Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

19/10/2011

Suite de l'Histoire : Europe et décentralisation

Ce n'est pourtant pas si loin. Trente ans. Trente ans qu'à la Bastille la foule célébrait la victoire de François Mitterrand. Trente ans que l'on a pas vu un Ministère s'intituler "Ministère du Temps Libre". Aujourd'hui l'ambiance est plutôt au Ministère de l'identité nationale. Autre temps, autres moeurs. Mais parmi les ministères il y avait également le Ministère de la Formation Professionnelle. Le premier de ce nom dans l'histoire de la République. Confié à un des 4 ministres communistes du Gouvernement. Leurs noms ? (ça change un peu des 7 nains) Jack Ralite, Charles Fiterman, Anicet Le Pors et Marcel Rigout, en charge donc de la formation professionnelle. Et dans la foulée la loi de décentralisation de Deferre et la relance de l'Europe par Jacques Delors. Delors ? il aura donc été à l'origine de la première loi sur la formation en 1971 et de l'implication forte de l'Europe dans la formation à partir de 1986 et de l'entrée de l'Espagne et du Portugal dans ce qui est encore la CEE.

FPC ESPAGNE003.jpg

Publication de l'année 1990

Temps béni que celui de l'entrée de l'Espagne dans l'Europe. L'occasion d'aller plonger dans la movida, de trainer dans le barrio chino avant qu'il ne se boboïse, d'accompagner ces élus imbéciles qui pensaient que les Espagnols les attendaient pour s'émanciper alors qu'ils étaient déjà à Bruxelles et actifs. L'occasion d'associer au travail, déjà, les petits personnages poétiques de Miro qui avaient bien gagné de faire la fête également. Les années 80, ce n'étaient pas que les années fric et les années Tapie, pas que les années Mitterrand et le rendez-vous manqué de la gauche avec ses électeurs, pas que les années Thatcher et Reagan, pas que celles du chômage et de la crise qui n'en est plus une tant elle est devenue permanente. C'est aussi ce double mouvement, de décentralisation avec plus de responsabilités au local, et de construction européenne avec des transferts de compétences au plan international. Une belle tentative de mise en oeuvre du penser global/agir local qui mériterait d'être approfondie et développée : plus de décentralisation et plus d'Europe à la fois et en même temps. Voilà peut être la leçon de l'histoire de la formation professionnelle dans les années 80.

HISTOIRE DE LA FORMATION PROFESSIONNELLE-2.pdf

Commentaires

Désolé, mais les années 80 et l'arrivée de la gauche au pouvoir ce fut aussi et surtout le pseudo traitement social du chômage : en gros évincer les jeunes, les seniors et les moins qualifiés du travail en espérant que plus tard ils pourraient revenir dans le circuit.
Ça a été aussi coïncidé avec la fin de l'école républicaine avec des expérimentation hasardeuses et au final l'élève au centre d'un système qui a aujourd'hui perdu toute efficacité (faites un tour dans un collège de banlieue moyenne, personne n'y apprend plus rien, l'école de 2 à 30 ans est presque devenue une garderie sociale).
1981 ce furent d'innombrables promesses et "avancées" sociales qui transforment la France en une société duale : quelques hyper-spécialistes bien payés et une masse de travailleurs sans avenir professionnel.

Écrit par : cozin | 19/10/2011

Bonjour,

1) Le traitement social du chômage ne date pas de 81 et l'action de la gauche ne peut se limiter à cela. Le crédit formation, était un moyen de sortir des formations parking pour aller vers la qualification reconnue
2) Quant à l'école, elle n'était pas plus ou moins républicaine avant qu'après. Heureusement qu'il y a des expérimentations à l'école, et heureusement qu'on tente de sortir d'un modèle où le formateur est central et la connaissance sacralisée pour aller vers des modes d'apprentissage prenant en compte les individus et une relation à la connaissance qui ne peut plus être au début du XXIème siècle ce qu'elle était précédemment. Il faudra que l'enseignant s'habitue à être en périphérie, à faire acquérir et non à transmettre un savoir qu'il possèdera de moins en moins au regard de la prolifération de la connaissance. Plus que jamais, des têtes bien faites plutôt que bien pleines (je n'ai pas dit vides) ;
3) Quant à l'école garderie, faire comme si elle se résumait à cela et ne l'avait jamais été en tous temps n'est pas sérieux.
4) Enfin, quelques hypers spécialistes et une masse de travailleurs sans avenir ne correspond pas à la réalité du marché du travail aujourd'hui où 50 % des salariés ont un salaire supérieur à 1800 euros nets. Le problème principal est sans doute celui des travailleurs pauvres et de la grande difficulté d'accès à l'emploi pour certains demandeurs d'emploi.
Cordialement
jpw

Écrit par : jpw | 19/10/2011

Les commentaires sont fermés.