28/04/2014
Simplicité
On peut à la fois aimer le baroque du Sud, sa flamboyance et son hystérie, et le dépouillement du Nord, plus retenu, comme un tableau de Mondrian ou de Vermeer. Avec ce détachement qui, paradoxalement, donne quasiment vie aux choses. Il paraît d'ailleurs que l'épure, l'économie de moyens, le strict nécessaire, sont à la fois signe d'expertise et d'esthétisme. Du coup, j'ai naïvement pensé que la loi du 5 mars 2014 était une bonne occasion de faire table rase d'un certain nombre de contraintes formelles sans intérêt. Terminé les feuilles de présence signées matin et soir, oubliées les conventions de formation, remisées les paperasseries en tous genre qui sclérosaient la formation. Je m'en ouvre à des responsables formation mais je vois bien qu'ils ne partagent pas mon enthousiasme. Je leur demande pourquoi si peu d'entrain :
" C'est que mon service qualité exige toutes les pièces et que pour moi la loi ne va pas changer grand-chose...
_ Explique à ton service qualité que la loi a changé...
- C'est surtout qu'il faudrait changer le process qualité, mais c'est très lourd et cela prendra des mois...
_ Tu peux au moins supprimer les conventions....
_ Ah non ! le service comptable exige d'avoir une pièce avant d'engager la dépense.....
_ Bref, tu ne veux rien changer....
- Ce n'est pas moi, tu penses bien que si c'était si simple, je le ferai...
_ C'est çà, c'est ça...mais tu es justement en train de m'expliquer que tu ne le feras pas...
- Oui mais ce n'est pas de mon fait...
- Il ne manquait que l'irresponsabilité dans le paysage...".
Dans un pays où l'on se plaint constamment d'être sous contrôle et ensevelis sous la règlementation, il se pourrait bien que celle-ci ait bon dos et que ce soit moins la règle que les esprits qui nous corsètent.
01:14 Publié dans ACTUALITE DE LA FORMATION | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : réforme, formation, règle, contrôle, entreprise
Commentaires
Quand durant 40 ans on exige moult papiers, déclarations, preuves et formalités... on ne peut espérer que tout cela s'évacue dans les 3 mois suivant le vote d'une nouvelle Loi.
Par ailleurs il va falloir que les entreprises prouvent qu'elles ont formé ou promue chacun de leur salarié au cours des six prochaines années. On se demande comme ces preuves pourraient être apportées sans un minimum de formalisme
Dans quelques semaines un décret doit expliquer ce qu'est une formation de qualité, on doute que ce type de formation soit dispensée de tout formalisme/
Enfin il y a bien pire que le formalisme dans le privé, c'est le formalisme dans le secteur public avec par exemple des appels d'offres "concours de beauté"ni faits ni à faire et qui une fois remporté par le moins disant aboutissent pour 3 ou 4 ans à une qualité souvent exécrable.
Quand on veut que tout change autour de soi on commence par changer soi même ses pratiques. Si l'Etat ne change pas le pays n'ira pas mieux quelque soit les réformes adoptées.
Écrit par : cozin | 28/04/2014
Bonjour,
Le plus marrant (ou le plus désespérant, c'est selon l'humeur du jour) dans l'affaire est que de temps à autre on nous sert une loi dite de "simplification" (dernièrement on a eu droit à un "choc de simplification" ! ).
La plupart du temps (sinon toujours) c'est du "foutage de gueule" (un vulgarité peut être une figure de style). En réalité, il faudrait supprimer au moins les trois quarts des textes en vigueur...(ou qui sont censés l'être...).
Quant au fameux décret "qualité" je songe aux fonctionnaires qui devront le rédiger : on imagine leur perplexité...
C'est l'exemple type du texte inutile et imbécile...
Écrit par : bcallens | 29/04/2014
Tiens, justement, je viens de tomber sur ceci :
http://actu.dalloz-etudiant.fr/le-billet/article/cout-des-normes-cout-du-droit//h/f1f0645633b3a1d506414f2e03cd1a11.html
Écrit par : bcallens | 29/04/2014
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