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08/03/2013

Eurêka !

Dans la série ne reculons devant rien pour alimenter en idées ceux qui n'en ont pas, voici comment raccourcir le calendrier de la énième réforme annoncée de la formation professionnelle tout en essayant de faire oeuvre utile et sans ignorer l'existant. Mazette, rien que ça !

Tout d'abord, plutôt que de ne rien mettre, ou quasiment, sur le compte personnel de formation dans le projet de loi sur la sécurisation de l'emploi, on peut y insérer ceci, directement inspiré de l'ANI du 11 janvier 2013. Le CPF prend la suite du DIF auquel il se substitue. Il est alimenté à hauteur de 20 heures par an pour tout actif. Ses priorités sont précisément définies par la loi (beaucoup plus que pour le DIF  ou les périodes de professionnalisation) et correspondent à des situations préidentifiées : personnes sorties tôt du système scolaire, en reconversion sur des bassins d'emploi sinistrés, en besoin de qualification avéré, en projet de création d'activité, etc. Faute d'entrer dans les priorités, le crédit n'est pas utilisable. Pour le financement, on utilise l'ensemble des crédits affectés aujourd'hui au DIF prioritaire, aux périodes de professionnalisation et à la formation dans le contrat de sécurisation professionnelle.

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Christian Bonnefoi - Eureka V - 1999

Il est donc possible de réaffecter très rapidement vers des priorités affirmées et assumées des crédits existant en résistant à l'idée d'une taxation nouvelle. Ensuite, dans le cadre de la Conférence Sociale de juillet, on aborde la question de l'élargissement de ce CPF première version pour voir comment on peut l'articuler avec les autres mécanismes existant pour l'accès à la formation : les services publics régionaux de la formation qui vont se mettre en place avec la décentralisation, les plans de formation des entreprises voire les financements individuels lorsque le projet de formation correspond à une trajectoire individuelle promotionnelle à un certain niveau qui ne relève plus du financement collectif. Ce qui peut donner lieu à une seconde loi avant la fin de l'année et une mise en oeuvre en 2014 pour les premières priorités et en 2015 pour l'élargissement. Voilà, c'est cadeau. Eurêka ?

Commentaires

Si je comprends bien il ne s'agit que d'une simple suggestion...

Il y a quand même une petite incohérence :

Vous ne pouvez pas dire à la fois que le CPF concerne tout salarié ( "Il est alimenté à hauteur de 20 heures par an pour tout actif") et dire ensuite qu'il ne concerne en réalité que certains d'entre eux en tout cas ceux qui se trouvent dans les situations que vous évoquez, ce qui n'est pas le cas de tout le monde. Et cela introduirait de fait une situation discriminatoire.

Par contre, je pense qu'il ne serait pas inutile de remettre en cause l'article L6313-7 qui est beaucoup trop large.

Écrit par : bcallens | 08/03/2013

Bonjour,

c'est comme l'assurance maladie : tout le monde y a droit mais vous n'en bénéficiez que lorsque vous êtes malade. Le crédit est acquis par principe à tout le monde, mais on ne peut l'utiliser que lorsque la situation justifie que l'on engage une formation. Dès lors que l'argent est public ou mutualisé, ce n'est pas anormal qu'il n'y ait pas un accès permanent pour tous.

cordialement


jpw

Écrit par : jpw | 08/03/2013

Je pense au contraire que la formation est un processus qui doit être continu (l'expression "formation continue" elle-même tend à disparaître et c'est dommage).

IL vaut mieux se former "un peu" chaque année que de faire de la formation "lourde" (et longue) en cas de gros pépin.

La capacité à apprendre s'entraîne (comme le vélo ou le jogging) , il ne faut pas l'oublier !

Écrit par : bcallens | 08/03/2013

Dans cette suggestion il n'y a plus de droit à la formation mais une simple roue de secours pour ceux qui en auraient besoin (jeunes sans qualification par exemple mais est-on si sûr que ce qui n'a pas marché durant 10 ou 15 ans à l'Education nationale marchera tout à coup grâce au compte formation ?) .
Il serait dangereux de réserver la formation seulement à ceux qui sont insuffisamment qualifiés car en cas de rupture professionnelle ou de difficulté au travail tout salarié doit pouvoir utiliser son DIF.
En prônant désormala liquidation du DIF dans un improbable Compte formation vous soutenez en fait les entreprises déresponsabilisées qui ont fait la sourde oreille au DIF durant des années. C'est un piètre service rendu aux salariés, même aux plus modestes qui mettraient de toute façon des années à faire valoir leur Droit à la formation sans le DIF.
Quant à définir des priorités de formation dans la Loi je n'arrive pas à comprendre l'intérêt (ou alors il faudra changer la Loi tous les ans, penser à toutes les situations professionnelles possibles..)

Tout cela ressemble à une politique risquée qui ferait lâcher la proie pour l'ombre.

Écrit par : cozin | 10/03/2013

Dans cette suggestion il n'y a plus de droit à la formation mais une simple roue de secours pour ceux qui en auraient besoin (jeunes sans qualification par exemple mais est-on si sûr que ce qui n'a pas marché durant 10 ou 15 ans à l'Education nationale marchera tout à coup grâce au compte formation ?) .
Il serait dangereux de réserver la formation seulement à ceux qui sont insuffisamment qualifiés car en cas de rupture professionnelle ou de difficulté au travail tout salarié doit pouvoir utiliser son DIF.
En prônant désormais la liquidation du DIF dans un improbable Compte formation vous confortez en fait les entreprises déresponsabilisées qui ont fait la sourde oreille au DIF durant 9 années. C'est un piètre service rendu aux salariés, même aux plus modestes qui mettraient de toute façon des années à faire valoir leur Droit à la formation sans le DIF.
Quant à définir des priorités de formation dans la Loi je n'arrive pas à comprendre son intérêt et cela nous promettrait une jolie usine à gaz ou des changements permanents dans la Loi et le Code du travail

Tout cela ressemble à une politique risquée qui ferait lâcher la proie pour l'ombre.

Écrit par : cozin | 10/03/2013

Bonjour,

Le DIF a des défauts, c'est certain, mais ces défauts peuvent être corrigés.

Cela ne change rien à l'intérêt de son principe : donner le droit à chaque salarié de se former gratuitement 2 ou 3 jours par an, ce qui n'est pas si mal si l'on songe que l'on n'est pas dans le cadre de la formation initiale.

Le problème est surtout de faire en sorte que ce droit soit concrètement utilisé.

Mais pour cela, la première des conditions est d'en faire la promotion. Si vous n'organisez pas une communication massive avec des incitations à la clé, tous les dispositifs, même excellents, échoueront.

Écrit par : bcallens | 11/03/2013

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