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22/04/2013

Inversion

Le Sénat a adopté, samedi 20 avril, la loi de sécurisation de l'emploi, après un esclandre des communistes qui ont quitté la séance pour protester contre le raccourcissement des débats. Le groupe communiste dénonce d'ailleurs, comme la CGT et FO qui n'ont pas signé l'ANI du 11 janvier 2013 à l'origine du projet de loi, un texte qui comporte plus de régressions que de droits nouveaux pour les salariés. On pourrait penser, en effet, qu'un texte signé par toutes les organisations patronales mais une partie seulement des organisations syndicales, un texte sur lequel l'UMP s'abstient en période d'opposition féroce et qui voit la majorité de gauche s'affronter et se diviser, n'est pas franchement une loi qui penche en faveur des droits des salariés. D'ailleurs, si opposition et majorité avaient été inversées, l'UMP aurait voté ce texte comme un seul homme en lui reconaissant mille vertues, alors que le PS se serait abstenu en regrettant que le texte n'aille pas plus loin et soit un faux-semblant pour les salariés. Ainsi vont les vicissitudes du petit monde politique.

Man Ray -.jpg

Man Ray - Positif, négatif

Oui mais voilà, tout ceci sent trop la réaction superficielle, de circonstance, de positionnement politique. Et du coup, que penser de ce texte ? Peu de droits supplémentaires pour les salariés, et qui restent à construire, contre des reculs immédiats et bien plus graves ? c'est l'avis du PC, de certains aussi au PS, de la CGT et de FO. Pourtant, lorsque l'on présente les dispositions du texte à des entreprises, que l'on explique la généralisation de la couverture santé et de la prévoyance, la refonte des obligations d'information des représentants du personnel et la mise en place de la base de données unique, les négociations nouvelles obligatoires, le renforcement des droits du comité d'entreprise, l'obligation de négocier davantage avec les organisations syndicales, la validation des PSE par les syndicats ou l'administration, la soumission des accords de mobilité ou de compétitivité emploi à des accords majoritaires, on voit les mines s'allonger et l'atmosphère n'est pas à la satisfaction d'avoir arraché de nouvelles flexibilités et sécurité pour l'entreprise. Il paraît même que lorsque les représentants patronaux expliquent le texte à leur base, ils se font engueuler. Signe que tout n'est certainement pas blanc ou noir dans ces dispositions dont on ne sait toujours pas si elles auront vraiment un impact sur l'emploi, ni surtout s'il sera positif ou négatif, ces deux représentations d'une même réalité comme a su nous le montrer Man Ray.

Commentaires

Bonjour,

Une idée de l'extraordinaire hypocrisie de nos dirigeants à propos du vote bloqué :

http://bit.ly/11u7BHu

Cela étant, je pense depuis quelques temps déjà qu'il faut en finir avec la 5ème république, trop déséquilibrée et finalement assez peu démocratique.

Écrit par : bcallens | 22/04/2013

Bonjour,

Le vice principal de la Vème République est moins dans les procédures parlementaires que dans l'élection du Président de la République au suffrage universel qui maintient l'idée du chef et de l'homme providentiel et conforte la centralisation de tous les pouvoirs. C'est là qu'il y a le plus à redire en matière de démocratie.

Cordialement


jpw

Écrit par : jpw | 22/04/2013

Bonjour,

Les instruments traditionnels de la "démocratie représentative" ont atteint leurs limites et pour un certain nombre de questions (sociétales par exemple) elle n'est plus regardée comme légitime par beaucoup.

Je pense que l'on en est là.

C'est surtout un accès plus large au référendum qui manque.

Une suggestion (qui a peu de chance d'aboutir) : ce que l'on pourrait appeler (pour prendre une forme d'expression à la mode) : une "évocation citoyenne".

Principe très simple : Face à un projet déposé et mis à l'ordre du jour, une pétition est lancée laquelle aurait pour objet et pour effet de dessaisir le parlement et d'obliger le gouvernement, s'il entend poursuivre, à organiser un référendum. Une pétition qui serait officielle, encadrée, contrôlée et qui recueillerait un nombre prédéfini de signatures.

Le problème est que l'on se trouve en présence d'une oligarchie politique particulièrement jalouse de son pouvoir et qui craint des oppositions fréquentes...

Écrit par : bcallens | 23/04/2013

Notre pays face à une conjoncture catastrophique (on se demande combien il restera de salariés dans 2 ou 3 ans dans ce pays) et à une perte vertigineuse de compétitivité. Les discussions sur le code du travail ne sont plus de mise. Avoir un beau Code du Travail, des vacances et des ponts mais plus de travail, c'est ce qui guette de nombreux travailleurs.

Écrit par : cozin | 24/04/2013

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