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21/01/2013

Et ça netour !

C'est reparti. Non pas comme en quarante, n'exagérons rien ,mais comme depuis 40 ans. Comme depuis qu'il existe un marché de la formation, libre dans son accès et contrôlé dans son exercice, et que le vieux fantasme d'un service public de la formation ne s'est pas dissipé. Et que tous les gouvernements, quelle que soit leur couleur politique, ont relayé un message dont la vacuité le dispute à l'imbécillité, n'ayons pas peur des mots. Si l'on résume : "Il y a trop d'organismes de formation ! imaginez, 50 000". Oui et alors ? cela nuirait, paraît-il à la qualité. Mais est-ce que le fait qu'il y ait 50 000 bistrots en France dont un bon nombre de gargottes empêche qu'il y ait un Pré-Catelan (merci mon épouse !) et bien d'autres qui font l'excellence de la gastronomie française. On pensait que Thierry Repentin, le Ministre de la Formation Professionnelle, plutôt mesuré, avisé et prenant le temps de s'imprégner du milieu, échapperait aux sottises habituelles. Raté ! lors de la présentation de ses voeux à la Presse, il déclare, dans le plus pur langage techno-langue de bois "nous envisageons une rationalisation du nombre d'organismes de formation". Rationalisation cela signifie bien évidemment réduction. Et une fois parti dans les chemins de traverse, difficile de se désembourber : pour rationaliser on fera un cahier des charges pour imposer un niveau minimal pour les formateurs. Toujours l'approche française par le statut : surtout ne regardons pas la qualité des prestations, présumons que le statut fait la valeur. On s'énerverait presque de tant de passéisme fleurant bon le 19ème siècle de nos jours. On était plus moderne, mais vraiment bien plus, dans les années soixante lorsque l'on proclamait que Small is beautiful. Aujourd'hui, signe des temps, on rationalise. Et le pire, c'est que tout cela est dit sérieusement. Comme le chantait Dutronc, ça netour (toujours dans le même sens et on avance pas).


Commentaires

C'est surtout quasiment impossible à mettre en œuvre pour une raison simple : le nombre de formations possibles est quasiment illimité...

Contrôler le "niveau des formateurs" ; très bien mais comment ? et sur quelle base ? sur quels critères ? Quid des formations qui ne rentrent pas dans le moule des disciplines universitaires ?

Quid des formateurs indépendants ? Quelles seront les conséquences d'une "rationalisation" ? Quid de la concurrence ?

Écrit par : bcallens | 22/01/2013

Je suis d'accord avec vous, c'est infaisable et toute personne un peu au fait le sait. Ce qui rend d'autant plus inquiétantes ces déclarations.

jpw

Écrit par : jpw | 22/01/2013

Bonjour,

Vous verrez, un de ces jours on nous ressortira le coup des sectes ! (à moins que ce soit la presse qui le fait...)

Écrit par : bcallens | 23/01/2013

"Je suis d'accord avec vous, c'est infaisable et toute personne un peu au fait le sait."
Pour répondre à cela, il est possible de faire référence à une personne "au fait", Michel Bérubé, "LOI FAVORISANT LE DÉVELOPPEMENT
DE LA FORMATION DE LA MAIN-D'OEUVRE - La formation professionnelle continue au Québec - HISTORIQUE, ENJEUX, RÉGLEMENTATION" (Direction des Politiques de Main-d'Oeuvre; février 2000), citant lui-même le rapport Ueberschlag (Assemblée Nationale; 1994) " La nécessité de cet agrément a été d’autant plus ressentie que le public parfois vulnérable qui s’adresse à ces organismes peut être victime de sa crédulité. Proposer un agrément revient à déterminer l’autorité compétente pour le délivrer, à fixer ses critères d’attribution, son champ d’application ainsi que les conditions de sa suspension et de son retrait". Cette référence à ce rapport lui permet d'introduire le choix du Québec d'adopter le Règlement sur l’agrément des organismes formateurs, des formateurs et des services de formation dès 1997.
Il est à noter une réflexion identique au rapport Ueberschlag dans un rapport d'évaluation de la loi australienne Training Guarantee Act en 1996 (selon Michel Bérubé également dans le même texte cité plus haut).
Cette réflexion sur la régulation n'est donc pas typiquement française. Il se pose ensuite la question en effet des modalités d'agrément, d'évaluation ou de pré-requis obligatoire mais les différents articles sur le sujet ne semblent pas donner de pistes sur ce sujet.

Écrit par : mb | 27/02/2013

Une réponse, rapide, à la question dans la chronique du jour.

Et au passage, merci beaucoup pour les références et les invitations au voyage qu'elles ne manquent pas de susciter !

Cordialement


jpw

Écrit par : jpw | 05/03/2013

La formation professionnelle concerne tous les domaines et toutes les disciplines ; à l'intérieur de ces disciplines tous les sujets et tous les savoir-faire les plus pointus sont concernés...Et ce à tous les niveaux...Au niveau du primaire comme à celui du doctorat...

Sans compter que certaines formations présentent des spécificités, comme celles liées par exemple à des transferts de technologie où le secret industriel est présent.

Sans compter aussi que certaines formations n'ont d'intérêt que précisément parce qu'elles sont dispensées par une personne précise et pas une autre. Et cette situation n'est pas rare :

Un musicien professionnel qui participe à une "master class" de tel concertiste de renom qui ne le fait qu'à titre exceptionnel par exemple ou un cuisinier qui participe à un stage exceptionnel de tel chef...(c'est aussi de la formation professionnelle !).

Quel sens pour une certification censée n'exister que pour attester la qualité d'une formation dans ces conditions ?

Certifier un organisme n'a pas de sens...Ce serait certifier quoi au juste ? Un organisme de formation ne fait en réalité, que du Marketing, de la communication et de l'organisation...

"labelliser" ou "certifier" un organisme de formation n'a aucun sens et ne saurait constituer une quelconque garantie sur la qualité de telle ou telle formation. Et si on regarde les catalogues, on s'aperçoit qu'elles proposent tout et n'importe quoi, le pire comme le meilleur...

Il ne faut pas oublier non plus que s'il existe des labels dans certains produits alimentaires (poulets "label rouge" par exemple) c'est en raison de la circonstance que le consommateur ne dispose pas de la possibilité de vérifier par lui-même l'observance de certaines règles qui influent sur la qualité. Il doit faire alors appel à un tiers de confiance. Ce n'est pas le cas en matière de formation...D'autant que les acheteurs sont pour l'essentiel des professionnels...

Et quid de la liberté du commerce et de l'industrie si les critères n'ont rien à voir avec la qualité ? (la plupart des organismes relèvent du secteur privé il ne faut pas l'oublier !).

Et quelle qualité ? Comment évaluer ?

Réduire le nombre d'organismes ? (dont la plupart relèvent du secteur privé !) Mettre en place un agrément et donc une autorisation ? Sur quels critères ?

Quel rapport y-a-t-il avec le nombre d'organismes et la qualité des formations ?

C'est parce qu'il y a trop de boulangers que la qualité du pain diminue ?

J'ai toujours pensé que c'était le contraire...que la qualité était plus du côté de l'artisanat que de la grosse artillerie "industrielle" (mot qui peut être péjoratif, c'est dire...)

"Certifier" les formateurs ? Sur quels critères ? Un diplôme ? Lequel ?, A quel niveau ? Une expérience ? Laquelle, combien d'années ? Va-t-on mettre en place des inspections avec des inspecteurs qui feront des rapports ?

Quand on y réfléchit bien, c'est insensé.

Écrit par : bcallens | 10/03/2013

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