06/08/2015
Des murs si lisses
Philadelphie est la ville des murals, grandes fresques peintes sur les murs aveugles des immeubles qui mettent de la couleur dans la ville et dans la vie.
Chemin faisant, on peut tout de même trouver que les thèmes traités sont bien consensuels, à rebours de toute l'histoire du street art et du graffiti, qui ne vit et se développe que dans l'illégalité.
Après avoir lu "La patience du franc-tireur" d'Arturo Perez-Reverte, difficile de s'émouvoir devant ces grandes compositions formelles qui ont sans doute reçu l'approbation d'une commission municipale avant d'être posées sur les murs qui n'en demandaient pas tant.
Les murs de mosaïques, bouteilles, roues de bicyclettes et autres récupérations de South-Street n'emportent pas plus la conviction. Lorsque l'art est dépourvu de toute autre intention que de faire joli, il perd ses aspérités et son intérêt.
A ce stade, il n'y a d'ailleurs guère de différence entre l'art et la publicité, qui s'en tire évidemment mieux.
Pourtant, au détour d'une rue, on peut se retrouver face à des représentations moins consensuelles, plus intrigantes, plus interrogatives. Si l'art ne s'affranchit pas des règles, que peut-il ? Pour citer Banksy : "Les plus grands crimes ne sont pas commis par des gens qui brisent les règles mais par ceux qui obéissent aux ordres". On peut le vérifier tous les jours.
Et puisque on en est à Banksy, il disait également que dans la plupart des musées, la seule chose qui vaille la peine ce sont les étudiantes en arts plastiques. C'est pourquoi pour aller à la rencontre des véritables oeuvres de rue, on a décidé de suivre cette jeune fille dont la foulée défie l'apesanteur et qui devrait pouvoir nous faire quitter la pesante transparence des murs si lisses.
05:24 Publié dans CHRONIQUE DE WEEK-END | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : street, art, murals, philadelphie, usa, vacances, ville, rue, peinture, banksy