'offre de formation présidé par Charlotte Duda, par ailleurs également présidente de l'ANDRH. Big brother ? non, transparence ! et attendons nous à ce que ces drôles d’auberges que sont les organismes de formation fassent l’objet d’avis des clients, pardon des stagiaires : « Organisme à éviter, ils m’ont mal évalué », « organisme nul, ils ont remis en cause tout ce que je savais », « organisme épatant, ce sont les premiers à reconnaître ma vraie valeur », etc. Et la suspicion du Secrétaire d’Etat devrait persister : les renseignements fournis par l’organisme sont-ils sincères ? les stagiaires élogieux ne sont-ils pas des formateurs masqués ? les moyens annoncés sont-ils bien réels ? et pour faire simple : la fiche de renseignements garantit-elle que l’organisme existe bien ? il faudra sans doute qu'un nouveau groupe de travail lui suggère de créer une police du portail pour contrôler tout cela.
A ne voir que fraude a priori non seulement on ne pose pas la seule question qui vaille, c’est-à-dire qui sont les acheteurs et pourquoi ne sont-ils pas vigilants si la qualité de l’offre est si discutable, mais en plus on exclut tout système de confiance et surtout….on se prive de l’ondine !
00:05 Publié dans ACTUALITE DE LA FORMATION | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : formation, wauquiez, offre de formation, ondine, organismes de formation, stagiaire, andrh
06/10/2008
Stagiaires à l'essai
La loi de modernisation du marché du travail du 25 juin 2008 fait produire des effets à la période de stage réalisée en entreprise en cas d'embauche ultérieure : "En cas d’embauche dans l’entreprise à l’issue du stage intégré à un cursus pédagogique réalisé lors de la dernière année d’études, la durée de ce stage est déduite de la période d’essai sans que cela ait pour effet de réduire cette dernière de plus de la moitié, sauf accord collectif prévoyant des stipulations plus favorables "(art L1221-24 du C. trav).
Cette disposition pose deux questions : doit-on appliquer cette disposition indépendamment de l'emploi sur lequel est embauché le stagiaire et pendant quel délai cette règle s'applique-t-elle ?
Pour la première question, le texte ne prévoit pas, comme pour l'embauche après un CDD ou un contrat d'intérim, une prise en compte uniquement en fonction de l'emploi occupé. Ce qui est logique car un stagiaire n'occupe pas un emploi, il ne peut donc pas y avoir analogie avec les CDD ou l'intérim. On considère ici que la connaissance de la personnalité du stagiaire permet de raccourcir la période d'essai de moitié. Après un stage de six mois, la période d'essai ne peut être que de deux mois en cas d'embauche sur statut cadre et de quatre mois en cas de renouvellement (au lieu de 4 ou 8 mois).
00:05 Publié dans DROIT DU TRAVAIL | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : stage, stagiaire, période d'essai, contrat de travail, droit du travail