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21/03/2013

Un train de sénateur

Audition mercredi par le rapporteur de la loi de sécurisation de l'emploi au Sénat, sur son volet formation. Je plaide pour une retranscription complète de l'ANI, actant le principe de codécision, définissant les premières priorités du compte et  officialisant sa substitution au DIF. Le rapporteur, qui connaît bien la formation professionnelle,  écoute, entend, paraît manifester quelque intérêt, mais au final, on sent bien l'hésitation et la tentation bien plus grande de considérer que la traduction minimale et sans portée opérationnelle sera la bienvenue. Certes, il paraît possible de donner une première traduction, mais des travaux sont lancés par ailleurs, le sujet est complexe, il n'y a pas de pression de la part des partenaires sociaux sur le volet formation de l'accord, d'autres dimensions du texte vont mobiliser beaucoup d'énergie, le Ministre de la Formation n'est plus là et personne ne porte véritablement ce projet de Compte personnel sur lequel il y a autant d'idées que d'interlocuteurs, bref, il n'y a que des coups à prendre et il est sans doute, en toute sagesse sénatoriale, urgent d'attendre.

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Pourtant, il y avait un beau wagon qui aurait pu être inclus dans le train des dispositions que la loi de sécurisation va tenter de mettre en oeuvre sans délai. Mais il y a de fortes chances pour qu'il reste sur cale. Le renvoi à la loi future sur la réforme de la formation nous porte en effet assez loin. La Conférence sociale de Juillet, puis une négociation interprofessionnelle, puis un projet de loi, puis un processus parlementaire, il y a fort à parier qu'aucun texte positif ne sera adopté avant au moins un an. Et si ensuite on rajoute les délais d'opérationnalisation, cela nous renvoie au mieux au 1er janvier 2016. Peut-être après tout est-ce un rythme politique : tous les maires savent que les travaux doivent être terminés quelques mois avant les élections suivantes pour être actés au bilan. Mais j'avais cru comprendre qu'il y avait urgence et que la formation était une priorité. Avec le non-remplacement de Repentin et l'attentisme qui semble s'instaurer, j'avais manifestement mal compris.

21/01/2013

Et ça netour !

C'est reparti. Non pas comme en quarante, n'exagérons rien ,mais comme depuis 40 ans. Comme depuis qu'il existe un marché de la formation, libre dans son accès et contrôlé dans son exercice, et que le vieux fantasme d'un service public de la formation ne s'est pas dissipé. Et que tous les gouvernements, quelle que soit leur couleur politique, ont relayé un message dont la vacuité le dispute à l'imbécillité, n'ayons pas peur des mots. Si l'on résume : "Il y a trop d'organismes de formation ! imaginez, 50 000". Oui et alors ? cela nuirait, paraît-il à la qualité. Mais est-ce que le fait qu'il y ait 50 000 bistrots en France dont un bon nombre de gargottes empêche qu'il y ait un Pré-Catelan (merci mon épouse !) et bien d'autres qui font l'excellence de la gastronomie française. On pensait que Thierry Repentin, le Ministre de la Formation Professionnelle, plutôt mesuré, avisé et prenant le temps de s'imprégner du milieu, échapperait aux sottises habituelles. Raté ! lors de la présentation de ses voeux à la Presse, il déclare, dans le plus pur langage techno-langue de bois "nous envisageons une rationalisation du nombre d'organismes de formation". Rationalisation cela signifie bien évidemment réduction. Et une fois parti dans les chemins de traverse, difficile de se désembourber : pour rationaliser on fera un cahier des charges pour imposer un niveau minimal pour les formateurs. Toujours l'approche française par le statut : surtout ne regardons pas la qualité des prestations, présumons que le statut fait la valeur. On s'énerverait presque de tant de passéisme fleurant bon le 19ème siècle de nos jours. On était plus moderne, mais vraiment bien plus, dans les années soixante lorsque l'on proclamait que Small is beautiful. Aujourd'hui, signe des temps, on rationalise. Et le pire, c'est que tout cela est dit sérieusement. Comme le chantait Dutronc, ça netour (toujours dans le même sens et on avance pas).