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01/12/2014

Dévoilée

C'est un peu comme pour le baccalauréat. L'avoir ne suffit pas, mais ne pas l'avoir complique tout. Etre sur la liste nationale interprofessionnelle des formations éligibles au CPF ne garantit rien, ne pas y être prive d'accès à une part du marché qui représentera à terme plus d'un milliard d'euros. Voici donc dévoilée la première liste nationale interprofessionnelle, que vous pourrez détailler tout à loisir, comme Jacques Fabien Gautier d'Agoty dévoila cette femme de dos que les surréalistes rebaptisèrent l'ange anatomique. 

ange-anatomique.jpg

Et pour ceux qui n'y figurent pas, nul besoin de s'angoisser en ce début d'hiver. Il y aura trois actualisations en 2015, et la première dès la fin du mois de janvier.  Le temps donc de faire ce qu'il faut pour être pris en compte, et pour ceux qui n'auraient pas de certification en propre, il reste à savoir sur quelle certification "libre de préparation" se positionner ou avec qui passer des partenariats. En attendant que les certifications de l'inventaire entrent dans la danse, ce qui devrait encore ouvrir le champ des possibles. Des perspectives ouvertes donc, avec cette liste dévoilée.

Liste Nationale Interprofessionnelle - 25-11-14.pdf

Commentaires

A quoi serviront ces listes accessibles soit disant via le CPF ? En 2015 pas d'argent pour former, en 2016 plus aucune lisibilité dans l'univers de la formation et un Conseil en Evolution Professionnelle qui restera pendant des lustres une aimable plaisanterie (on a vu ce qu'il en était du SPO -Service Public de l'Orientation- institué par la loi de novembre 2009).

De nombreux salariés se font du soucis pour leurs heures de DIF et ils ont bien raison.

Je vous invite à lire la seconde partie de l'article sur la mise en oeuvre du CPF dans miroir social,
http://www.miroirsocial.com/actualite/11049/le-compte-personnel-de-formation-un-portail-pour-quoi-faire-seconde-partie

Il manque des dizaines (centaines peut-être) de précisions et de mentions importantes pour que le CPF soit un tant soit peu fiable.

Quant à parler de 1 milliard d'euros pour le CPF, c'est une vue de l'esprit, 50 % partiront en salaires, 20 ou 30 % en frais annexes et il y a fort à parier que la collecte sera plutôt de l'ordre de 5 ou 600 millions que de 1 milliard (la crise fait mécaniquement baisser la masse salariale des entreprises)

Écrit par : cozin | 01/12/2014

La plupart du temps, il s'agit de formations diplômantes de niveau supérieur venant des universités...

Il va falloir étoffer cela de manière considérable.

Écrit par : bcallens | 01/12/2014

@cozin ; la moitié des questions sont sans intérêt (sur la fraude notamment ou la vérification des attestations) et pour les autres les réponses sont assez simples (pas le temps aujourd'hui mais si vous voulez, pas de pb pour y répondre). Le truc est déjà suffisamment compliqué, pas la peine de caricaturer non plus.

Et sur le fond, la responsabilisation de l'employeur avec le DIF on a vu ce que ça a donné, c'est bien pour garantir l'effectivité du droit et l'égalité des salariés que l'on a créé un système externe. Cela ne sort pas de nulle part, même si la dimension technocratique du projet est parfois agaçante.

jpw

Écrit par : jpwj | 02/12/2014

Bonjour,

Le système externe risque d'être une catastrophe, il faut bien l'avouer.

La Caisse des Dépôts est quasiment dans l’impossibilité de "véritablement" remplir sa mission faute d'avoir véritablement bien organisé la circulation de l'information en sa direction. Le cas de la "reprise" des (anciennes heures DIF) en est l'exemple le plus flagrant.

Et vous le dites vous même : le "truc" (expression déjà symptomatique) est déjà assez compliqué. Mettez-vous dans la peau du salarié lambda...

Écrit par : bcallens | 02/12/2014

Il y a effectivement bien plus grave que ces détails concernant le CPF, le plus grave on vient de le découvrir en prenant connaissance de la conférence de presse du 25/11 au ministère du Travail.

Le plus grave est que la déléguée à la formation vient d'avouer qu'aucune formation dans le cadre du CPF ne sera possible en 2015.

Cela veut dire que le seul but des pouvoirs publics pour 2015 c'est le report par le salarié de ses heures de DIF; Le reste (la formation tout de même) n'a aucune espèce d'importante, encore des détails !

Extrait de l'article consacré à la conférence de presse du ministère du Travail (25/11/2014)
http://www.actualite-de-la-formation.fr/une-du-sommaire/une-2014/le-grand-enjeu-en-2015-va-etre-le-deploiement-de-la-reforme-et-sa-reappropriation.html

" le portail visant à permettre à chaque actif d’activer ses droits au compte personnel de formation, sera pleinement opérationnel le 6 janvier. « Dès cette date, ceux qui ont des droits au titre du Dif pourront les ouvrir en se loguant et les comptes seront alimentés pour le CPF, mais c’est seulement à partir de 2016 que ces droits seront mobilisables ».

Il y avait déjà la nuance entre les titulaires d'un CPF (la foule) et les bénéficiaires (l'exception) maintenant une autre nuance est introduite : on aura certes des droits sur le CPF en 2015 mais ils ne seront pas "mobilisables".

Les 300 000 nouveaux chômeurs de 2014 apprécieront ! les 4 à 6 millions de travailleurs non qualifiés applaudiront, les 150 000 jeunes sortant de l'école sans aucun bagage resplendiront.

La formation ce n'est pas apprendre en France, c'est simplement compter ses heures !

Écrit par : cozin | 02/12/2014

Pour les heures CPF, c'est un peu normal...Mais quid des anciennes heures DIF ?

Écrit par : bcallens | 02/12/2014

Tel que c'est écrit on peut comprendre qu'aucune heure de CPF ne sera mobilisable en 2015. Maintenant je peux me tromper, peut être que la déléguée ne parlait que des nouvelles heures de CPF à venir -24 h par an) et pas des anciennes heures de DIF mais il serait sans doute utile de clarifier ce "point de détail" !

Écrit par : cozin | 02/12/2014

@elle parle des droits CPF qui ne seront utilisables qu'en 2016, les heures de DIF sont évidemment utilisables dès le début de l'année 2015. Et la ressource est disponible puisque les OPCA feront soit des appels prévisionnels sur le 0,2 %, soit utiliseront la trésorerie de la collecte 2014 effectuée en février 2015. Ne vous emballez pas trop vite.

Cordialement

jpw

Écrit par : jpwj | 02/12/2014

Avec cette histoire de CPF tout est possible, le meilleur : les salariés demandent à se former et les entreprises comme les OPCA jouent (enfin) le jeu, mais aussi le pire : une comédie sociale et un compteur virtuel pour au final ne former que quelques centaines de personnes par an.

Pour l'instant on peut douter que le CPF fonctionne réellement en 2015. L'important n'est peut être pas là mais dans l'obligation de formation désormais sous peine de sanctions financières (par contre avoir laissé les PME en dehors de cela est une erreur), cela comptera sans doute plus que le CPF.

Écrit par : cozin | 02/12/2014

Il y a quand même une difficulté de fond...

Pour qu'une réforme ait une chance de fonctionner, il faut qu'elle soit lisible, compréhensible, cohérente et surtout souple. Bref, pour employer une expression populaire, il faut que cela "baigne" dans l'huile".

Ici, on a le sentiment que l'on a fait très exactement le contraire : on a accumulé les contraintes et les obstacles. On parlait de "technocratie agaçante". L'expression de "technocratie délirante" serait peut-être plus appropriée.

Il faut se mettre dans la peau du salarié qui va devoir prendre son courage à deux mains.

Il va déjà devoir se coltiner avec les fameuses listes (bien incomplètes d'ailleurs) où il entendra parler de formations "qualifiantes", "certifiantes" (ce qu'il ne comprendra pas). De plus, il y a fort à parier qu'il n'y trouvera pas son bonheur.

Et les démarches qu'il va devoir entreprendre, si on regarde les choses de près ressembleront beaucoup au parcours du combattant et il le sentira très vite. Déjà que l'on avait de la difficulté avec le DIF...

Et on ne va pas "chipoter". Une réforme censée être mise en application au 1 janvier doit être opérationnelle au 1 janvier (allez un petit sursis : disons le 5). On a quelques raisons de penser qu'elle ne le sera pas alors que les salariés ont déjà des heures à consommer : les anciennes heures DIF...

Déjà, est-il normal que l'on sorte des décrets d'application quelques semaines seulement avant la mise en œuvre d'une réforme ? Je ne crois pas...

Écrit par : bcallens | 02/12/2014

Mais si : vous pourrez faire du droit de la formation en CPF à partir du 5 janvier sans problème en piochant dans un des diplômes de ressources humaines figurant sur la liste nationale interpro. Elle est pas belle la vie ? :-)

jpw

Écrit par : jpwj | 02/12/2014

Le droit de la formation n'est pas ma spécialité...Le droit du travail non plus d'ailleurs.

Écrit par : bcallens | 02/12/2014

@jpw
"Et la ressource est disponible puisque les OPCA feront soit des appels prévisionnels sur le 0,2 %, soit utiliseront la trésorerie de la collecte 2014 effectuée en février 2015."
Les appels d'acomptes provisionnels ne pourront être faits qu'avec parcimonie car sinon l'OPCA risque d'être dessaisis fin 2015 des fonds ainsi appelés du fait de l'application de la règle des "excédents de trésorerie" qui interdit à un OPCA d'avoir en trésorerie au 31/12 plus d'1/4 du montant des charges exposées l'année considérée au titre du CPF.
Cette règle peut avoir du sens sur un dispositif mature (pour éviter une certaine thésaurisation) mais, dans le cas d'un nouveau dispositif, c'est inepte.

Par ailleurs, il est difficile pour les OPCA d'anticiper sur les resssources qui seront effectivement disponibles (et il n'est pas question ici de "l'avance de trésorerie" que feront au CPF la collecte Plan ou la collecte Professionnalisation jusqu'au 28.2.15) puisque toute entreprise de 10 ETP et plus pourra signer jusqu'au 31.12.14 un accord par lequel il sera décidé de conserver en interne la gestion de sa contribution CPF (ce qui sera loin d'être une partie de plaisir pour les services RH n'en déplaise aux DAF - mais là n'est pas le débat)...

Écrit par : Gerland | 03/12/2014

@gerland : vous avez raison pour les appels prévisionnels, ils ne devront pas être trop élevés. Mais si vous démarrez avec la trésorerie des autres dispositifs et que vous faites un appel en juin ou septembre, vous devriez avoir une visibilité sur l'année. Pour ce qui concerne les accords de gestion directe, je ne me ferai pas trop de soucis, il y en aura bien peu en 2015 et si le DAF se penche un peu sur la question, il constatera qu"il vaut mieux verser.

Cordialement

jpw

Écrit par : jpwj | 03/12/2014

Je me demande en quoi le fait de confier le 0,2 % à l'OPCA serait avantageux :

1) de nombreux employeurs ont plusieurs OPCA et devraient jongler avec des règles différentes de prise en charge
2) beaucoup d'OPCA vont sans doute limiter drastiquement le montant de prise en charge d'une heure de CPF (du style 9,15 euros par heure et pas de prise en charge des salaires)
3) En cas de demande individuelle du salarié celui-ci ne pourra produire qu'un devis en inter-entreprise, comment l'OPCA pourrait-il financer des formations qui couteront 30 ou 40 euros par heure
4) Dans le cas d'une formation opposable (à l'employeur) et si l'OPCA ne donne pas son accord (procédure écrite dans la brochure du Ministère du travail fin novembre) il faudra bien que la formation se déroule, et comme c'est opposable à l'employeur c'est bien lui en dernier ressort qui devra payer (ou alors le droit opposable à la formation n'existe pas)
5) la demande de CPF posée à l'employeur (et non à l'OPCA) entraîne un délai de réponse de 30 jours (comme le DIF). Si l'OPCA ne répond pas dans les temps c'est bien la responsabilité de l'employeur qui sera engagée
6) et enfin, mon dernier argument : les intérêts de l'OPCA et de l'entreprise peuvent désormais diverger puisque c'est bien l'employeur qui devra payer 3 000 à 3 900 euros par salarié non formé sur une durée de 6 ans (et en plus les payer à son OPCA).

En face les arguments qui joueraient pour un versement à l'OPCA sont bien maigres

Écrit par : cozin | 03/12/2014

@COZIN

En vrac quelques arguments:
A- accès à la mutualisation de l'OPCA [qui pourra être bien utile si afflux de demandes opposables]
B- pas de gestion des "dossiers formation" sur le SI CPF de la CDC
C- un accord de gestion internalisé du CPF ne saurait se limiter à ce seul aspect. Des points comme les abondements, les formations opposables viendront pimenter la négociation.
D- les entreprises, débarrassées de la question de l'imputabilité, ne seront pas nécessairement partantes pour traiter de l'éligibilité au CPF
...

Quant à vos propres remarques, qu'est-ce qui vous fait affirmer que les OPCA "vont sans doute limiter drastiquement le montant de prise en charge". Certains se positionnent sur 25€ ou même 40€.

Écrit par : Gerland | 04/12/2014

Vous avez peut-être raison, dans quelques semaines nous saurons si le CPF sera payé en monnaie de singe ou si des montants importants seront là pour former au moins 2 millions de salariés par an (15 % des effectifs des entreprise, 100 % environ des personnels sur 6 ans comme le réclame la loi).

Écrit par : cozin | 04/12/2014

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