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11/01/2011

Entre deux mondes

Les sondages contradictoires se succédant frénétiquement, on ne sait si le travail est un plaisir ou une souffrance, ou si dans une subtile dérive masochiste il parvient à cumuler les deux au plus grand profit des intéressés consentants et pour le plus grand malheur de ceux qui ne sont ni intéressés ni consentants.

Mais ce qui retient l’attention dans l’analyse des risques psycho-sociaux, c’est l’approche exclusivement endogène du problème. Soit avec l’œil du psychologue qui voit des pervers narcissiques derrière chaque manager qui a quelque goût au pouvoir (il y prend plaisir : c’est pas une preuve ça ?), soit avec l’œil du sociologue qui s’alarme des réorganisations perpétuelles (et des organisations matricielles, fonctionnelles, par projets, par objectifs, par business unit, par centre de profit, de coût, de production,…n’en jetez plus vous avez déjà jeté les salariés lessivés avec l'eau de vaisselle), soit encore avec l’œil du technophile qui mesure l’accroissement exponentiel de la vitesse de circulation de l’information et en déduit très froidement et rationnellement que l’homme évoluant moins vite que la technologie, il ne devrait pas tarder à imploser.

Oui bien sur, et au-delà commence la vie privée. Mais dans cette perspective, n’oublie-t-on pas l’individu, entre le monde de lumières de l’entreprise et les zones d’ombres de la vie privée ?

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Ellen Kooi - Velsen-Lampes - 2008

Donner le travail comme cause exclusive du mal être au travail supposerait que chacun vive heureux et épanoui dans sa vie personnelle avant d’être frappé par le marteau du travail sur l’enclume de sa vie professionnelle. Or, le mal être est parfois un produit d’importation que l’on trouve dans la sacoche du salarié et qu’il mastique au travail avec l’entrain du ruminant qui a découvert une usine à sandwiches. Et à propos de nourriture, gageons que le succès des émissions TV culinaires de tout poil, s'il  a un sens, témoigne peut être d’un besoin de convivialité que le salarié ne trouve pas, ou moins, au travail, mais qui génère d’autant plus de frustrations que ce besoin n’est pas satisfait par ailleurs.

On ne demande certes pas, mais vraiment pas, aux entreprises de gérer la vie privée des salariés. Simplement de se souvenir que l’entreprise n’est pas un monde coupé du monde.