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14/05/2014

Quoi de neuf à l'horizon ?

Séminaire sur l'emploi organisé par Bercy et le Ministère du Travail consacré à la formation professionnelle. L'occasion de dire l'état du droit sur la formation après la réforme du 5 mars 2014. En cinq points :

1. Le droit fait injonction aux entreprises de former tous leurs salariés et de s'occuper de l'employabilité de tous dans le cadre d'une responsabilité sociale d'employeur ;

2. Alors que la loi oriente les financements vers les formations certifiantes, il ne faut pas oublier la valeur sociale des actions d'adaptation en ce qu'elles permettent effectivement aux salariés de faire face à leurs activités et de maîtriser leur situation de travail ;

3. Contrairement à une idée qui se répand à tort, le CPF n'est pas fait pour suivre des formations longues diplomantes mais pour prendre l'habitude d'aller régulièrement en formation, ce qui est le principe même des droits rechargeables et le pourquoi de l'éligibilité de chaque module de formation certifiante au CPF et de l'éligibilité des certifications non diplomantes ;

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4. La notion d'investissement formation, à définir par chaque entreprise, nous permettra peut être d'éviter l'empilement de dépenses fiscales de nature différente pour arriver au fameux chiffre de 32 milliards qui n'a aucun sens, pas plus que l'exploitation des déclarations 2483 qui sont très loin d'appréhender la réalité de l'effort de formation des entreprises ;

5. Si l'on veut à tout prix faire évoluer la qualité des prestations de formation, supprimons la règlementation propre aux organismes de formation et appliquons à ce secteur le droit des prestations de services et mettons en place des systèmes de certification, distincts de la règlementation, qui constituent des repères et non des obligations. 

Pour plus de détail, voir ci-dessous. 

Seminaire Emploi - Intervention JPW.pdf

Commentaires

Merci JP des ces (im)pertinences et regards décalés... pour ceux de NY aussi !
En ce qui concerne la réalité bien franco-française, la même et éternelle question se pose
1 - le système FPC repose -en grande partie- sur les partenaires sociaux
2 - 5 % des salariés français sont syndiqués
3 - les chefs d'entreprises, notamment les petites structures ne veulent pas de syndiqués dans leurs boites (je suis payée pour le savoir, je suis aussi conseiller du salarié)
4 - les informations sur le formation ne sont pas/peu transmises par les délégués syndicaux dans les entreprises, faute d'avoir eux mêmes été (in)formés
=> comment un système qui repose sur la négociation sociale et la responsabilité de l'employabilité pourra t-il tenir à termes (même court) ?
merci

Écrit par : kristine | 14/05/2014

Une illustration de la formation professionnelle à la française et de ses résultats (qui n'ont guère de chances d'évoluer avec ce substitut au DIF qu'est le CPF.)

Une grande société française dans le bricolage (plusieurs milliers de personnes)
- pas de service formation (juste des formations métiers dans un vague centre à Paris)
- En 2010 une RF arrive
- En 2011 nous la rencontrons
- En 2012 préparation d'un programme sur des remises à niveau en français principalement pour des personnes des entrepôts
- En 2013 : premières formation : 2 groupes de 5 personnes !
- En 2014 la première session annulée faute de participants, nous ferons peut être une session avec 4 à 5 personnes au second semestre

Résultat des courses
- 10 personnes formées sur le socle des compétences alors qu'au moins 15 % des effectifs devraient suivre ce type de formation (soit plus de 300 personnes).
Des mois de travail et d'efforts (de tout le monde, pas seulement de l'organisme de formation) pour aboutir à presque rien.
PAs d'envie de se former, pas de temps pour ce faire, plus de financements après l'été.

Bref, le temps de la formation, CPF ou pas, n'est pas encore proche dans notre horizon, la culture formation ne nait pas comme cela et la dernière loi pourrait rendre les choses encore plus compliquée.

Écrit par : cozin | 14/05/2014

Bonjour

Un grand merci pour votre intervention très pertinente lors de ce séminaire, qui permettait de venir contrebalancer d'autres approches, tout aussi intéressantes, mais parfois plus "théoriques".
Je partage quasiment tous vos points de vue concernant la FPC. J'aimerais partager aussi votre optimisme sur le CPF... Entièrement d'accord avec vous lorsque vous dites que c'est un dispositif qui sera amené à évoluer, et qu'il faut lui laisser toutes ses chances. Mais reste toujours cette question : Comment faire pour que chaque personne se l'approprie ?

Enfin, concernant les organismes de formation... En dehors de ceux qui seront en mesure / qui souhaiteront assurer des formations certifiantes ou entrant dans le socle, donc susceptibles d'être prises en charge par un tiers, la législation concernant les OF ne va-t-elle finalement pas tomber en désuétude d'elle-même ? Car demain, que risquerait un organisme sans numéro de déclaration d'activité qui proposerait à une entreprise une action dans le cadre de son plan de formation ? Mais, je suis entièrement d'accord avec vous : Supprimons la règlementation des OF, ce sera beaucoup plus clair !

Enfin, un grand merci également d'avoir partagé votre support car ce séminaire était passionnant, mais, qu'est-ce qu'il était "speed" ! :-)

Écrit par : Alexandra | 15/05/2014

Attention: pour les entreprises de moins de 10 notamment, le financement du Plan de formation repose encore sur les OPCA.
De plus, il n'est pas impossible que les futures contributions supplémentaires conventionnelles demandent également le respect de ce formalisme pour accèder à une prise en charge.

Écrit par : Gerland | 19/05/2014

@Alexandra : merci de votre commentaire. Les salariés ne s'approprieront le CPF que si l'entreprise est proactive et/ou si la formation est un moyen pertinent pour un projet. Car faute de valeur d"usage, pas d'intérêt pour la formation.

@Gerland : vous avez raisons mais il faut prendre en compte le fait que les OPCA étant amenés à développer leur offre de services, ils devront aussi alléger leurs processus et simplifier la vie des entreprises. Ceux qui ne le feront pas s'en tiendront à la gestion du légal.

Écrit par : jpw | 23/05/2014

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