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14/01/2017

MAINTENANT, LA COMPETENCE EST SINGULIÈRE

Tout le monde peut disposer des mêmes ressources, personne n’est compétent de la même manière. La compétence c’est la singularité exprimée en acte. Car il n’est de compétence qu’en action. Remballez votre savoir-être de pacotille, sans passage à l’acte il n’y a pas de compétence et l’agir n’est pas un savoir-être mais un savoir-faire. Savoir y faire dans les relations, dans les comportements, dans les attitudes, dans l’appréhension de situations émotionnellement difficiles, c’est du faire et non de l’être. Il serait d’ailleurs plaisant que nos tenants du savoir-être aient une discussion avec Parménide sur le sujet (« l’être est, le non-être n’est pas », bon courage !). Loin d’être la négociation de la culture, la docile servante de la conformité, la compétence est la manière unique dont chacun associe toutes les ressources dont il dispose pour faire. Et c’est pourquoi la photo réalisée par cette petite fille, sera unique, comme celle du passant qui a immortalisé la scène. Comme ce petit livre et ses contradictions, comme les lectures, forcément uniques et singulières, que voudront bien en faire ses lecteurs.

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 Voeux Willems Consultant.pdf

Commentaires

le savoir être est pourtant une compétence, ça se travaille, ça s'apprend (pas à l'école malheureusement) et les codes et usages ne sont pas innés. L'école a trop longtemps considéré le savoir brut comme le seul digne d'être promu et le savoir être comme de la pacotille pour les bourgeois.
Dans une économie de services c'est bien la façon d'accueillir le client, la demande, la critique qui mêlent donc le savoir faire, le savoir être et le savoir tout court (+ le savoir apprendre désormais)

Aujourd'hui un excellent technicien incapable de communiquer avec les autres n'a que très peu de valeur sur le marché du travail car c'est dans les interactions avec les autres que la richesse se créera (ou pas).

Savoir se vendre est aussi une compétence très importante et quand certains se désolent que les diplômés de la fac ne trouvent pas de travail il faudrait se demander si on leur a jamais appris que leurs connaissances brutes (dans la mesure où elles ont un intérêt pour l'entreprise) ne suffisent pas car les employeurs ont le choix (y compris de s'installer à l'étranger).

Le marché du travail sera de plus en plus exclusif et ceux qui n'ont pas les codes risquent d'attendre longtemps qu'on leur donne un job. Si j'étais recruteur entre un diplômé peu avenant et très exigeant avant même de commencer à travailler et un demandeur d'emploi souple, adaptable, souriant et sincère (même peu qualifié) je n'hésiterai guère.

Quand on voyage un peu dans le monde on ne peut qu'être frappé par la bonne humeur au travail qu'on retrouve (aux USA par exemple) y compris dans des jobs peu valorisants et la "ronchoniture" à la française, le jamais content (émanant de tout le monde dans notre pays, y compris de celui qui écrit ces lignes !)

Écrit par : cozin | 14/01/2017

@cozin : le problème n'est pas dans la valeur des compétences comportementales, mais dans l'appellation. Le savoir être est un savoir faire. Il est donc absurde d'utiliser cette expression. Compétences comportementales cela a du sens, savoir être aucun.

jpw

Écrit par : jpw | 14/01/2017

@jpw : le savoir être est peut-être un savoir faire (mais dans ce cas il supposerait une part de dissimulation ou de comédie sociale) mais ce savoir faire ne suffit pas... sans savoir être.
Tout ne s'apprend pas et si lors d'une conférence l'intervenant est sympa, rigolo et ouvert est-ce une compétence acquise ou un savoir être intrinsèque à sa personnalité ?

Écrit par : cozin | 14/01/2017

@cozin En même temps, les intervenants "sympas, rigolos et ouverts" n'ont le plus souvent rien à dire. Cela relève même le plus souvent de l'escroquerie intellectuelle...Dans le genre, il y a aussi les charismatiques qui bluffent. C'est ce qui arrive le plus souvent. Les charismatiques qui ne bluffent pas sont eux rarissimes.

Tout ce discours sur le "savoir-être" ne sont que des vues de l'esprit.

Prenez nos grands créateurs, dans le domaine artistique (peintre, écrivains, compositeurs, sculpteurs), nos grands scientifiques, bref ceux qui laissent une trace dans l'Histoire de l'art ou de leur discipline.

Combien sont ceux qui se sont distingués par un "savoir-être" particulier ? Combien d'alcooliques, de taciturnes, de "caractériels", d'individualistes forcenés, d'ours mal léchés parmi eux ?

Écrit par : bcallens | 14/01/2017

@cozin

Je termine ici...

La plupart étaient à l'opposé des modèles de "savoir-être" que l'on veut nous imposer.

Ces modèles ne sont que des images idéalisées qui n'ont aucun rapport avec le talent ou la compétence.

Écrit par : bcallens | 14/01/2017

Le savoir être c'est aussi la personnalité, la subjectivité à la fois de l'employeur et du salarié afin de savoir si une personne fera l'affaire (pour un consultant c'est différent car sans contrat de travail la collaboration peut être rapidement terminée)

Nous sortons d'une époque (industrielle) où seul le savoir comptait. Un bon prof de fac pouvait être un quasi robot qui débitait sans faute et sur un ton monocorde son dernier ouvrage (qui personne n'achetait excepté les étudiants obligés de se conformer à l'exercice)
Comme par hasard les grands du Web n'étaient pas de bons élèves conformistes mais des trublions qui ont le plus vite possible quitté les facs prestigieuses qu'ils avaient intégrées aux USA (se référer à l'excellent film "the social network" où le directeur de Standford explique à ses étudiants que ce qu'ils ont de mieux à faire c'est de quitter la fac et de créer leur affaire dès qu'ils le pourront).
Le système français est quant à lui conformiste, révérencieux et endogame. Il ne respecte que le diplôme, le corps d'affectation et les statuts car il pense que cela constitue une garantie d'équité sociale (c'était peut être le cas en 1950 mais plus aujourd'hui)

On demande donc aux salariés d'accepter et de se conformer à cette hiérarchie artificielle , de jouer le jeu des corps intermédiaires (les syndicats) censés les protéger et les représenter, bref leur apprendre le conformisme de la pensée, respect des paroles et de l'autorité du chef.

Ce monde d'hier (inspiré de l'armée comme l'était l'usine Fordienne) est balayé par l'Internet et la mondialisation et si nombre d'entreprises américaines sont leader dans le monde c'est bien parce que ce côté suranné de la hiérarchie n'a jamais été la tasse de thé des anglo- saxons (même dans l'armée américaine on est plus cool qu'en France).

Aux US, le patron d'une entreprise de 10 000 salariés peut parfaitement être apostrophé par un modeste salarié de base sur la marche des affaires ou un quelconque problème. S'il se fait remarquer par l'intelligence et la pertinence de sa proposition il sera réellement remercié par son patron et sans doute même promu.

En France un simple employé ou ouvrier (ne parlons pas d'un CDD) apostrophant le patron d'une grande entreprise serait liquidé, placardisé, rayé de toute promotion en moins de temps qu'il faut pour le dire.

Le savoir être est une compétence sociale et psychique

Le savoir être c'est donc se montrer ni un docile et conformiste travailleur qui accepterait tout sans broncher, ni évidemment une grande gueule qui fout en l'air le collectif travail par son mauvais esprit (jamais content) mais c'est mettre en oeuvre et démontrer des qualités émotionnelles et situationnelles qui font qu'on saura réagir :

- face aux aléas
- face à l'adversité
- face aux erreurs
- face au succès
- face à la nouveauté
- face à l'anxiété et à l'inconnu

Selon moi ces qualités témoignent du savoir être où l'éducation, l'environnement, l'amour des autres se conjuguent aux apprentissages, ce savoir être est un donc bien une qualité intrinsèque des personnes (ou l'absence de cette qualité) et lors de l'évaluation d'un travailleur il devrait être possible de la prendre en compte dans toute son importance.

Pour bien comprendre ce mouvement de fond je conseille la lecture de 2 livres :
- "Liberté et compagnies"
- "les bonnes idées ne coutent rien"de Alan-G Robinson et Dean M. Schroeder 2006

Écrit par : cozin | 15/01/2017

@cozin

Lorsque vous dites "Le savoir être c'est aussi la personnalité, la subjectivité à la fois de l'employeur et du salarié afin de savoir si une personne fera l'affaire" vous vous placez dans le cadre de relations interpersonnelles. Cela traduit au fond l'idée que vous privilégiez l'affinité intellectuelle avec la personne. Dont acte.

Mais, le "savoir-être" tel que je le conçois, c'est autre chose.

Car, il s'agit en réalité d'une véritable entreprise totalitaire contre laquelle je m'insurge.

Il s'agit de "juger" une personnalité en fonction de l' écart pouvant exister entre un modèle normalisé, calibré, standardisé préalablement défini.

Il s'agit ni plus ni moins que de mettre une "note" derrière un profil psychologique et au final de hiérarchiser. Bref, de séparer le bon grain de l'ivraie.

Songez aux tests "psychotechniques" et autre tests "psychologiques" dont c'est précisément le but.

A quand les "certifications" psychologiques dûment enregistrées auprès d'un organisme ad hoc ? (Eh bien, en fait, c'est déjà très largement le cas).

Tout ce discours sur le "savoir-être" est particulièrement pernicieux et doit être, à mon avis, combattu. Les individus ne sont pas des petits pois.

Écrit par : bcallens | 16/01/2017

Quant aux cours ex cathedra, difficile de faire autrement lorsque l'on est présence d'amphis bondés...

Écrit par : bcallens | 16/01/2017

Bonjour à tous les fans de JPW,
Formule uimm pour les voeux : santé de fer, moral d'acier et amis en or !!!
Pour rebondir : l'intelligence (savoir, faire, être et avoir) ne réside-t-elle pas dans la faculté d'adaptation de l’individu à son environnement ? l'intelligence situationnelle chère à Pierre Villepreux ?
Bonne journée et pour les heureux organismes de formation : gardez la banane, y en aura besoin !

Écrit par : SYLVAIN | 18/01/2017

Bonjour,

Il se trouve que J'ai connu un professeur qui était une sorte de "docteur House" à la française.

Ce n'était pas un médecin mais un juriste. Si vous avez vu , ne serait-ce qu'un épisode de cette série américaine, vous devriez avoir une idée du type de personnage auquel je fais allusion.

Reste qu'il était le meilleur...Ce que personne ne contestait d'ailleurs.

Écrit par : bcallens | 18/01/2017

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