15/01/2011
Chronique de week-end : l'énigme de Christina
Suite des chroniques de week-end avec une nouvelle énigme, surgie du coeur de l'amérique rurale.
Telle une héroïne d'Hitchcock, Christina par sa seule présence et sans que son visage ne soit nécessaire, opère la transmutation du paysage. La douce colline, l'herbe accueillante, l'habitation paisible disparaissent en un instant pour laisser place à l'angoisse. Christina a aujourd'hui rendez-vous avec le cauchemar qui la hante depuis toujours. Cette terreur qu'elle a su repousser, oublier, dominer, enfouir au fil des jours, la submerge. C'est maintenant. Ici que les choses se passent et que les pressentiments prennent corps et marquent au feu la destinée. Christina va entrer en collision avec son monde intérieur.
Andrew Wyeth - L'énigme de Christina - 1948
Vous pouvez toujours vous référer à l'histoire officielle de la jeune poliomyélite qui rentre chez elle en rampant dans les champs. Les bras maigres et les chevilles incertaines vous seront des arguments. Vous pouvez toujours croire les histoires que racontent les peintres après avoir peint. Mais vous ne pourrez ôter ce doute : le tableau peut-il n'etre qu'une intention du peintre ? l'oeuvre n'aurait-elle pas de vie propre ? Christina vous livre les réponses à ces questions. Et si elle peut le faire c'est parce qu'elle sait aussi qu'il lui serait vain de chercher à échapper à ce qui l'attend. Elle vient de comprendre avec la dernière touche de la brosse du peintre que le seul moyen d'échapper à ses peurs c'est d'aller à leur devant sans crainte de l'affrontement. Christina sait que l'on peut faire peur à la peur. Elle y est résolue, elle saura se faire violence et bientôt, le paysage fera retour à lui-même.
09:50 Publié dans CHRONIQUE DE WEEK-END | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : peinture, énigme, wyeth, christina's world, hitchcock, chronique, week-end