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17/09/2015

Un bain de paritarisme

Beaucoup de réunions, de séminaires, de séances de travail paritaires en cette rentrée automnale (vivement l'été !). Certains en concluront : et donc beaucoup de repas et quelques verres levés en dépit des bonnes résolutions de rentrée. Ils n'auront pas tort. 

Le paritarisme, cela peut avoir des côtés agaçants : la part de théâtre, les jeux de rôle, le temps nécessaire pour dégager des solutions communes, le sentiment que l'attention est plus soutenue lorsque l'on annonce le menu et le programme de la soirée que lorsque l'on enchaîne les débats de fond, et quelques autres motifs d'irritation. Ceci dit, pour vous rassurer, le consultant qui vient ramener sa science auprès de ceux qui décident, ça créé aussi quelques démangeaisons surtout s'il donne son avis plus souvent qu'on ne le lui demande (et même lorsqu'on ne le lui demande pas). 

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Séance de débat paritaire

Mais finalement, tout ceci n'est pas le plus important. Et l'immersion dans le bain paritaire a toujours deux vertus dont je ne me lasse pas. La première ce sont les trajectoires personnelles. Ces histoires de vie de militants, patronaux ou syndicaux, dont les fonctions les ont amenés sur des chemins nouveaux, aux pièges nombreux (depuis l'enflage de tête et de chevilles jusqu'au sentiment de toute puissance et parfois la perte de repères qui va avec) mais également aux difficultés à surmonter, aux efforts personnels parfois considérables pour s'inscrire dans des rôles nouveaux, l'exposition personnelle, les apprentissages et bien plus souvent qu'on ne le croit l'humilité qui en résulte. Une plongée dans le paritarisme je ne l'ai jamais effectuée sans être touché par des rencontres singulières. 

La deuxième vertu c'est le dialogue qui parvient à se nouer, avec ou sans affinités personnelles mais bien souvent du fait de la considération, du respect, que l'on arrive à porter à l'autre quelle que soit sa position. Cet apprentissage du dialogue, du compromis, de l'accord et cette capacité à bousculer ses propres convictions, me semblent devoir être préservés à tout prix. Et à tout prendre, je suis beaucoup plus à l'aise avec cela, qu'avec l'unilatéralité administrative qui s'inscrit dans un rapport d'inégalité fondamental alors que tout le paritarisme repose sur le principe d'égalité et du bilatéral. 

Au final, ce bain prolongé aura conforté la conviction que malgré tout ses défauts, il faut encore se battre pour la démocratie sociale. 

Commentaires

Les corps intermédiaires vivent de la démocratie sociale mais servent-ils le pays, son économie et ses habitants ? la question mérite d'être posée. Le social peut-il précéder et créer des richesses, les Français l'ont cru mais dans une planète de 7 milliards d'habitants c'est avant tout en travaillant dur qu'on parvient à créer de la valeur, pas en discutant à n'en plus finir de la répartition d'un gâteau qu'on sait de moins en moins fabriquer.
En Allemagne on aborde le social en fin de journée quand on a réglé au préalable tous les problèmes économiques, en France on démarre par le social (et parfois on en reste là).

Si en 1995 les Français ne s'étaient pas élevés contre la réforme des retraites de l'époque (menée par Alain Juppé , aujourd'hui plébiscité) nous n'en serions pas à craindre pour notre propre avenir et celui de nos retraites aujourd'hui (fonctionnaires compris).

Écrit par : cozin | 17/09/2015

La question qui mérite également d'être posée est aussi pourquoi la représentativité politique et syndicale est-elle si peu ancrée et si peu considérée dans notre pays?
Comment se fait-il que les femmes et hommes de conviction soient si visibles par leur absence?
La société actuelle a perdu la notion d'intérêt collectif pour se concentrer sur celle d'intérêt de masse.
Le travail n'est désormais plus une manière de créer une synergie pour atteindre un but commun, c'est un mal nécessaire pour rester dans la communauté des vivants ou des inclus de la société.
La collaboration a laissé la place à la coordination (cf Christophe Dejours, à lire ou voir de toute urgence!!!), la bienveillance a laissé la place au contrôle, à la qualité, à la norme, à l'isotage.
Ma proposition: ré impliquer l'individu dans la conquête et la gestion d'un bien collectif et notamment par l'intermédiaire de l'outil de travail qui doit retrouver sa noblesse.

Écrit par : NBompoint | 19/09/2015

Bonjour,

Je pense que la réponse à cette question est toute simple, encore que la réponse est différente selon qu'il s'agit d'un syndicat ou d'un parti politique.

Dans le premier cas de figure, il est fort probable qu'il s'agit en réalité d'un méfiance vis-à-vis de structures institutionnalisées et donc permanentes.

Les syndicats sont ces structures institutionnalisées et à ce titre, elles perdent vite en crédibilité.

Je demeure persuadé que, dans l'esprit de beaucoup, un mécontentement collectif ou une revendication sociale implique une simple organisation ponctuelle, un peu à la manière des mouvements estudiantins (encore que...).

Écrit par : bcallens | 20/09/2015

Bonjour,
Effectivement les rencontres (les chocs culturels) permettent les rencontres intéressantes et enrichissantessur le plan humain, mais (un grand MAIS), cela reste souvent, pour ne pas dire toujours OFF (il faut ensuite écouter le ligne du Parti). Après plusieurs années de participation (de la vraie, pas pour la galerie et les frais de déplacement !) j'ai décidé de jeter l'éponge (avec tous mes mandats) et de ne plus approcher les partenaires Asociaux. Ces organes n'étant qu'une représentation miniaturisée des microcosmes de pouvoir et trop déconnectés de la réalité pour être crédibles (Cf tous les épisodes précédents). Je concentre désormais mes efforts sociétaux sur des actions de terrain, dont les résultats sont visibles et concrets et non pas des vue de l'esprit.

Écrit par : SYLVAIN | 23/09/2015

Bonjour,


"Ces organes n'étant qu'une représentation miniaturisée des microcosmes de pouvoir et trop déconnectés de la réalité pour être crédibles".

C'est très exactement ce qui se passe lorsque des structures s'institutionnalisent...Elles finissent par ne plus représenter qu'elles mêmes.

Écrit par : bcallens | 24/09/2015

Les commentaires sont fermés.