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23/09/2013

Le changement, c'est maintenant

Je pensai que le schéma avait disparu de la circulation après sa publication dans le Canard Enchaîné qui rapportait les méthodes de formation des managers d'un grand groupe. Le changement était présenté comme un deuil qu'une communication adaptée fera passer d'un déni à l'adhésion. L'ineptie d'un tel schéma comme mode explicatif des comportements aurait pu sauter aux yeux de chacun sans effort. Que nenni ! voilà qu'il ressurgit dans les supports de formation des managers d'un autre grand groupe.

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C'est le schéma avec lequel vous avez toujours raison, clé sans doute de son succès. Jugez-vous même : vous annoncez un changement à un salarié, or le nouveau projet, la nouvelle organisation est une ineptie. Il vous exprime son opposition. C'est le déni de la première étape du deuil. Ensuite, devant votre sourire narquois de celui qui sait  à quoi s'en tenir, il se mettra en colère. Et vous penserez : "Etape 2". Devant l'absence totale de prise en compte de son opinion, il déprimera "étape 3". Puis, lassé de se battre contre des moulins, il capitulera "Etape 4". Et vous aurez managé le changement de main de maître. Cela s'appelle la prophétie autoréalisatrice, mais il n'est pas besoin d'être prophète pour se dire que se dire que si l'on se met à manager le deuil, il ne faut pas s'étonner que les gens se tuent au travail.

Commentaires

Bonjour,
Je partage tout à fait votre analyse, ce genre de schéma est une montagne de bêtise ...
Plus généralement, je suis atterré du chemin que prennent les Ressources Humaines, qui deviennent une mine de connerie! Et après, on s'étonne de ne pas être pris au sérieux, et d'être débarqués des Codire...
Les Ressources Humaines sont tout sauf une science exacte que l'on peut résumer en schémas... Il faut arrêter de tout normer, de tout instrumentaliser, d'ailleurs, on voit le résultat...
Mais heureusement qu'il y a encore des professionnels brillantissimes, tel J.Pierre Willems; qui permettent de porter haut les valeurs des Ressources Humaines, et de penser que tout n'est pas perdu ...
Un grand Merci ...

Écrit par : Shrek 66 | 23/09/2013

Un salarié n'est pas en général propriétaire de l'entreprise qui l'emploie. Si cette entreprise a décidé de changer, on ne voit pas au nom de quelle logique le salarié (qui n'a pas mis d'argent dans l'organisation) aurait le droit (ou le devoir) de s'y opposer. Si j'ai un appartement j'ai le droit de l'utiliser au mieux de mes intérêts. Si je possède une entreprise j'ai le droit de la faire évoluer au mieux de mes intérêts (et de ceux de l'entreprise en principe).

Que certaines stratégies de changement soient mauvaises, on peut le concevoir mais ne pas changer alors que tout change autour de vous entraîne la plupart des organisations dans le déclin (voir Blackberry, Peugeot ou Nokia).

Maintenant il existe des coopératives et des Scop où chaque salarié est propriétaire d'une part de l'entreprise. On aimerait savoir si celles-ci sont exemptées de changer ou s'il faut consulter un à un les milliers de salariés qui sont employés avant tout changement.

Le vrai changement aujourd'hui que les français devraient plébisciter c'est celui de l'Etat qui doit se faire modeste et cesser de faire des moulinets législatifs (qui révèlent surtout l'incapacité à entraîner le pays) avec la formation par exemple.

Écrit par : cozin | 23/09/2013

Merci Shrek, mais je sais que tout flatteur vit aux dépends de celui qui l'écoute.
A Cozin : vous avez une conception exclusivement patrimoniale de l'entreprise. Le salarié n'a pas mis d'argent dans l'affaire mais son travail en rapporte. Voilà au moins qui devrait lui permettre d'échapper au simple "obéis et tais toi" du propriétaire du capital. Quant à la question du changement, c'est un peu comme la réforme; sur le principe cela ne pose pas de pb, c'est juste qu'il faut voir ce que l'on nous propose. D'ailleurs vous même, n'êtes vous pas un peu résistant au changement sur la suppression du DIF ? il va pourtant falloir que vous en fassiez le deuil (désolé, je n'ai pas résisté).

Bien à vous deux.


jpw

Écrit par : jpw | 24/09/2013

L'entreprise aux temps industrielles n'avait peut être pas besoin de l'implication et de l'adhésion de ses salariés (non cadres). Aujourd'hui c'est totalement différent. Ce sont les neurones, la motivation et l'adhésion aux valeurs de l'entreprise qui font la richesse (ou la pauvreté) d'une organisation. Si le patron doit sans cesse négocier avec ses troupes pour diriger sa boîte, ce n'est plus une entreprise; juste un conglomérat d'intérêts particuliers.

En ce qui concerne le DIF, ma "nostalgie" ou ma "résistance au changement" est confortée par 13 000 heures de travail sur ce dispositif dans une centaine de grandes organisations.

Si le DIF disparaissait demain, la formation en prendrait pour 5 ou 10 ans d'instabilité, de retards et de tergiversations.

Si c'est le but recherché par le MEDEF et les syndicats signataires il faut le dire clairement et accepter les conséquences probables sur la formation dans le secteur privé (c'est à dire son affaissement et la perte d'employabilité de millions de travailleurs pauvres).

Le Compte Personnel était un petit mensonge destiné à faire passer la pilule de l'ANI du 11 janvier, il aurait du être mis en œuvre dans les 6 mois (pour le 11 juillet). Il n'en a rien été et donc cette promesse était un leurre.

Il ne sera pas plus activable en 2014 ou en 2015 car il y aura encore moins d'argent en formation (on ne peut plus parler de budgets constants aujourd'hui). Notre pays pourrait dès lors décliner bien avant 2025.

Écrit par : cozin | 24/09/2013

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