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08/09/2015

Vices privés, vertus publiques...le retour

En fait, ce n'est même pas un retour, c'est une constante aussi collante que le sparadrap du capitaine Haddock. Et sans surprise, c'est l'institution publique qui produit, en toute indépendance (c'est écrit plusieurs fois dans le rapport) une analyse indiquant que l'enseignement supérieur qui ne représente que 3 % du marche de la formation continue, devrait y occuper une place au moins égale à 10 %. On comprend d'ailleurs mal pourquoi ce n'est que 3 % : dès l'introduction, l'attractivité et qualité de l'enseignement supérieur sont loués, tout au long du rapport il nous est garanti que ce sont ces formations là dont les entreprises ont besoin. Pas de bol, elles ne semblent pas partager cet avis, en tout cas cela ne se retrouve pas dans les pratiques d'achat. Une erreur de jugement généralisée sans doute. 

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Mais heureusement, les auteurs du rapport qui vise à établir une stratégie nationale pour l'enseignement supérieur ont une solution : la rente. Il est vrai que lorsqu'on y arrive pas dans un système ouvert, rien ne vaut un système fermé, à son profit bien évidemment. La proposition donc : que sur le 1 % formation continue mis en place par la loi du 5 mars 2014, 0,25 % soit fléchés vers l'enseignement supérieur public (et oui, le privé repassera). Pourquoi ? parce que c'est là que se trouve l'excellence ! laquelle ? nous n'en saurons pas plus. On se souvient encore des Universités se plaignant de ne pas être éligibles de droit au CPF et devant passer par les mêmes procédures que le vulgum pecus. Le raisonnement est le même, fondé sur cette indépassable conviction que l'Université doit bénéficier de privilèges mérités dont il semble si curieux aux universitaires qu'ils doivent être rappelés. Pour qui trouve que j'exagère, je conseille la lecture du rapport, même si on peut préférer les ouvrages de Robin Cook (l'anglais, pas l'américain, évidemment). 

Rapport Stranes.pdf

Commentaires

Bonjour,

Un rapport, cela peut toujours servir à caler une chaise ou une table d'un bureau du ministère...

Écrit par : bcallens | 09/09/2015

Je suggère l'ouverture d'un nouveau service universitaire : www.adopteunefac.com
Possibilité de coupler avec Meetic et Manpower pour recycler les personnels en sur-effectifs

Écrit par : cozin | 09/09/2015

Bonjour à vous deux,

Vous avez l'air en forme après les vacances, j'en suis ravi :-)

Demain, le rapport Combrexelles, on change de catégorie.

jpw

Écrit par : jpw | 09/09/2015

Cette proposition de fléchage va donner des idées à l'AFPA puis aux GRETA puis....

Écrit par : Gerland | 09/09/2015

La nostalgie de l'ex URSS dans doute

Écrit par : cozin | 09/09/2015

Bonjour à tous,
Comment osez-vous remettre en cause ce rapport indépendant, ses auteurs doivent être les mêmes que ceux qui ont créé l'usine à gaz soviétique (CPF) ?
Tout le monde sait très bien dans le monde de l'entreprise que hormis l'Université et l'EN point de salut en matière de formation, continue ou initiale.
Mais c'est évident ! Comment des gens qui ont des années d'expérience et une compétence avérée pourraient-ils se targuer d'être formateurs et de transmettre à autrui un savoir faire ?
Allez, vaut mieux en rire !!! Si on n'avait que "ça" comme concurrents on ne se poserait pas la question de notre survie.
Bonne fin de journée et gardez le moral.

Écrit par : SYLVAIN | 09/09/2015

Bonsoir,
Heureux de voir que Jean-Pierre est revenu encore plus en forme!
Pourquoi s'étonner, ce n'est qu'un racket de plus de l'état, qui fait financer toutes les institutions par les Entreprises...
Nous avons déjà l'obligation de Mutuelle pour les salarié (part patronale fiscalisée en plus... on gagne des deux côtés) qui vient remplacer la Sécurité Sociale. Les fonds de la Formation pris directement sur les Entreprises, et j'en passe...
Nous sommes les jambons de dirigeants incompétents!!!
Il y a un élément assez savoureux cependant, c'est que ce soit M.Cook qui nous parle de vertu (à une lettre prêt...)

Écrit par : Shreck | 09/09/2015

Soirée spéciale, ce soir, sur la si vertueuse et efficace gestion des deniers publics :
- Enquête d'actualité sur D8 à 21 h > Impôts, gaspillage : où va notre argent ?
- puis Pièces à conviction sur France 2 à 22H30 > Nos très chers députés
Après ça, un Lexomil (ou plutôt une Manzana, ou un Armagnac) et au lit !

"Quand on voit c'qu'on voit, puis qu'on entend c'qu'on entend, on a raison d'penser c'qu'on pense" disait Coluche il y a plus de 20 ans déjà...

Question bonus : à quand un décret Qualité pour nos élus, énarques et gestionnaires des fonds publics ?!
Nous, OF, pourrions peut-être les former aux joies de la certification, ce qui serait un nouveau marché porteur dans notre secteur économique sinistré par l'infernale réforme de la formation, pourtant pavée de bonnes intentions !

Écrit par : Cécile Bazerque | 10/09/2015

Il faut bien comprendre que nous vivons l'implosion de l'Etat, devenu inconséquent, incompétent et boursouflé.
L'Etat a été confondu avec la providence depuis l'après seconde guerre mondiale. Il est désormais un des premiers handicaps de notre pays (il étouffe le pays réel, les entreprises, l'activité et tue la créativité des Français).

Non seulement les fonds publics sont mal utilisés mais ils arrosent du sable.
Quand la Cour des Comptes mesure les dévissement financiers, organisationnels de la plupart des institutions publiques (à commencer par une EN à 130 milliards par an) c'est peut être en termes comptés mais cela ne laisse aucun doute sur la pérennité de nos modèles politiques, sociaux et professionnels.

"Il faudrait que tout change pour que rien ne change" mais depuis trente cinq ans en France rien ne change pour qu'un éco-système admnistratif et social né de la Libération et de la guerre froide se maintienne vaille que vaille.
Le système actuel ne tiendra plus 10 ans, il implosera sans doute comme a implosé l'URSS quand nos bailleurs étrangers siffleront la fin de partie.

Écrit par : cozin | 10/09/2015

Bonjour,

Je vois que que l'on commence à prendre conscience de la situation (un peu tardif quand même...).

Le problème est que l'on risque d'être inaudible en raison de l'actualité. Il n'a sûrement échappé à personne que les points de crispation actuels ne sont pas ceux que l'on souhaiterait....

Écrit par : bcallens | 10/09/2015

Ce rapport que j'ai lu il y a quelques jours est un autre constat de l'incroyable et malvenue arrogance du monde universitaire. J'ai entendu exactement ce discours (nous seuls universitaires savons former, les 'privés' sont des charlatans - j'exagère à peine !) lors du rapprochement des services de Formation Continue de 2 universités d'une grande ville universitaire du Sud, il y a un peu plus d'an an.
Mais laissons ce rapport d'auto-persuasion fait par et pour des universitaires vivant sous cloche dormir dans un tiroir de Ministère.

Écrit par : Olivier | 11/09/2015

Bonjour,

Méfiance tout de même. Sous ce Gouvernement, plus un rapport est mauvais, plus il a des chances d'être pris en considération...

Écrit par : bcallens | 12/09/2015

Comment claquer 1 milliard d'euros pour la formation des profs sans résultats avérés ?

Ce gouvernement aime mettre en avant le service public, ses formidable résultats, le bonheur qu'il sème dans toute la société alors que les méchantes entreprises privés (et pire encore les méchants et cupides OF) ne pensent qu'à s'en mettre plein les poches.

Pas de chances pour les adorateurs de l'Ex-URSS, la Cour des Comptes (avec un socialiste intègre à sa tête) remet régulièrement les pendules à l'heure.

Récemment un rapport de cette même Cour des Comptes nous apprenait que dans les fameux 32 milliards d'euros gâchés en formation professionnel il y avait déjà 1 milliard qui était gaspillé par l'EN (ce que n'aborde en rien la loi de mars 2014, qui part du principe que tout ce qui est formation publique est tabou et de qualité )

Hier soir dans le TGV qui me ramenait de Lyon j'ai voyagé avec une jeune prof de la banlieue Lyonnaise qui prépare depuis la rentrée l'agrégation de lettres modernes.

C'est assez extraordinaire, écoutez un peu..

Il y a 2 000 profs tous les ans qui peuvent bénéficier d'un Congé de formation de 10 mois pour reprendre le chemin de la fac et préparer l'agrégation interne dans cette "matière".

Cette prof m'apprend que 100 postes cette année seront ouverts à l'agrégation pour donc 2 000 personnes en formation.

Les optimistes (ou les pratiquants de la méthode Coué) diront que c'est formidable et qu'avec une telle sélection les nouveaux agrégés auront un niveau de compétences extraordinaire.

Réfléchissons un peu à la situation :

2 000 profs certifiés de lettres modernes quitteront leur poste cette année pour 10 mois de formation

Pour 1 900 d'entre eux cette année de formation sera soit inutile ou au mieux une année sabbatique pour se ressourcer (au frais du contribuable)

chacun de ces profs coute au moins pendant 10 mois 30 000 euros de salaire chargé (si l'EN paie des charges ce dont je ne suis pas sûr)

2 000 * 30 000 euros = 60 millions d'euros

Mais mieux encore la formation doit aussi avoir un coût (un étudiant coute à l'Etat environ 8 000 euros pour une année universitaire donc on rajoute encore (au moins) 16 millions.

Enfin dernier point à prendre en compte, la manière d'organiser les absences des profs. Ceux-ci vont en effet quitter leur établissement de septembre à mai. En mai ils sont censés reprendre leur poste....pour un mois de travail au mieux et donc l'EN contribuera à foirer l'année scolaire des élèves qui verront le titulaire du poste finir l'année même si le remplaçant travaillait bien avec la classe qui lui avait été confiée.

Un dernier point :

- Il y a une dizaine d'années l'inspection générale avait expliqué que l'EN "fabriquait" bien trop d'agrégés tous les ans mais qu'il s'agissait avant tout de promouvoir des personnes même si les besoins étaient bien moindre (une sorte de paix sociale achetée aux syndicats). Donc les 100 postes d'agrégés ouverts cette année sont sans doute superflus pour beaucoup.

La situation est donc simple et claire : d'un côté un Etat parasite qui vit sur le dos du pays et consomme une grande partie de la valeur ajoutée du pays (et de sa dette au passage) et de l'autre coté des entreprises privés stigmatisées, pressurées, surchargées de cotisations sociales (alors que par exemple le Ministère de la justice oublie de déclarer 40 000 personnes travaillant au noir pour lui)

Le CPF ce sera 6 ou 800 malheureux millions d'euros pour 30 millions de titulaires et donc des dizaines de milliers d'OF qui vont se battre pour survivre avec les miettes que voudra bien leur verser l'Etat.

L'heure de cours d'un prof de fac revient à 500 euros, les facs n'ont plus les moyens et utilisent une armée d'assistants payés au lance pierre, sans retraite ni droits sociaux sans doute.

L'URSS vous dis-je.

Écrit par : cozin | 12/09/2015

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