15/02/2013
Minimal
Je n’aime pas l’art minimaliste. Pas parce que l’artiste n’en ferait qu’un minimum. Au contraire, il faut souvent beaucoup de travail pour une œuvre minimale. Pas non plus parce que certaines œuvres semblent destinées aux rayonnages d’Ikea et que la frontière entre designer et artiste s’en trouve brouillée. Après tout, Mondrian a été abondamment pillé par le design et Man Ray faisait de la photo publicitaire. Prônant la simplicité pour plus d’efficacité auprès de mes clients, l’art minimal aurait pu être une référence et un repère. Mais je n’aime pas l’art minimal.
Donald Judd - Vertical Progression Red
Je n’aime pas les transcriptions minimales dans la loi des textes conventionnels. Je n’aime pas les reprises sans souffle, sans dynamique et sans valeur ajoutée. Je n’aime pas l’absence d’engagement et de choix qui en résulte. Je n’aime pas attendre que le chemin soit entièrement balisé avant de me mettre en route. Je n’aime pas constater que le minimal est souvent un manque d’imagination. Je n’aime donc pas beaucoup la manière dont le projet de loi sur la sécurisation de l’emploi a retraduit les dispositions formations de l’ANI du 11 janvier 2013. Si vous voulez savoir pourquoi, vous pouvez lire ci-dessous la chronique écrite pour l’AEF qui détaille les limites et impasses de ce service minimum et sans art.
14:02 Publié dans ACTUALITE DE LA FORMATION, DROIT DE LA FORMATION | Lien permanent | Commentaires (9) | Tags : loi, ani, négociation, formation, éducation, emploi, sécurisation, art, art minimal
Commentaires
Bonjour,
Vous remarquerez que dans ce projet de loi, le DIF et sa portabilité ont survécu...Encore mieux, il semble même gagner du terrain puisque les élus locaux vont tout juste faire connaissance avec ce dispositif....
http://www.assemblee-nationale.fr/14/propositions/pion0660.asp
Qui chantait le "DIF, c'est fini..." ?
Cordialement,
FF
Écrit par : F.F | 15/02/2013
Ne cédez pas aussi facilement au plaisir de la contradiction. Le DIF dans l'ANI c'est bien fini et sa bascule se fera globalement avec la loi annoncée cet été. Et les partenaires sociaux ont bien prévu le transfert des heures du DIF vers le compte. Quant au fait que sur ce coup là le législateur soit un peu lent à la manoeuvre, c'est l'objet même de la chronique. Comme vous vous êtes rapide, votre commentaire immédiat le prouvant, je m'étonne que vous partagiez les lenteurs gouvernementales. Mais peut être vous êtes vous fait fourmi pour le plaisir de moquer la cigale qui chante. Maintenant que c'est fait, vous pouvez redevenir vous même.
Cordialement
jpw
Écrit par : jpw | 15/02/2013
Votre haute sensibilité vous conduit à vite interpréter, voire devenir agressif face à un petit commentaire. Rassurez-vous, mélomane que je suis, j'ai toujours préféré la cigale à la fourmille et avec l'Ani , j'ai tellement chanté "Dif, c'est fini". Quant à la contradiction, elle risque d'exister dans les textes qui peuvent faire coexister des dispositifs ayant un objet similaire...comme aujourd'hui avec la portabilité (loi) et transférabilité (certaines convention collectives restée encore à la loi de 2004). Mais si vous ramenez tout à vous...
Cordialement,
FF
Écrit par : F.F | 15/02/2013
Je savais bien que c'était purement taquin de votre part, mais avec vous c'est comme au rugby, il faut toujours une entrée en mêlée virile mais correcte pour pouvoir s'entendre ensuite.
Bon week-end
jpw
Écrit par : jpw | 15/02/2013
On peut se demander pourquoi et comment les partenaires sociaux ont sorti de leur chapeau cette trouvaille du Compte formation en substitution d'un DIF désormais installé en France (même s'il n'a donné encore que des résultats modestes).
La réponse est sans doute simple : il s'agissait de donner des gages aux organisations ouvrières en prétendant lâcher du lest sur la sécurisation des salariés.
Les salariés ne seront en rien sécurisés sur leur formation ni à court ni à moyen terme car le compte formation pourrait bien devenir un serpent de mer dont personne ne viendrait à bout avant de nombreuses années.
Quand on voit les difficultés que connait encore la sécurité sociale avec la carte vitale (qui a plus de 15 ans d'âge) on se demande comment un organisme national pourrait gérer 30 millions de compte formation sans y consacrer une décennie et quelques centaines de millions d'euros.
Quant on connaît l'état des finances de la plupart des entreprises, des hôpitaux, des collectivités territoriales ainsi que de l'Etat, on devrait sourire face à ces gentilles déclaration sur le compte formation universel dont le montant n'est plus plafonné (les 9,15 euros seraient abandonnés).
Tout cela ressemble a une tentative d'enfumage des salariés.
On a beau faire, on a beau dire ce n'est pas en 2015 qu'un quelconque organisme serait capable de gérer au plus près, mois après mois, de 28 à 30 millions de compte formation (alimentés en argent par on ne sait qui).
Plus on réfléchit à la question plus on comprend que pour ce faire il faudrait une totale refonte des financements de la formation (avec notamment comme l'avait suggéré en 2007 le Sénateur Carle l'abandon du 0,9%, du 0,5 %, de la 2483...)
Ce n'est pas pour demain qu'on saura accompagner professionnellement et socialement 30 millions d'individus en France, ce n'est pas pour demain qu'on verra les travailleurs indépendants se former, les médecins suivre des formations non subventionnées par les labos ou les travailleurs peu qualifiés se former.
Bref, le DIF n'est pas encore mort et si les pouvoirs publics le faisaient disparaître ils prendraient le risque d'abandonner sans aucun Droit à la Formation des salariés non qualifiés qui ne verront jamais la couleur de la moindre formation (ils auront juste des heures inutilisables sur un compteur).
La situation sociale est trop grave à présent pour qu'on joue à ce petit jeu avec des millions de travailleurs. Les partenaires sociaux se sont engagés à rendre la formation équitable et simple en 2004 et 2009, les travailleurs attendent maintenant les budgets et l'organisation pour se former, pas des promesses pour la prochaine décennies.
Écrit par : cozin | 16/02/2013
Bonjour,
Merci pour votre contribution. La chronique du jour répond, en partie, à vos interrogations. Le statu quo n'est pas plus une solution que la table rase. Souhaitons que la solution retenue soit celle de faire quelques pas en avant.
Cordialement
jpw
Écrit par : jpw | 17/02/2013
Le principal problème de ce type de dispositifs (le DIF aujourd'hui, le compte formation demain), au-delà des difficultés (réelles) de gestion administrative, c'est avant tout le financement. Si aujourd'hui, une majorité de salariés demandait à utiliser le DIF (sans parler des ex-salariés au titre du DIF portable), les ressources financières seraient bien incapables de répondre favorablement. Et demain, si on octroie un compte formation pour tous, sur lequel chaque individu verrait des heures de formation lui être attribuées, comment lui garantir un financement, sachant que les ressources ne devraient pas être plus conséquentes qu'aujourd'hui... Je pense que ce dispositif du compte formation va dans le bon sens, mais la question primordiale n'est pas tant le dispositif que le financement de celui-ci.
Écrit par : Yannick | 21/02/2013
Les financements existent car sur les 30 milliards de la formation, même si la moitié concerne le secteur public et les chômeurs il reste au moins 1000 euros par personne et par an dans le secteur privé. Le problème est que ces sommes sont utilisées à quantité d'usages et pas seulement à la formation (rémunération des salariés en formation, frais annexes à la formation, investissement dans un centre de formation...).
Quand on a 100 euros dans une entreprise industrielle on préfère utiliser 90 euros pour les ingénieurs et les techniciens et le restant pour les ouvriers.
Écrit par : cozin | 21/02/2013
vous avez raison Yannick, il faudra faire à financements constants, mais le compte peut contribuer au redéploiement (entendez priorités différentes et meilleure utilisation) d'une partie des fonds de la formation. Chronique à ce sujet demain en commentaire de l'avis du CNFPTLV sur le compte individuel.
Écrit par : jpw | 21/02/2013
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